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Etudier les marges passives pour retracer l’histoire de la Terre ?

Marge J’ai reçu une information très intéressante de l’Ifremer, sur un projet qui commence. Je vous le livre ici dans ses principaux points. Les textes en italiques sont de Nautilus.

Le 22 novembre, le navire de l’Ifremer L’Atalante appareillera de Toulon pour le départ de la campagne Sardinia. Au programme : l’étude de la formation des marges passives continentales et d’une séquence sédimentaire particulière commune à l’ensemble de la Méditerranée. Les résultats de cette mission serviront également à déterminer la position d’un futur forage ultra-profond.
Les marges proviennent de la rupture des continents ou de leur collision. On distingue deux types de marges : les « actives » et les «  passives ». Les marges actives sont des frontières de plaques de type subduction (lithosphère océanique plongeant sous une autre lithosphère océanique ou sous une lithosphère continentale). Ces marges sont dites actives parce qu’elles sont situées à la frontière de deux plaques convergentes et qu’elles sont le siège de phénomènes géodynamiques intenses, se manifestant par des séismes et des volcans. Les marges passives bordent les continents, elles se situent au niveau de la transition entre la croûte continentale (35 km d’épaisseur) et la croûte océanique (7 km d’épaisseur). Elles sont originaires d’un mouvement de divergence. La marge correspond donc à l’une des deux épaules du rift qui a initié l’ouverture océanique (l’autre épaule du rift, la marge homologue, étant de l’autre côté de l’océan).

Pourquoi étudier les marges passives ?

Les marges passives permettent de retracer l’histoire de l’ouverture océanique. Leur étude est donc essentielle à la compréhension de la formation des océans et des continents. Par ailleurs, ces zones au-delà du plateau continental, sont riches en découvertes scientifiques ou ressources potentielles (volcans de boues, coraux profonds, canyons sous-marins, zones de pêche, richesses en hydrates de gaz, ressources pétrolières, etc.). La compréhension des processus de transport - puis de dépôt - des sédiments des zones côtières vers les bassins profonds est sans doute l’une des clés pour expliquer la formation des réservoirs pétroliers au pied des marges continentales. Pour qu’un gisement pétrolier existe, des conditions géologiques particulières doivent être réunies : existence d’une roche mère riche en matière organique, maturité suffisante liée à la thermicité, migration des hydrocarbures vers des réservoirs potentiels et enfin, une « couverture  » piégeant les fluides gazeux ou huileux. Autant de processus que seules les études structurales et géodynamiques permettent de mieux cerner. Car même si le pétrole n’est pas, et de loin, la source d’énergie idéale d’un point de vue environnemental, il paraît étonnant que l’on puisse trouver des sources d’énergies suffisantes pour s’en passer avant une cinquantaine d’années (Nautilus, dans son n°1, a consacré un dossier aux énergies renouvelables maritimes). En attendant, il faut bien en trouver un peu... Et l’offshore représente aujourd’hui le tiers de la production pétrolière mondiale. Pour l’essentiel, les hydrocarbures sont extraits par quelques centaines de mètres de profondeur. Mais pour découvrir de nouveaux gisements, les industries pétrolières orientent actuellement leurs prospections vers les forages de grandes profondeurs. Or, les modèles thermiques existants ne fournissent qu’une image approximative de la réalité. Des modèles thermiques plus précis sont donc nécessaires pour appréhender les mécanismes de formation du pétrole. La mise au point de ces modèles fait partie des objectifs de la campagne Sardinia.

La Méditerranée occidentale, du golfe du Lion à la marge sarde : un laboratoire exceptionnel

La campagne Sardinia s’intéressera plus particulièrement à la genèse du bassin sédimentaire compris entre les marges du golfe du Lion et la marge sarde occidentale. Siège d’une quantité exceptionnelle de données, cette zone constitue en effet un laboratoire naturel unique pour étudier les mécanismes de formation des marges passives. D’une part, il s’agit de marges homologues jeunes à l’échelle géologique (- 30 millions d’années) pour lesquelles une quantité importante de données stratigraphiques et géophysiques sont disponibles. D’autre part, le golfe du Lion représente un segment d’une marge continentale passive jeune, dont le gradient de pente est particulièrement faible et où les sédiments sont bien préservés, facilitant ainsi l’observation précise de sa structuration et l’analyse détaillée de sa couverture sédimentaire. La marge homologue, située en Sardaigne, est accessible et peu éloignée, ce qui permet d’avoir l’image entière du système. Peu de marges passives ont cet avantage, hormis les marges de la Mer rouge. Par ailleurs, les marges de la Méditerranée occidentale portent la marque d’une crise géologique majeure qui a touché l’ensemble de cette mer, la “crise de salinité” messinienne survenue à la fin du Miocène. Lors de cette crise, la Méditerranée a été transformée, au moins épisodiquement, en vastes bassins sursalés. Là encore, la largeur de son plateau et la faiblesse du gradient de pente continentale font du golfe du Lion l’un des meilleurs lieux d’observation du phénomène du messinien méditerranéen. Enfin, l’existence de marqueurs de la crise messinienne, érosion et dépôts de roches évaporites, permet de déterminer la géométrie du bassin « liguro-corso-sarde » et sa paléobathymétrie au moment de la crise. Cela constitue un jalon bathymétrique unique sur les marges passives et une clef de compréhension de leur formation.
Vers un forage ultra profond
Un autre des objectifs de la mission Sardinia est de préciser la position d’un forage ultra-profond qui sera proposé à la communauté internationale courant 2007. Ce forage permettrait de recueillir des renseignements sur la nature de la croûte amincie et donc sur la formation des marges, sur les évaporites messiennes (dont les parties inférieures n’ont jamais été forées), et sur le climat du passé. En effet, durant le dernier million d’années, la Terre a été le théâtre de variations climatiques de grandes ampleurs, avec une alternance de périodes plus chaudes et surtout beaucoup plus froides qu’actuellement. Durant les périodes froides, la formation d’importants glaciers dans le nord de l’Europe et de l’Amérique a transformé le paysage et a laissé de nombreuses traces. Ainsi, à la suite de la constitution des glaciers et des calottes glaciaires (notamment il y a environ 20 000 ans) le niveau marin s’est abaissé de plus de 100 mètres dans tous les océans du globe. Ces glaciations, qui se sont succédées au cours des derniers millions d’années de l’histoire de la Terre, ne sont connues que de manière indirecte par les marques plus ou moins visibles ou accessibles qu’elles ont laissées sur les continents : étude des fossiles d’animaux et des pollens, position des moraines glaciaires ou des lignes de rivage. Ces traces permettent aux climatologues de proposer une reconstitution qualitative des climats passés. Cependant, ces enregistrements continentaux sont souvent morcelés et parfois incomplets. D’autre part, les modèles utilisés en paléoclimatologie pour déterminer la température passée des océans sont indirects car ils ne sont jamais fondés sur des mesures directes des variations du niveau de la mer. Dans le domaine océanique profond, la sédimentation peut être considérée comme continue et sans remaniement important. Les particules qui s’accumulent au cours du temps constituent des couvertures sédimentaires pouvant atteindre plusieurs milliers de mètres par endroits. Leur étude permet donc de reconstituer les conditions climatiques qui régnaient sur le globe au moment de leur dépôt.
Très récemment, et pour la première fois, des chercheurs de l’IUEM et de l’Ifremer (Rabineau et al., EPSL 2006) ont montré que le plateau et la pente du golfe du Lion ont enregistré la succession des fluctuations glacioeustatiques pour les derniers 500 000 ans, fournissant des repères paléobathymétriques précis. Cette mise en évidence de paléoplages a ainsi permis d’obtenir les premières mesures géologiques de ces fluctuations du niveau marin. Ce futur forage permettrait donc aux scientifiques de remonter plus loin dans le temps et d’identifier, du point de vue climatique, les premiers cycles de glaciation et ainsi de prolonger les interprétations jusque dans la plaine abyssale.

Les moyens utilisés pour obtenir une image de la structure et de la nature du sous-sol via des études sismiques

La sismique est une technique de mesure indirecte. Elle consiste à enregistrer en surface des échos issus de la propagation dans le sous-sol d’une onde sismique provoquée. Ces échos sont générés par les hétérogénéités du sous-sol : le passage, par exemple, d’une couche d’argile à une couche de sable dans une colonne sédimentaire se traduit par la présence d’un réflecteur sur les enregistrements. Le temps d’arrivée de l’écho permet de situer la position de cette transition dans l’espace tandis que l’amplitude de l’écho apporte des informations sur certains paramètres physiques des milieux en contact. Selon le mode de propagation de l’onde : réfléchie au niveau de l’interface, ou transmise le long de cette interface, on parle de sismique réflexion ou de sismique réfraction. Pendant la mission Sardinia seront utilisées conjointement la sismique réflexion multitraces (utilisant canons à air et flûte sismique de près de cinq km) et la sismique réfraction (Obs et MicrOBS).

OBS, des stations sismiques de fond de mer

Obs Les sismomètres de fond de mer (OBS en abrégé, pour Ocean Bottom Seismometer) sont des instruments autonomes, disposés sur le fond de mer, dans le but d’enregistrer les vibrations du sol. Ils mesurent les mouvements dans trois directions (une direction verticale et deux directions horizontales). Les vibrations du sol peuvent avoir des causes naturelles (les tremblements de terre) ou artificielles (les sources sismiques : les canons à eau, par exemple). Dans le cadre de Sardinia, les vibrations enregistrées sont artificielles : elles sont dues à la propagation dans les couches géologiques du sous-sol d’une onde sismique provoquée à la surface de la mer par un ensemble de canons à air dont les tirs sont 5 déclenchés à intervalles fixes. Disposées en batterie sur le fond de la mer, les stations OBS permettent, en comparant les ondes sismiques reçues sur chacune d’elles, d’obtenir la distribution en profondeur des vitesses et propriétés élastiques du sous-sol. Au cours de la campagne, 59 instruments seront mis en oeuvre pour l’étude de la croûte terrestre et des sédiments superficiels : 35 OBS et 24 MicrOBS. Les MicrOBS sont des stations légères exclusivement destinées à la sismique réfraction. De petite taille et de faible coût, ces nouveaux instruments ont été conçus récemment par l’Ifremer. Ce projet résulte d’une collaboration entre organismes français (Ifremer, IUEM Brest, Géosciences Azur, Université de Lille, UPMC) et européens (universités de Lisbonne et de Bologne). Ainsi les OBS utilisés seront fournis par le département des Géosciences Marines de l’Ifremer, l’Université de Bretagne occidentale et GEOMAR.

Dans le respect de la protection des mammifères marins

La mission Sardinia permettra également de mettre en place, pour la première fois sur la flotte de l’Ifremer, un protocole visant à protéger les mammifères marins des risques liés à l’emploi des équipements de sismique lourde. Cette mission se déroulera en effet à proximité du sanctuaire marin. D’une part, lors des tirs d’ondes sismiques, un démarrage progressif (ou ramp up) sera adopté afin de faire fonctionner les canons à air progressivement, et donc de laisser le temps aux cétacés de s’éloigner de la nuisance. D’autre part, deux observateurs seront aussi embarqués, afin de surveiller pendant le jour la présence de mammifères marins. En cas de présence signalée trop près des sources, les émissions sismiques seront stoppées.


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16 réactions à cet article    


  • Ar Brezonneg (---.---.78.84) 23 novembre 2006 13:19

    Bravo ! Très intéressant ! L’esprit d’aventure existe encore !

    Pendant que certains irresponsables discutent de futilités, IFREMER travaille, tout comme les Astronomes, Mathématiciens, Physiciens et autres savants.... J’admire ces gens qui contre vents et marrées de l inculture et de l ignarité cherchent... et trouvent. Enfin ! voici qui amène l’air frais du grand large dans un monde ahuri....


    • christophe Agnus (---.---.118.61) 23 novembre 2006 18:37

      Franchement, je ne sais pas où vous pourrez trouver cela... Il faudrait peut-être demander à l’Institut Géophysique du Globe (Jussieu) ou à l’Ifremer. Google n’a rien donné ?


    • christophe Agnus (---.---.118.61) 23 novembre 2006 18:40

      Franchement, je ne sais pas où vous pourrez trouver cela... Il faudrait peut-être demander à l’Institut Géophysique du Globe (Jussieu) ou à l’Ifremer. Google n’a rien donné ?


    • louis mandrin (---.---.45.205) 24 novembre 2006 09:59

      bel article. Mais si j’ai bien compris, cette campagne est menée, d’une part, pour mieux comprendre l’évolution des climats, et d’autre part, pour évaluer le potentiel pétrolifère de la méditérannée. Si cela était avéré, j’imagine les plages du midi recouvertes de boulettes de brut, les puits de pétroles en arrière-plan, tout comme dans le golfe du mexique.


      • Galib (---.---.0.8) 24 novembre 2006 12:28

        Non, je ne pense pas que le but est d’etudier le potentiel petrolifere de la Mediterranee mais plutot de mieux comprendre les mecanismes de formation et d’evolution des marges passives, et de l’appliquer par analogie aux marges passives deja connues pour leur potentiel. La geologie procede beaucoup par analogies de ce genre : les conditions de depot des sediments sont caracteristiques de contextes qui ne sont souvent pas uniques en terme de lieu et d’epoque, et on va utiliser l’etude d’affleurements en Espagne pour etablir un modele sedimentaire et caracteriser un reservoir se trouvant enfoui a plusieurs km de profondeur au large de l’Afrique. Si la Mediterranee avait un fort potentiel petrolier, je crois qu’on le saurait deja.


        • T.B. T.B. 25 novembre 2006 21:38

          C’est ce que tu crois Galib. Comme certains ont cru que Bush voulait renverser Sadam juste pour offrir aux irakiens la démocratie et - accessoirement - faire le plein de leurs véhicules militaires sur place en essence. Mais pas plus, le pétrole aux irakiens, n’est-ce-pas ?

          IFREMER est un établissement public à caractère industriel et commercial (un épic comme l’ADEME) dirigé, comme tous les épics, par des énarques aux dents longues nommés par les ministres, de droite à gauche, eux-mêmes majoritairement énarques. IFREMER ce ne serait pas ce labo « indépendant » qui avait décrété cet été que les huitres d’Arcachon n’étaient pas consommables ? Très joli le bassin d’Arcachon, dommage que ses plus beles côtes ne fassent pas l’objet de spéculation immobilière ... Ya juste quelques ostréiculteurs qui gènent un peu, entre eux et l’Océan. C’est bien ballot.

          Géologie des plaques, tu parles Charles !


        • Christophe Agnus Christophe Agnus 26 novembre 2006 23:40

          Je trouve l’analyse un peu caricaturale. D’abord, si Ifremer est actuellement dirigé par un énarque, ce n’était pas le cas il y a encore un an, quand cette opération a dû être pensée et préparée : le PDG était alors Jean-François Minster, l’un des plus grands océanographes français, père de l’océanographie spatiale française, reconnu internationalement.

          Ensuite, je connais quelques uns des scientifiques impliqués dans ces recherches, et ce sont des fous de science fondamentale. Alors bien sûr, personne ne peut dire à quoi serviront précisément les connaissances que l’on tirera de cette mission (Pierre et Marie Curie avaient-il prévu la bombe atomique ?), mais je ne crois pas que la mission soit motivée, aujourd’hui, pas autre chose que ce qui est annoncé.

          Enfin, il faut faire preuve d’un grand sens de la conspiration pour penser que les biologistes qui ont examiner les huîtres du bassin d’Arcachon pouvaient être liés à des désirs de promotion immobiliere ! D’ailleurs, si vous discutez avec les ostréiculteurs d’Arcachon, ils disent eux-même que le problème (de l’analyse d’une éventuelle dangerosité de l’huître) est complexe et que ce qui est en cause, ce ne sont pas CES analyses, mais le processus complet, qui date de longtemps, et est appliqué dans toute la France, même là où il n’y a pas de pression immobilière aussi intense.

          Le problème est complexe, ne le détournons pas avec une analyse simpliste. smiley


        • T.B. T.B. 27 novembre 2006 11:28

          Si Ifremer est actuellement dirigé par un énarque, ce n’était pas le cas il y a encore un an, quand cette opération a dû être pensée et préparée : le PDG était alors Jean-François Minster, l’un des plus grands océanographes français. Ajoutons également que JF Minster , depuis le 1er octobre 2006, se retrouve nommé directeur scientifique du groupe Total..... Étonnant non ?

          http://www.total.com/fr/press/press_releases/pr_2006/060906-jf-minster-directeur-scientifiqu_10461.htm

          Jean-Yves Perrot l’actuel PDG D’IFREMER est conseiller régional Ile-de-France (UMP) et Maire, depuis 2001 de Marly-le-Roi (laboratoire pharmaceutique GSK, PDG Christophe Weber). PDG d’un établissement public à caractère industriel et commercial, conseiller régional UMP et maire d’une très riche ville de 12700 habitants, en tant que citoyen, je trouve que ça fait beaucoup pour un seul homme surtout en période de chômage.

          « (Pierre et Marie Curie avaient-il prévu la bombe atomique ?) »

          Eh bien la réponse est OUI !!! Prévu et même souhaité (et qu‘on ne me parle de «  l‘appel de Stockholm » qui est une vaste fumisterie ) !!! En tous cas concernant Marie et sa fille Irène. En 1935, Frédéric et Irène Joliot-Curie partagent le Prix Nobel de chimie. Ils travaillent dès 1939 sur le projet d’une bombe atomique française (pour laquelle ils déposèrent un brevet) . Le programme nucléaire militaire français est le plus avancé de l’avant-guerre. Mais ce sont les Américains, avec le titanesque projet Manhattan, qui aboutissent le 16 juillet 1945 à l’explosion de la première bombe atomique dans le désert du Nevada. En 1946, elle devient directrice de l’Institut du Radium,. Elle participe à la création du Commissariat à l’énergie atomique (un autre établissement public à caractère industriel et commercial), où elle occupe la fonction de commissaire durant six ans.

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Ir%C3%A8ne_Joliot-Curie

          « Enfin, il faut faire preuve d’un grand sens de la conspiration pour penser que les biologistes ... »

          Les biologistes ? Pourquoi pas le personnel de nettoyage des bureaux tant que vous y êtes ? Je dis simplement que les ostréiculteurs après avoir essuyé les tirs nourris, pour la énième fois de l’IFREMER ont du ensuite recevoir les coups du ministre de la Santé qui a indiqué plus tard que les huîtres dans l’estomac de 2 personnes décèdées n’étaient pas en cause dans les décès et ce sont les contribuables qui vont devoir indemniser les ostréiculteurs ayant subis un gros dommage financier préjudiciable à la filière, 2ème source de revenus après le tourisme dans le bassin d’Arcachon connu pour sa station balnéaire, ses casinos, sa ville immobilièrement saturée et son agglomération qui connaît une croissance démographique record.

          C’est vous qui êtes simpliste car vous prenez pour argent comptant des infos officielles sans chercher à savoir ce qui se cache derrière le décor. Même s’il ne s’y cache rien. Or, en fouillant un peu, dans les coulisses, on trouve des infos toutes aussi intéressantes (et qui sentent quand même un peu le souffre) au-delà du simple intérêt pour la géologie marine. Les gentilles histoires à la « commandant Cousteau » ça va bien 5 minutes.


        • Christophe Agnus Christophe Agnus 27 novembre 2006 12:10

          Quelques réponses. 1. Jean-François Minster était candidat pour rester à son poste. Il a été remplacé, effectivement, par quelqu’un qui n’est pas, c’est le moins que l’on puisse dire, un spécialiste des océans. Vous avez parfaitement raison sur ce point, que j’ai déjà souligné en son temps. Mais il n’est allé chez Total qu’après avoir occupé la fonction de directeur scientifique du CNRS. Pour le connaître un peu, je vous garantis que son poste chez Total est apparu longtemps après avoir quitté l’Ifremer. La raison de ce job, outre la qualité scientifique de la personne, est sans doute à rechercher dans le projet Biozaire, où l’Ifremer et Total avait collaboré (projet qui, en l’occurence, était effectivement destiné à rechercher, entre autres, des connaissances utiles pour l’industrie pétrolière). Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais j’ai une grande confiance dans l’intégrité scientifique de Minster.

          2. Je pensais à Pierre et Marie Curie dans leurs toutes premières recherches. Pas à la suite.

          3. Je ne prends pas pour argent comptant des informations officielles : j’ai beaucoup discuté avec les différentes parties (ostréiculteurs, chercheurs Ifremer). Il est clair que le test n’est pas au point, mais en l’occurence je jette plus le doute sur la préfecture, qui a dégainé très (très) vite, que sur les biologistes.

          L’Ifremer a une position très difficile car elle gère des intérêts antagonistes. Certains de ses chercheurs travaillent sur la protection des océans, d’autres sur son exploitation. Pas toujours facile... Et même l’exploitation n’est pas forcément à suspecter : quid de l’ETM ou des recherches sur les bactéries de grands fonds pour une utilisation médicale ? Mais c’est pour cela que je me refuse à jeter l’anathème sur toute l’institution où travaillent aussi des gens passionnants et très concernés par les problèmes rencontrés aujourd’hui par les océans.

          4. Ce n’est pas la peine de s’énerver. Surtout entre personnes qui, au fond, veulent tirer dans le même sens.


        • (---.---.89.182) 25 novembre 2006 03:36

          Un jour je rencontre un astrophysicien Je lui demande « où courrez-vous comme ça ? » Il me répond : « après la gloire » Je reste interdit Je remarque qu’il tient une boite dans ses mains Je lui dis « qu’est-ce que c’est ? » Il me répond : « c’est de la matière sombre » Je fais mine de vouloir ouvrir sa boite Il ne prend très mal et me dit
          - Ne faites pas ça, malheureux !" Je lui demande pourquoi Il me dit que si j’ouvre la boite, la lumière va rentrer dedans Et que c’en sera fini de cet objet mystérieux. Je lui demande s’il espère ainsi pouvoir faire un jour la lumière sur la matière sombre Il me dit « vous n’y connaissez rien » C’est exact. Quand on sait rien sur une chose obscure on s’informe Je lui dis « votre matière sombre, elle est comment ? » Il me dit que c’est « de la matière sombre froide » et il ajoute « tâtez » Je tâte la boite et je me dis qu’il vaut mieux ne pas contredire un homme qui a l’air aussi sûr de lui Il m’explique qu’il cherche un moyen de réchauffer sa matière sombre froide Pour en faire de la matière sombre tiède Je lui demande comment il compte procéder Il me répond qu’il a une idée, mais qu’il ne faut pas le dire aux autres et il ajoute :
          - Tout est dans l’énergie noire ! Je trouve sa réponse obscure, mais comme il a l’air très sûr de lui je garde cette impression pour moi. Et il est vrai que la matière sombre, je n’y connais rien Alors je m’informe Un autre homme arrive Il ne regarde pas où il met les pieds. Il garde les yeux fixés vers le ciel Je dis à mon voisin que ce type est fou de marcher comme ça en regardant en l’air. Il me dit qu’il attend de voir passer une corde cosmique. Je lui demande ce que c’est Il me répond que c’est une corde aussi longue que l’univers Qui a pour diamètre la longueur de Planck Et qui est terminée par deux quarks Qui sont en quelque sorte ses feux de position Je lui demande qui a pu inventer une chose pareille et à quoi ça sert. Mais la question lui semble sans objet. L’homme qui marchait le nez vers le ciel s’éloigne, tandis que mon voisin sort un livre de son sac. Son sac à malice. Il l’ouvre. Les pages sont blanches. C’est normal, me dit-il, dans ce livre sera consigné la théorie du tout. Ainsi ce livre aux pages blanches contient toutes les élucubrations possibles, tous les schémas, tous les modèles. Sa blancheur immaculée évoque une rigueur virginale imparable. Ce non-discours s’affranchit de toutes les erreurs. Mon voisin s’emporte.
          - Ceux qui se foutent dedans me mettent hors de moi ! Son bras balaie l’horizon. Son regard se perd à l’infini J’essaye de suivre.
          - Vous comprenez. La situation actuelle est entièrement favorable à l’émergence d’une idée neuve. Et lorsque celle-ci apparaîtra, nous la cueillerons comme une fleur et nous la coucherons dans ces pages Puisque ce livre aux pages vierges contient toutes les idées possibles. Mais soudain ses jambes vacillent, son regard se brouille Je me porte à son secours, je lui propose mon aide. Laissez, me dit-il, ça va passer, j’ai un trou dans mon puits de science. Raymond Devos lol smiley


          • robin (---.---.89.182) 25 novembre 2006 03:37

            Un jour je rencontre un astrophysicien Je lui demande « où courrez-vous comme ça ? » Il me répond : « après la gloire » Je reste interdit Je remarque qu’il tient une boite dans ses mains Je lui dis « qu’est-ce que c’est ? » Il me répond : « c’est de la matière sombre » Je fais mine de vouloir ouvrir sa boite Il ne prend très mal et me dit
            - Ne faites pas ça, malheureux !" Je lui demande pourquoi Il me dit que si j’ouvre la boite, la lumière va rentrer dedans Et que c’en sera fini de cet objet mystérieux. Je lui demande s’il espère ainsi pouvoir faire un jour la lumière sur la matière sombre Il me dit « vous n’y connaissez rien » C’est exact. Quand on sait rien sur une chose obscure on s’informe Je lui dis « votre matière sombre, elle est comment ? » Il me dit que c’est « de la matière sombre froide » et il ajoute « tâtez » Je tâte la boite et je me dis qu’il vaut mieux ne pas contredire un homme qui a l’air aussi sûr de lui Il m’explique qu’il cherche un moyen de réchauffer sa matière sombre froide Pour en faire de la matière sombre tiède Je lui demande comment il compte procéder Il me répond qu’il a une idée, mais qu’il ne faut pas le dire aux autres et il ajoute :
            - Tout est dans l’énergie noire ! Je trouve sa réponse obscure, mais comme il a l’air très sûr de lui je garde cette impression pour moi. Et il est vrai que la matière sombre, je n’y connais rien Alors je m’informe Un autre homme arrive Il ne regarde pas où il met les pieds. Il garde les yeux fixés vers le ciel Je dis à mon voisin que ce type est fou de marcher comme ça en regardant en l’air. Il me dit qu’il attend de voir passer une corde cosmique. Je lui demande ce que c’est Il me répond que c’est une corde aussi longue que l’univers Qui a pour diamètre la longueur de Planck Et qui est terminée par deux quarks Qui sont en quelque sorte ses feux de position Je lui demande qui a pu inventer une chose pareille et à quoi ça sert. Mais la question lui semble sans objet. L’homme qui marchait le nez vers le ciel s’éloigne, tandis que mon voisin sort un livre de son sac. Son sac à malice. Il l’ouvre. Les pages sont blanches. C’est normal, me dit-il, dans ce livre sera consigné la théorie du tout. Ainsi ce livre aux pages blanches contient toutes les élucubrations possibles, tous les schémas, tous les modèles. Sa blancheur immaculée évoque une rigueur virginale imparable. Ce non-discours s’affranchit de toutes les erreurs. Mon voisin s’emporte.
            - Ceux qui se foutent dedans me mettent hors de moi ! Son bras balaie l’horizon. Son regard se perd à l’infini J’essaye de suivre.
            - Vous comprenez. La situation actuelle est entièrement favorable à l’émergence d’une idée neuve. Et lorsque celle-ci apparaîtra, nous la cueillerons comme une fleur et nous la coucherons dans ces pages Puisque ce livre aux pages vierges contient toutes les idées possibles. Mais soudain ses jambes vacillent, son regard se brouille Je me porte à son secours, je lui propose mon aide. Laissez, me dit-il, ça va passer, j’ai un trou dans mon puits de science. Raymond Devos lol smiley


            • Quentin (---.---.100.29) 25 novembre 2006 12:33

              Excellent article

              Merci


              • Plus robert que Redford (---.---.195.179) 25 novembre 2006 12:45

                Excellente démonstration de curiosité scientifique.

                Mais si j’en crois les 39 votes (donc autant de lectures supposées) et les 9 commentaires voilà un genre de sujet qui ne passionne pas les foules !...

                Rien à voir avec les sujets ségo-sarko ou israël-palestine, voire ceux de la bien-pensance écologiste qui font régulièrement un tabac.

                Quand même, merci à l’auteur, et persévérance.


                • Zeb (---.---.101.133) 26 novembre 2006 00:34

                  Quelle respiration, cet article !

                  Finalement, on trouve sur ce forum des articles sobres et très intéressants.

                  Allez , continuez !


                  • jean (---.---.106.30) 26 novembre 2006 11:46

                    Tres bon article...

                    Je viens d’apprendre quelque chose là.

                    Merci a toi.


                    • (---.---.223.205) 28 novembre 2006 16:33

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