Très intéressant votre article !
Ma vision de tout ce cirque,
c’est que certains jeunes de lycées publics, qui estiment avoir tous les droits
n’ont même pas conscience (et ce n’est pas leur faute d’ailleurs, mais celle de
leurs parents et de certains éducateurs) qu’ils vont gâcher leurs meilleures
armes pour obtenir de bons emplois lorsqu’ils auront l’âge de s’assumer
financièrement.
Rechignant à l’effort, refusant
d’apprendre ce qui les ennuie, incapables de se concentrer pendant les cours
(d’où cette demande des profs d’au moins couper les portables et fixer leur
attention un minimum…) ils se feront doubler par les « bons » élèves du
« privé », un marché porteur comme le souligne Paul puisque de plus
en plus de parents rejettent ces lycées, qu plus est « insécure »,
qui ont plus de chance de conduir leurs gamins à l’échec ou vers les filières
les moins cotées.
Les enfants des classes sociales
moyennes et favorisées qui, elles ne mégottent pas sur les moyens pour offrir
les meilleures chances à leur progéniture de phagocyter les meilleurs postes.
Comme ça, rien ne change…
L’aristocratie (j’exagère un peu, mais pas tant que cela) se perpétue : les
emplois les mieux rémunérés pour les enfants des classes le plus favorisées.
Aux autres (sauf très rare exception… même si, pour brouiller les pistes, on
adore citer la réussite d’anciens mômes de cités ou de ces gamins de français
moyens parvenus miraculeusement, adultes, aux plus hautes fonctions) les
emplois subalternes et le chômage. Bien sûr, il arrive aussi que des parents
issus des classes moyennes se privent pour que leurs enfants aillent dans les
écoles privées ou rusent pour entrer dans les lycés publics qui ont bonne
réputation. Mais ces lycées… comme ces enfants sont l’exception, encore une
fois. Bourdieu dénonçait déjà les injustices sociales et leur reproduction de
décennie en décennie (je recommande à ce sujet,
à ceux qui ne l’auraient pas lu, son livre « Les Héritiers »).
A qui profite ce beau désordre
organisé depuis 20 ans ? Qui aurait -dans ce contexte de course aux
emplois les plus rémunérateurs et de protection de ses acquis- intérêt à ce que
les choses changent ? Qui aurait intérêt à ce que chacun dispose des mêmes
chances au sens républicain du terme ? (le fameux « ascenseur
social »). Qu’avons-nous fait de nos écoles républicaines ?