Un jour je rencontre un astrophysicien
Je lui demande « où courrez-vous comme ça ? »
Il me répond : « après la gloire »
Je reste interdit
Je remarque qu’il tient une boite dans ses mains
Je lui dis « qu’est-ce que c’est ? »
Il me répond : « c’est de la matière sombre »
Je fais mine de vouloir ouvrir sa boite
Il ne prend très mal et me dit
- Ne faites pas ça, malheureux !"
Je lui demande pourquoi
Il me dit que si j’ouvre la boite, la lumière va rentrer dedans
Et que c’en sera fini de cet objet mystérieux.
Je lui demande s’il espère ainsi pouvoir faire un jour la lumière sur la matière sombre
Il me dit « vous n’y connaissez rien »
C’est exact.
Quand on sait rien sur une chose obscure on s’informe
Je lui dis « votre matière sombre, elle est comment ? »
Il me dit que c’est « de la matière sombre froide » et il ajoute « tâtez »
Je tâte la boite et je me dis qu’il vaut mieux ne pas contredire un homme qui a l’air aussi sûr de lui
Il m’explique qu’il cherche un moyen de réchauffer sa matière sombre froide
Pour en faire de la matière sombre tiède
Je lui demande comment il compte procéder
Il me répond qu’il a une idée, mais qu’il ne faut pas le dire aux autres et il ajoute :
- Tout est dans l’énergie noire !
Je trouve sa réponse obscure, mais comme il a l’air très sûr de lui je garde cette impression pour moi.
Et il est vrai que la matière sombre, je n’y connais rien
Alors je m’informe
Un autre homme arrive
Il ne regarde pas où il met les pieds.
Il garde les yeux fixés vers le ciel
Je dis à mon voisin que ce type est fou de marcher comme ça en regardant en l’air.
Il me dit qu’il attend de voir passer une corde cosmique.
Je lui demande ce que c’est
Il me répond que c’est une corde aussi longue que l’univers
Qui a pour diamètre la longueur de Planck
Et qui est terminée par deux quarks
Qui sont en quelque sorte ses feux de position
Je lui demande qui a pu inventer une chose pareille et à quoi ça sert.
Mais la question lui semble sans objet.
L’homme qui marchait le nez vers le ciel s’éloigne, tandis que mon voisin sort un livre de son sac.
Son sac à malice.
Il l’ouvre. Les pages sont blanches.
C’est normal, me dit-il, dans ce livre sera consigné la théorie du tout.
Ainsi ce livre aux pages blanches contient toutes les élucubrations possibles, tous les schémas, tous les modèles.
Sa blancheur immaculée évoque une rigueur virginale imparable.
Ce non-discours s’affranchit de toutes les erreurs.
Mon voisin s’emporte.
- Ceux qui se foutent dedans me mettent hors de moi !
Son bras balaie l’horizon. Son regard se perd à l’infini
J’essaye de suivre.
- Vous comprenez. La situation actuelle est entièrement favorable à l’émergence d’une idée neuve.
Et lorsque celle-ci apparaîtra, nous la cueillerons comme une fleur et nous la coucherons dans ces pages
Puisque ce livre aux pages vierges contient toutes les idées possibles.
Mais soudain ses jambes vacillent, son regard se brouille
Je me porte à son secours, je lui propose mon aide.
Laissez, me dit-il, ça va passer, j’ai un trou dans mon puits de science.
Raymond Devos lol
28/11 16:33 -
27/11 12:10 - Christophe Agnus
Quelques réponses. 1. Jean-François Minster était candidat pour rester à son poste. Il a été (...)
27/11 11:28 - T.B.
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26/11 23:40 - Christophe Agnus
Je trouve l’analyse un peu caricaturale. D’abord, si Ifremer est actuellement (...)
26/11 11:46 - jean
Tres bon article... Je viens d’apprendre quelque chose là. Merci a (...)
26/11 00:34 - Zeb
Quelle respiration, cet article ! Finalement, on trouve sur ce forum des articles sobres et (...)
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