Bon article. Je suis également pour la dépénalisation. Quelques réflexions :
* l’attirail techno que vendent les growshops c’est à 90 % de l’arnaque pour bobos. J’ai fait pousser de l’herbe chez moi très souvent à une époque où tout cet onéreux matos n’existait pas et ça marchait très bien sans (pour de petites quantités et sans volonté productiviste de ma part il est vrai). Faut juste de bonnes graines, de la lumière et la main verte.
* Mais le mieux c’est la culture en pleine terre dans un jardin (attention aux limaces et aux cervidés qui adorent ça !). J’ajoute que j’ai toujours fait ça à des fins de consommation personnelle (ou pour en refiler gratos à des amis).
* Je suis également pour la dépénalisation du shit et de l’herbe avec une intense politique de prévention auprès des mineurs : les effets sont très mauvais sur la concentration en cas de consommation abusive (et trop de mineurs en consomment abusivement, ce qui a des résultats désastreux sur la scolarité). Comme le note justement d’autres intervenants, cette dépénalisation permettrait, si elle s’accompagnait d’un contrôle étatique de la qualité de ces produits, d’éliminer toutes les substances dangereuses qu’ils contiennent de plus en plus, de limiter le taux de tétracannabinol (qui devint affolant) et de faire rentrer des taxes dans les caisses de l’Etat, tout en combattant efficacement les mafias de la défonce. Cette dépénalisation permettrait en outre de concentrer la répression policière et judiciaire sur les authentiques saloperies que sont les drogues dures, qui ne doivent en aucun cas être dépénalisées.
* Il y a trop de jeunes qui se retrouvent en taule (milieu hautement criminogène) pour avoir seulement dealé quelques barrettes de shit.
* J’ai fumé (très modérément mais tous les jours) du shit ou de l’herbe pendant une trentaine d’années (période interrompue deci dela par une ou deux années d’arrêt total) et je me suis brutalement arrêté il y a cinq ans, tout simplement parce que je n’en avais plus envie. Je n’ai jamais ressenti aucun manque en arrêtant. Si le shit & l’herbe ont des propriétés addictives, celles-ci sont donc purement psychologiques (l’addiction au tabac est bien pire, j’en sais quelque chose, puisqu’en dépit de deux tentatives pour décrocher de la clope, je fume toujours, alors qu’après avoir pris de l’opium journellement au cours d’un voyage en Asie, je me suis arrêté du jour au lendemain sans aucun problème).
* Comme l’a dit un autre intervenant, la défonce fait partie des besoins naturels de l’homme (et même des animaux, voir mon commentaire plus haut sur les cervidés brouteurs d’herbe qui fait planer). Toutes les cultures humaines, depuis que l’homme est homme, ont trouvé dans la nature les produits susceptibles d’altérer les états de conscience, que ce soit par le vin, le cannabis, la coca, etc. Il est donc vain de chercher à éradiquer ce besoin. Tout ce qu’une politique de santé publique peut raisonnablement faire, c’est de réguler cette activité sociale somme toute éternelle et ordinaire pour éviter ses excès et surtout qu’elle tombe aux mains de mafias qui s’enrichissent en pervertissant ces produits (j’insiste, je ne parle que des drogues douces).
* Il est évident qu’en France, les divers gouvernements ont adopté une politique hypocritement répressive vis-à-vis du shit et de l’herbe (on punit durement les petits dealers et utilisateurs, mais on ferme les yeux sur les bizness de la défonce qui garantissent un minimum de « paix sociale » dans les banlieues défavorisées). Un bizness légal et contrôlé de la vente de drogues douces permettrait de maintenir ces bizness en régulant leurs dérives criminelles et financements pas toujours occultes, et en même temps de mettre un max de moyen de lutte contre les drogues dures ou très psychotropes comme le LSD, l’extasy & co.
* La pire des solutions est le couplage entre hygiénisme et prohibition (sauf dans le cas des drogues dures). Qui veut de Chicago dans les années 30 ?
* Il faut dénoncer la mafia commerciale des growshops et encourager le développement de la main verte.
* Une bonne salade de carottes de plein champ pas cultivées selon les règles techno des growshops et assaisonnées d’une vinaigrette home-made, c’est délicieux.
* Ne faites jamais un joint de carottes-vinaigrettes, c’est très toxique et en plus ça tire très mal.