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Culture planétaire ? Ou morcellement a-culturel à la faveur de niches de consommateurs, programmés à consommer toujours plus ?
« L’absence de cadre, de conduite stable entraîne sur le plan collectif des « ruptures de la solidarité organique » et sur le plan individuel démoralisation et désarroi. Nous vivons une époque de perturbation ou la puissance régulatrice de l’autorité collective est mise à mal, où les contraintes relatives à la vie sociale sont plus difficilement acceptées. Mais l’aspect nouveau et paradoxal de la situation réside dans le fait que l’absence de règles claires est intégrée par ceux-là mêmes qui ont la charge des institutions dans un nouveau mode d’organisation et d’encadrement social.
Les repères et les protections antérieures des individus, constitués tout à tour par la famille, les valeurs nationales, les valeurs religieuses, l’appartenance de classe, l’autorité… ont été brisés entrainant l’avènement de l’ère des masses composées d’individus atomisés et faisant l’expérience de la « désolation ».
Etat, société et individus deviennent partie intégrante d’un bouleversement généralisé auquel il paraît impossible d’échapper, et ils n’ont d’autre choix que de s’adapter. Comment s’insérer dans une telle vision globale, sinon à titre de parcelle ou d’atome en perpétuelle errance dans un monde éclaté ? Les significations sont noyées dans un tout indifférencié ou règne la confusion, on l’on tente de conjurer le vide et où en même temps on l’entretien.
Cette dimension désagrégatrice, cette représentation chaotique de la société et du monde tend vers l’émiettement, vers une image fragmentée de l’individu qui favorise l’expression débridée des affects et des pulsions… ».
Quelques réflexions extraites de la Démocratie post-totalitaire de Jean-Pierre le Goff