C’est pas tout à fait vrai. Si le débat peut prendre de la hauteur, si les arguments échangés ont de la qualité, j’accepte totalement la défaite. Et vu le nombre de fois que l’on vote en Suisse, des scrutins perdus, il y en a eu un paquet. Je n’ai pas pour autant, systématiquement, pensé que mes adversaires étaient idiots.
Cependant, il y a clairement des sujets qui ne se prêtent pas à débat électoral. Comprends moi bien, je ne parle pas de liberté d’expression, qui à de rares appels à la haine près, doit être totale. Je parle de possibilité de voter sur tout et n’importe quoi. La démocratie n’est pas faite pour ça. Sur les abords du parthénon, les Grecs se méfiaient déjà de cette démocratie qui donnait libre court à la démagogie. Et ce type de sujet est l’apothéose de ces peurs : le résultat est un des débats les plus simplistes, xénophobe, islamophobe auquel il m’ait été donné d’assisté durant des semaines en Suisse.
La démocratie avait-elle besoin de ça ? En est-on ressortis grandi ? Le fait que toutes les extrêmes droites européennes se frottent les mains aujourd’hui n’est-il pas le signe que, au fond, seuls ces extrêmes pouvaient voir un avantage à un tel vote ?
Je respecte l’opinion de chacun, mais je ne respecte l’opinion politique de chacun que si elle est argumentée. Et à voir les réactions d’une population en manque de repères « libérée » par le résultat de ces votations, je vois la haine remplacer l’argument. La peur faire place à la raison. C’est mauvais signe.