Je vais être honnête. Ce que je reproche aux Grandes Ecoles, c’est de sur-sélectionner à l’entrée sur le niveau scolaire, sur la personnalité (entretiens), sur l’argent (j’ai une amie qui a abandonné sa prépa HEC au cours de la première année en se rendant compte qu’elle n’aurait jamais les moyens de payer une école de commerce) et sur la capacité à se battre pour se faire une place au soleil (moi je n’ai jamais envisagé l’école de commerce par peur de me retrouver avec des loups aux dents longues... les biais sur les candidats sont multiples et extrêmement complexes). Il est facile ensuite de dire que ses diplomés s’en sortent excellemment bien. On prend les meilleurs scolairement, ceux qui ont la plus grande confiance en eux (il faut oser se dire qu’on va essayer d’entrer à HEC !) et les plus riches (c’est un raccourci sans doute abusif mais ce sont aussi ceux qui sont le plus à même d’avoir quelqu’un de bien placé pour les aider lors de la recherche d’emploi) et on se félicite qu’ils soient les plus faciles à placer à la sortie .
Je me demande si les qualités qui les rendent compétitifs sur le marché du travail n’étaient pas préexistantes à leur passage en Grande Ecole.
Alors oui, c’est sûr, ça marche.
Pour le MBA, c’est un peu la même chose. On prend les jeunes cadres extrêmement prometteurs et on se félicite qu’ils soient encore prometteurs à la sortie ? Qui mesure la réelle valeur ajoutée ?
ET si je crache, c’est que l’exigence de réussite est tellement forte dans ces études qu’on pense au suicide quand on n’a pas trouvé de travail au bout de 6 mois, voire qu’on n’ose même pas répondre à l’enquête. Ca a été mon cas en sortie d’école d’ingénieurs. C’est moins risqué pour moi de m’attaquer à une autre école, mais je pourrais faire les mêmes commentaires sur le rapport de placement de ma propre école.