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Accueil du site > Tribune Libre > Jeunes diplômés d’HEC : quelle durée de recherche pour le premier (...)

Jeunes diplômés d’HEC : quelle durée de recherche pour le premier emploi ?

Dans le rapport de placement de la promotion 2004 de la grande école HEC, on peut lire la phrase suivante :

« Un premier emploi trouvé de plus en plus tôt : moins de deux mois après leur sortie pour près de 83% des diplômés »

C’est plus qu’encourageant ! On se dit que si 83% des diplômés trouvent en moins de deux mois, c’est évident qu’au bout de 6 mois, tout le monde est sûrement casé !

Mais à la page suivante apparaît la situation des diplômés... Et voilà qu’on apprend que seuls 68% des diplômés ont en fait trouvé un emploi 6 mois après la sortie de l’école. Interrogations...

Environ 27% ont choisi de poursuivre leurs études, de faire un VIE ou d’accomplir un projet personnel (voyage, etc.). Bon, c’est vrai, ils en ont bien le droit... Mais quand même, 4,6% sont encore à la recherche d’un emploi au 15 mars 2005...

83% des jeunes diplômés ayant trouvé un emploi 6 mois après leur sortie ont mis 2-3 mois à l’obtenir. Pour faire partie de la statistique, il faut déjà faire partie des chanceux qui sont en poste six mois après le diplôme !

Faisons le calcul : 448 diplômés, 305 en poste 6 mois après la sortie de leurs études, 21 en recherche d’emploi.

Parmi les 326 jeunes diplômés d’HEC qui ont cherché un emploi à la sortie de l’école, 21 n’ont pas encore trouvé 6 mois après la sortie, soit un taux de chômage de 6,5%, pour celle qui se vante d’être la meilleure école de commerce de France. De plus, on lit que les CDI concernent 88,2% des diplômés pris en compte, ce qui représente 269 personnes, soit seulement 60% des diplômés.

Je n’aime pas particulièrement jouer avec des chiffres comme ceux-là, ils font peu de cas des situations individuelles (recherche d’un poste hyper précis ou refus de salaires inférieurs à 40k€ par an, retraite dans un monastère pour se reconstruire de la désillusion de ne pas avoir trouvé de travail dans les deux mois et qui sera alors comptabilisé comme projet personnel...) Les humains se rangent difficilement dans des catégories... Cependant, si on souhaite faire apparaître en négatif la vision idéaliste des chiffres annoncés, on peut dire que  :

  • 20% des jeunes diplômés d’HEC ont jugé que leur formation n’était pas suffisante pour entrer dans le monde du travail
  • Près de 5% sont au chômage 6 mois après la sortie de l’école
  • 6,7% sont en contrat à durée déterminée de moins de 2 ans à l’étranger, dont la rémunération, trop faible sans doute, n’est pas prise en compte dans les salaires annoncés

Si on voulait être aussi manipulateur que la phrase d’accroche qui annonce que 83% des jeunes diplômés trouvent un travail en moins de 2 mois, on pourrait dire que :

6 mois après leur sortie de l’école, 40% des diplômés d’HEC n’ont pas d’emploi fixe.

Là, ça fait un peu plus mal, non ?

C’est par de telles manipulations de chiffres qu’on fait croire que faire une grande école conduit à la réussite assurée ! Mais, me direz-vous, si on n’est pas assez intelligent pour décrypter ces chiffres, c’est qu’on ne mérite pas vraiment de faire partie de l’élite de la nation, et qu’on ne doit donc pas se plaindre ensuite d’avoir été trompé sur la marchandise... De toute façon, le sentiment de nullité face à l’incapacité de tirer parti d’une école aussi prestigieuse suffit à inviter au silence...

Pour voir le rapport de placement officiel :

http://www.hec.fr/hec/fr/ecole/documents/Rapport_de_placement_HEC_2004.pdf



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12 réactions à cet article    


  • JR (---.---.16.163) 23 février 2006 11:07

    Bravo, comme quoi le diplôme est nécessaire mais pas suffisant pour interresser une entreprise et y rester. L’affaire d’Outreau n’a pas démontré autre chose la formation de juge est nécessaire mais pas suffisante pour faire du bon travail. Les qualités humaines, le relationnel, la capacité de travailler en équipe, etc... ne sont pas garanties par le diplôme. HEC est une formidable école de management, les anciens célébres en témoignent, pas une assurance tout risque. Et c’est très bien comme celà.


    • pedro (---.---.15.21) 23 février 2006 12:37

      je suis patron d’une petite pme specialise deans la chimie fine ( extraction des polyphenoles vegetaux,AG ...)

      il y’a de cela 3 ans je suis mit a rechercher un chimiste nous avons recu des dizaine de CV en grande partie issu d’eleve de grande ecole ( centrale , escp ...)

      nous avons prit au bout du compte un centralien toutefois au bout de 2 mois nous somme tombée d’accord pour resilier le contrat qui nous liée malgrés les besoins que nous avons tant la sauce ne prenait pas

      rebelote offre d’embauche et touti quanti mais la parmi les sortant des grande ecole j’ai recu un cv qui n’avais pas la qualite des autre

      ce gars la est un biochimiste il vient de jussieu paris7 avec un dea

      qui plus est un algerien qui a du refaire son cursus en france depuis la licence en etant ingenieur a la base tant qu"a faire ???

      nous l’avons convoque en dernier lieu par acquis de consience ...

      et la lors de l’audition , un contraste violent ce garcon surpassait tout le monde ( volontaire, travailleur , genereux ....)

      nous l’avons pris a l’essai et nous l’avons pas regrette ce arcon fait tout , sait tout faire , s’adapte a tout , c’est simple les 3/4 du CA c’est lui ( vendre des flavoinoides a des coreeens , mise au point de methode de purification d’AG ....)

      il a permit a l’entreprise de connaitre des perspectives nouvelles

      un gracon d’une amabilite, responsable rare et ca fait 4 ans que ca dure

      pour moi il est clair que le systeme de grande ecole a la francaise ne tient plus debout ce n’est pas parce que que l’on a passe le bon concours au bon moment ou que l’on beneficie d’avantage certain que l’on est meilleurs que les autres qui on eu moins de chances

      les entreprise s’en rendent compte je suis un ancien centralien les grande ceoles francaise aujourd’hui sont devenu des pepiniere de fils a papa sans interets les garcons interressant, creatifs, plein de talents sont systematiquement ecarte bon sang il n’y qu’a voir leurs tronches, et voir l’equivalent americain MIT par exemple pleine de vie

      ce jeune algerien a 35 ans je lui demndait pourquoi il m’explique qu’en algerie il y’avait la guerre , et qu’n france en lui demande de refaire ces etudes et que donc il a accumule les retard mais en conclusions entre le courage de ce garcons et la pretentions de certains


      • VR27 (---.---.201.122) 23 février 2006 13:17

        ton analyse est intéressante néanmoins les conclusions que tu assènes sans vergogne me paraissent dangereuses. Personne ne prétend ni ne « se vante », pas même HEC, que « faire une grande école conduit à la réussite assurée ».D’ailleurs, le rapport dont tu tires ton analyse est public, preuve que cette école communique en toute transparence.

        Une Grande Ecole n’est pas une condition SUFFISANTE pour réussir, et c’est tant mieux. Mais de là à dire que parce qu’il existe 4% des élèves qui n’ont pas encore trouvé de travail 6 mois après leur diplôme, ce même diplome n’est pas une condition NECESSAIRE à la réussite...il y a un pas que tu ne devrais pas franchir.

        Je trouve d’une arrogance totale de prétendre qu’une école n’est pas prestigieuse parce qu’il existe 4% d’élèves cherchant un emploi après 6 mois. Je ai fait Dauphine qui reste une université très prestigieuse. En comparaison, 20% des élèves qui sortent d’un 3ième cycle sont encore au chômage après 2 etans. alors les 4% après 6 mois que tu critiques, moi je trouve ca plutôt remarquable. Nous devrions nous féliciter qu’une grande ecole française soit capable de placer ses élèves comme elle le fait au lieu de céder aux jalousies dans un contexte économique morose où -rappelons le- 26% des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage.

        Ce pourcentage de 4% ont le retrouve à l’X et il est supérieur à Ulm, écriras-tu dans ton prochain poste que ces écoles aussi ne sont prestigieuses ?


        • l_intello_du_dessous (---.---.169.7) 23 février 2006 15:58

          Je n’« assène » pas de conclusion sans vergogne. J’utilise des chiffres publics certes, mais pas transparents. Le but n’est pas d’« asséner » des conclusions, mais je ne nie pas avoir fait exprès de présenter les chiffres d’une manière orientée, tout comme la première phrase du rapport présente un chiffre d’une manière complètement orientée pour faire croire à un taux de placement extraordinaire.

          Personne ne dit qu’une grande école amène à la réussite assurée, mais la plupart de la presse étudiante, voire de la presse tout court, est plus ou moins d’accord pour dire qu’on s’en sort mieux avec une grande école, et beaucoup d’élèves y entrent en croyant réellement qu’elle va leur permettre de trouver facilement un travail. C’est bien grâce à cet espoir-là qu’ils payent des frais de scolarité énormes voire qu’ils s’endettent sur des très longues périodes. Non seulement on leur fait croire à un travail rapidement obtenu après le diplome, mais en plus on laisse entendre que le salaire sera conséquent et permettra de rembourser sans problème le prêt éventuel.

          Le seul but de cet article est de montrer que l’affirmation qui est mise en première ligne du rapport est incomplète et quasi mensongère. Ce n’est pas 87% « des diplomés » qui trouvent leur premier emploi en moins de deux mois, mais « 87% des diplomés en poste 6 mois après la sortie ». On oublie ceux qui n’ont toujours pas trouvé, on oublie ceux qui font un VIE, on oublie ceux qui continuent leur études.

          Et je ne dis nulle part que le fait que 5% soit encore en recherche d’emploi prouverait que l’école n’est pas si bonne qu’il n’y paraît, ni même que c’est un signe d’échec.

          Ce qui était important pour moi, c’était d’informer les futurs étudiants. HEC n’est pas visée en elle même, mais l’ensemble des écoles qui se servent de chiffres incomplets pour attirer les meilleurs élèves et leur faire payer des frais de scolarité conséquents. L’unique but de cet article est d’amener à relativiser les chiffres qui peuvent apparaître ici et là.

          Nul jugement de valeur ni sur l’enseignement qui y est donné, ni sur la qualité des diplomés. Savoir « se vendre » et donc décrocher rapidement un emploi n’est pas selon moi gage de valeur dans le travail futur, et j’ai trop vu de recruteurs se baser sur des a priori pour penser que la rapidité de placement est significative des qualités professionnelles de quelqu’un... En témoigne le commentaire de pedro. S’il y a jugement de valeur, c’est plus sur la façon de communiquer et de présenter ce rapport de placement. Mon but n’est pas de dire « regardez, les HEC ne sont pas si bons que ça », ou « regardez, même les HEC galèrent à la sortie de l’école ». Tous les jeunes galèrent en ce moment, et les diplomés d’HEC s’en sortent peut-être (sûrement) beaucoup mieux que les autres quand même ; là n’est pas la question. Qu’ils soient « fils de riche » ou « fils de pauvre », les élèves de ces écoles ont passé des concours ou sélections difficile et ont payé cher pour aller dans une école dont on leur dit qu’elle est le nec plus ultra, ou tout au moins qu’elle amène à l’emploi assuré, ou tout au moins qu’elle permet d’être bien accueilli sur le marché de l’emploi, que ce soit grâce à la réputation de l’école ou grâce au réseau d’anciens.

          Si j’avais à asséner quelque chose, c’est qu’il y a manipulation dans le chiffre avancé au début de ce rapport de placement. Parce que si je peux comprendre qu’on exclue de la statistique ceux qui ont choisi de ne pas trouver tout de suite un emploi, je trouve inadmissible d’exclure ceux qui sont toujours en recherche d’emploi 6 mois plus tard. Dans la grille du délai de recherche d’emploi, il n’y a que les catégories « avant le diplome », « 0-2 mois », « 3-4 mois » et « 5-6 mois », ce qui amène à un total parfaitement rond de 100%, comme si les 4.6% de diplomés qui recherchent encore un emploi n’existaient pas.

          D’ailleurs, je ne nie pas être provocatrice en manipulant les chiffres dans le sens inverse pour donner une image plutôt catastrophique. Le but est simplement qu’on ne soit plus dupes face à ces annonces


        • VR27 (---.---.243.246) 23 février 2006 14:47

          Rebonjour,

          j’ai regardé un peu plus attentivement le rapport de placement. Vous affirmez que 40% des élèves n’ont pas un emploi fixe. c’est tout simplement faux. il ne s’agit plus là de manipulation mais d’une erreur si vous êtes de bonne foi, ou d’un mensonge si vous ne l’êtes pas.

          Comment pouvez-vous regrouper les chercheurs d’emploi et CDD qui eux n’ont pas de situation fixe avec les VIE, Elèves toujours étudiants et élèves en voyage.

          par ailleurs, du fait que 19% des élèves poursuive leurs études, vous tirez la conclusion que leur diplome ne leur suffit pas. C’est méconnaître que bcp poursuivent en thèse et en doctorat pour devenir professeur, que ceux qui souhaitent s’orienter vers des carrières juridiques doivent nécessairement passés par l’université après l’école pour devenir avocat ou juriste, qu’enfin certains font des études littéraires/ sociologiques/ philosophique après l’école pour l’émulation intellectuelle et non pas parce que leur diplome ne leur permet pas de trouver un travail.


          • l_intello_du_dessous (---.---.174.7) 23 février 2006 16:01

            J’ai répondu dans le commentaire précédent. Vous avez raison, ce que je dis est quasi mensonger, ça l’est pourtant moins -si on est rigoureux- que de ne pas prendre en compte dans les délais pour trouver un emploi les délais supérieurs à 6 mois.


          • l_intello_du_dessous (---.---.169.7) 23 février 2006 16:20

            « Personne ne prétend ni ne »se vante« , pas même HEC, que »faire une grande école conduit à la réussite assurée« . » N’est-ce pas s’en vanter que d’annoncer que plus de 80% des diplomés trouvent en moins de 2 mois ?

            « Une Grande Ecole n’est pas une condition SUFFISANTE pour réussir, et c’est tant mieux. Mais de là à dire que parce qu’il existe 4% des élèves qui n’ont pas encore trouvé de travail 6 mois après leur diplôme, ce même diplome n’est pas une condition NECESSAIRE à la réussite...il y a un pas que tu ne devrais pas franchir. » Et je ne l’ai pas franchi.

            « Je trouve d’une arrogance totale de prétendre qu’une école n’est pas prestigieuse parce qu’il existe 4% d’élèves cherchant un emploi après 6 mois. » Cite-moi la phrase dans laquelle je dis que cette école n’est pas prestigieuse, je ne la vois pas.

            Cette école prestigieuse pourrait annoncer un taux de placement de 94% 6 mois après le diplome parmi ceux qui cherchent un emploi, ce qui est effectivement extraordinaire et devrait suffire à montrer que ses diplomés s’en sortent très bien quand ils se mettent à chercher du travail.

            Mais elle préfère présenter des chiffres tronqués pour avoir l’air encore plus exceptionnelle et enfoncer les autres écoles prestigieuses dont tu parles, et je n’imagine même pas une comparaison avec une faculté lambda.

            « Nous devrions nous féliciter qu’une grande ecole française soit capable de placer ses élèves comme elle le fait au lieu de céder aux jalousies dans un contexte économique morose où -rappelons le- 26% des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage. » Aucune jalousie dans mon propos, j’ai moi-même été étudiante dans deux écoles loin d’être dans le bas du tableau. Mais justement, je trouve dangereux et malsain dans le contexte que vous évoquez de gonfler encore par des manipulations de chiffres une réussite qui n’est pas vraiment contestable.

            La manipulation que j’effectue moi-même ne vise qu’à montrer qu’on dit vraiment ce qu’on veut avec des intentions de tromperie. Je ne dis pas de mensonge en disant que 40% des diplomés n’occcupent pas un emploi fixe. Je ne dis pas qu’ils sont tous en emploi précaire, juste qu’ils ne sont pas dans un emploi fixe. Tout comme HEC prèfre dire que 59.2% (de quoi ? mystère...) se placent avant le diplome plutôt que d’avouer un chiffre aussi faible que 5.6% qui ont besoin de chercher plus de 6 mois.

            J’espère que vous comprenez mieux ma démarche ainsi.


          • éric (---.---.175.78) 23 février 2006 17:58

            J’aimerais que le rapport d’HEC nous indique les origines sociales des étudiants, car le diplôme c’est bien ,mais le carnet d’adresses de maman ou papa c’est encore mieux.


            • VR27 (---.---.243.28) 23 février 2006 20:33

              Bonsoir,

              Merci pour tes réponses. Tu sais j’ai été voir ton site et ai lu tes articles. J’approuve totalement ta démarche, certains passages de ton article sur les stagiaires notamment sont remarquables.

              Je suis d’accord avec toi sur un point majeur : Ce n’est pas 87% « des diplômés » qui trouvent leur premier emploi en moins de deux mois, mais « 87% des diplômés en poste 6 mois après la sortie ». C’est un peu limite comme procédé...mais le reste est, à mon sens, transparent.

              En revanche, j’aimerais malmener cette pseudo-évidence de plus en plus communément admise selon laquelle les grandes écoles seraient les nouveaux responsables de la faillite de l’école, les valets du capitalisme qu’il faut détruire à tout prix. On cherche manifestement, face au constat d’échec de l’ascension sociale à reconstruire une sorte d’identité par l’exutoire d’un bouc émissaire à sacrifier : les grandes écoles.

              Le modèle des grandes écoles est un beau modèle, pourquoi vouloir absolument le casser. N’y-a-t-il pas suffisamment de problèmes dans l’enseignement pour que l’on ne s’intéresse qu’à ce qui fonctionne encore à peu près correctement. Les grandes écoles HEC et ESCP n°1 ET 2 dans toute l’Europe selon le Financial times/ nous devrions nous féliciter d’avoir un modèle reconnu et approuvé dans l’Europe entière, d’être reconnu au niveau mondial. En tout cas, les classements internationaux qui pleuvent depuis deux ans et qui plébiscitent le modèle français devraient faire taire ceux qui s’attristent du manque de compétitivité de l’enseignement supérieur français au niveau mondial, ceux qui expliquent qu’il faut supprimer les grandes écoles car trop franco-françaises . Le MBA d’HEC dans les dix premiers mondiaux selon le Wall Street Journal, 23ième dans le Financial Times, en permanente progression depuis 5 ans. Pourquoi de cela personne n’en parle ? Pourquoi refuse-t-on d’encourager cette réussite ? Pourquoi se contente- t-on toujours de critiquer ? Il est un peu facile de dire que s’il y a peu de brassage social dans les grandes écoles, c’est de la seule faute de ces dernières. Nous n’avons pas le droit de jeter l’opprobre sur ce qui a été fait. au contraire il faut oeuvrer pour que plus de personnes, des milieux défavorisés notamment, puissent avoir le niveau nécessaire pour entrer dans une grande école, et non pas se dire que puisqu’ils n’arrivent pas à y entrer, il n’y a qu’à les supprimer. ET ce travail ne commence pas en sortant de prépa, mais en maternelle à mon avis, et ce n’est pas en supprimant le nombre de profs dans l’enseignement primaire et secondaire que l’on s’engage dans la bonne voie.

              De même s’il y a un écart entre les Grandes écoles et l’université que certains se plaisent à mettre en concurrence, et si d’aucuns pensent que cet écart est injustifié, alors investissons dans les universités au lieu de taper à coup de masse sur les grandes écoles.

              Evidemment qu’il y a des gros cons dans les grandes écoles, évidemment qu’il y a des gens extraordinaires qui n’en ont pas fait. Mais en attendant 94% des diplômés qui cherchent un boulot et qui trouvent dans les 6 mois, ce n’est pas si mal et je ne comprends pas qu’on crache dessus. D’ou vient cette haine pour les grandes écoles ?

              Et puis qu’une école sur son site nous explique qu’elle est la meilleure...c’est naturel, elles le font toutes. Cependant, plutôt que de cracher dans la soupe, tu devrais quand même remarquer qu’ hec est la seule école à diffuser publiquement ses chiffres. C’est un courage qu’il faut souligner plutôt que de le fustiger. Si les autres ne le font pas, crois-tu que ce soit un hasard ?

              « C’est bien grâce à cet espoir-là qu’ils payent des frais de scolarité énormes voire qu’ils s’endettent sur des très longues périodes. Non seulement on leur fait croire à un travail rapidement obtenu après le diplôme, mais en plus on laisse entendre que le salaire sera conséquent et permettra de rembourser sans problème le prêt éventuel. »

              Sur ce point, je ne suis pas d’accord avec toi : tu prétends qu’on fait croire certaines choses aux élèves, sous entendu qu’on leur ment sur les perspectives d’embauches et de salaires. Le système des grandes écoles existe depuis plus de 120 ans, si il reposait sur un énorme mensonge, il n’aurait pas survécu. On ne trompe pas des dizaines de générations successives. Si les frais de scolarité étaient prohibitifs par rapport au retour sur investissement, il y aurait peut-être quelques naifs pour se faire avoir, mais cela ne durerait pas. Si les élèves continuent à se battre pour intégrer les grandes écoles et sont prêts, depuis des décennies, à s’endetter pour payer leurs études, c’est qu’ils y trouvent leur compte. 94% d’élèves qui trouvent un job en 6 mois avec une moyenne de 40 000 euros sur le contrat, c’est pas si mal, en tout cas ça permet de rembourser une scolarité qui à mon sens en vaut la peine.

              J’ai bcp d’amis pauvres qui ont intégrés HEC, saches qu’à ceux-là, la scolarité leur est pratiquement offerte. Mais il est vrai qu’ils se sont quand même largement endettés pour d’autres motifs. En attendant ils ont tous pu rembourser leur prêt dans les deux ans qui ont suivis leur sorti de l’école. Étrangement, ceux-là des ZEP qui ont réussi à force de travail, on n’en parle jamais.

              Bon courage dans ton combat. J’espère que tu parviendras à faire un peu avancer les choses dans le bon sens.

              je suis à ta disposition si tu veux...


              • l_intello_du_dessous (---.---.3.69) 24 février 2006 11:40

                Je vais être honnête. Ce que je reproche aux Grandes Ecoles, c’est de sur-sélectionner à l’entrée sur le niveau scolaire, sur la personnalité (entretiens), sur l’argent (j’ai une amie qui a abandonné sa prépa HEC au cours de la première année en se rendant compte qu’elle n’aurait jamais les moyens de payer une école de commerce) et sur la capacité à se battre pour se faire une place au soleil (moi je n’ai jamais envisagé l’école de commerce par peur de me retrouver avec des loups aux dents longues... les biais sur les candidats sont multiples et extrêmement complexes). Il est facile ensuite de dire que ses diplomés s’en sortent excellemment bien. On prend les meilleurs scolairement, ceux qui ont la plus grande confiance en eux (il faut oser se dire qu’on va essayer d’entrer à HEC !) et les plus riches (c’est un raccourci sans doute abusif mais ce sont aussi ceux qui sont le plus à même d’avoir quelqu’un de bien placé pour les aider lors de la recherche d’emploi) et on se félicite qu’ils soient les plus faciles à placer à la sortie . Je me demande si les qualités qui les rendent compétitifs sur le marché du travail n’étaient pas préexistantes à leur passage en Grande Ecole.

                Alors oui, c’est sûr, ça marche.

                Pour le MBA, c’est un peu la même chose. On prend les jeunes cadres extrêmement prometteurs et on se félicite qu’ils soient encore prometteurs à la sortie ? Qui mesure la réelle valeur ajoutée ?

                ET si je crache, c’est que l’exigence de réussite est tellement forte dans ces études qu’on pense au suicide quand on n’a pas trouvé de travail au bout de 6 mois, voire qu’on n’ose même pas répondre à l’enquête. Ca a été mon cas en sortie d’école d’ingénieurs. C’est moins risqué pour moi de m’attaquer à une autre école, mais je pourrais faire les mêmes commentaires sur le rapport de placement de ma propre école.


                • ven (---.---.112.10) 9 mars 2006 23:50

                  L’article est intéressant, mais que de raccourcis... Je reprends vos mots :

                  « 20% des jeunes diplômés d’HEC ont jugé que leur formation n’était pas suffisante pour entrer dans le monde du travail »

                  hmm... parce qu’ils décident de poursuivre leurs études ? C’est pas un peu rapide comme conclusion ? La majorité de ces 20% poursuit des études en droit. Le reste est réparti entre des master in public administration, des Phd dans des universités anglo-saxonnes, ou des doctorats (comme celui d’HEC). Je pense que poursuivre des études après un tel diplôme tient plus d’un plan de carrière précis que d’une réaction à l’insuffisance de leur diplôme. Après tout, il y a des vocations qui s’éveillent tardivement, que ce soit le désir d’enseigner, de faire de la recherche, ou de travailler dans des institutions politiques internationales.

                  Ce qui m’a surpris dans le rapport de placement, c’est la structure des embauches. 55% des étudiants s’orientent vers du conseil (en stratégie) ou de la finance (en majorité de la finance de marché). Ce sont des métiers fermés, réservés à un petit nombre d’écoles et d’universités de part le monde. J’ai la nette impression que cette école fait parti de ce cercle très fermé, et je tends à être d’accord avec VR27 quand il dit qu’il faut plutôt être fier que ce système français soit reconnu de par le monde. Enfin, ça n’est qu’un avis.

                  ‘’ Près de 5% sont au chômage 6 mois après la sortie de l’école’’

                  5% ? C’est plutôt pas mal... Encore une fois, j’ai l’impression que ce chômage est plus du à un choix de carrière ou de métier bien particulier... Par exemple, les besoins en cabinet d’audit sont tels que si ces étudiants le souhaitaient, ils seraient aisément embauché. Seulement voila, l’audit, ils ne trouvent pas ça sexy...

                  ‘’7% sont en contrat à durée déterminée de moins de 2 ans à l’étranger, dont la rémunération, trop faible sans doute, n’est pas prise en compte dans les salaires annoncés’’ Vous parlez des VIE ? Première explication, donné par un ami à HEC : l’école oblige les étudiants à avoir un certain nombre de semaines de stages à l’étranger... Rien de mieux que le VIE. Soit dis en passant, la BNP offre des VIE aux USA à des niveaux de rémunération tout à fait attractifs (environ 4000$ par mois)...

                  Mais bon, passons. Il y a 3 offres d’embauche pour chaque étudiant à HEC... Je ne pense pas que l’on puisse parler de difficulté à trouver un emploi.

                  Ce qu’il y a de surprenant dans votre démarche, c’est ce désir de montrer que les grandes écoles cherchent à tromper leurs élèves. Plus encore, vous dites ‘’ Mais elle préfère présenter des chiffres tronqués pour avoir l’air encore plus exceptionnelle et enfoncer les autres écoles prestigieuses dont tu parles, et je n’imagine même pas une comparaison avec une faculté lambda.’’ Tout cela fleur bon le vécu... Ne vous inquiétez pas, ces ‘’autres écoles prestigieuses’’ utilisent les même méthodes, et se défendent même très bien. Je n’ai pas l’impression que ces écoles trompent leurs élèves, au vu de leur capacité à placer leurs élèves aussi rapidement. Surtout dans le cadre d’un marché du travail français aussi morose. Ce chômage dont vous parlez est plus un chômage volontaire qu’autre chose...

                  Bien à vous, Ven


                  • (---.---.43.89) 9 mars 2006 23:59

                    Chomage Pourcentage > 30 % en France/toutes les couches de la societeFrancaise estimation

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