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Commentaire de ffi

sur À la recherche de l'identité socialiste…


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ffi ffi 3 décembre 2009 18:13

La dette commence à s’accumuler précisément à la fin des accord de Bretton Woods.

En France, en particulier, elle est le résultat de la loi 73-7 (Pompidou-Giscard, 4 janvier 1973), qui stipule, à l’article 25 « il est interdit au trésor public de présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ».

La République a en effet payé depuis cette époque environs 1320 milliards d’intérêts aux personnes privées, ce qui est sensiblement équivalent au déficit actuel. De ce point de vue, la France est dans la même situation que les pays Africains, bien qu’elle ait les reins plus solides. Mais à terme, les mêmes causes auront les mêmes effets, c’est-à-dire, une dette impossible à rembourser - même en liquidant la nation dans son ensemble sous les injonctions du dictat des banques.

La dette est essentiellement l’effet pervers de cette loi, plutôt que réelle. (et ses avatars Européens : Art 104 de Maastricht, et Art 123 de Lisbonne)

La croissance après-guerre (« les trentes glorieuses »), alors que le pays était totalement ruiné, fut rendue possible grâce à cette pratique du crédit productif (emprunt à très faible taux d’intérêt de l’Etat à la Banque de France). Toute la reconstruction (et disons même la construction puisque les réseaux d’eau, d’électricité, de gaz, de santé, de téléphone et de rail ont été considérablement étendus à cette période) a pu être réalisée de cette manière. Comment expliquer sinon qu’un pays ruiné puisse être mis en chantier avec une telle ampleur ? Ils ont « créé » l’argent et l’ont utilisé pour guider les projets économiques dans la direction souhaitée par la planification !

La crise est immédiatement consécutive de la mise en place du système « libéral », qui plus est promu par les Etats (allez comprendre ?), à partir des années 1970.

Votre confusion vient du fait que vous prenez la liberté comme la capacité d’agir de manière uniquement individuelle, ce qui n’est bien évidemment pas la cas. La liberté de s’associer existe. La mutualisation est un outil extrêmement puissant. Prenez l’exemple des CUMAS (Coopératives d’utilisation de matériel agricole), celles-ci ont permis de relancer rapidement l’agriculture après-guerre à un coût réduit. Il y a tout un ensemble de domaine dans lesquels l’association entre les agents économiques est nettement plus efficace qu’une anarchie entre des acteurs isolés. Cela permet d’éviter tout un ensemble de doublons au niveau des ressources économiques, tout en augmentant la capacité des investissements pour chacun.

L’organisation collective tiens donc un rôle essentiel dans l’établissement de la liberté individuelle. L’organisation du système de soin peut être cité ici. Grâce à son ancrage national, les capacités de financement ont été gigantesques, ce qui fait que les infrastructures produites sont sans commune mesure avec ce qu’auraient pu faire des médecins de campagne agissant en ordre dispersé.

Par conséquent, cette organisation collective des soins en France, grâce à cet effort coordonné de tous pour tous, a considérablement plus accru la liberté de tous que les dernières décennies de libéralisme (qui ont par contre fait augmenter la liberté que de quelques uns et fait diminuer celle de tous les autres). C’est un fait. Vivre plus longtemps est le meilleur gain de liberté que l’on puisse imaginer. La faillite économique issue de la pratique libérale va au contraire paradoxalement diminuer la liberté de tous.

Et c’est bien le crédit productif public, doublé d’une politique industrielle et de la planification qui a permit la croissance les trentes glorieuses et donc à permis de pérenniser tant la sécurité sociale qu’un certain nombre de ses industries. Donc une politique anti-libérale...

Croire que le laisser-faire économique soit plus efficace que la coopération pensée et planifiée est bête. C’est nier l’intelligence de l’homme. Ceux qui pense cela ne doivent pas se sentir très intelligents par eux-mêmes. C’est d’ailleurs un faux discours puisque dans les faits cela revient à laisser aux grandes banques les décisions politiques.

La souveraineté du peuple ne saurait être entière sans souveraineté monétaire.

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’est pas le droit des banques à disposer des peuples...


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