Article vraiment intéressant qui débouche pour moi vers une autre problématique : on nous rebat les oreilles avec l’opposition « élites » et « peuple » comme si les deux termes renvoyaient à 2 homogénéités idéologiques. D’un côté les élites ouvertes, cultivées mais protégées défendraient les droits de l’homme, pourfendraient le racisme au nom des valeurs universelles. De l’autre côté le peuple foncièrement attaché à des « non valeurs » qualifiées de populistes, s’en prendrait volontiers aux étrangers surtout musulmans et verrait l’identité nationale comme un bouclier contre les dangers de l’immigration.
Or cette homogénéité est fictive aussi bien d’un côté que de l’autre.
La droite aux affaires et ses médias (le Figaro par exemple) sont bien plus « populistes » que beaucoup de gens du peuple ; c’est d’ailleurs eux qui ont brandi l’identité nationale comme moyen démagogique de ralliement de l’électorat du FN.
Quant au peuple , on l’a vu souvent massivement dans les rues et pour des motifs de revendication de solidarité et de lutte contre les inégalités.
En revanche il existe de puissants intérêts à faire croire que l’opposition forte est entre le peuple et les élites plutôt qu’entre les intérêts de classe.
Ce sont d’ailleurs les mêmes intérêts qui sont en jeu au niveau international lorsqu’on se réfère au « choc des civilisations » pour évacuer le creusement des écarts économiques entre les riches et les pauvres.