En ce qui concerne le passage des paroles aux actes, Bayrou a toujours été très clair. Le premier tour des élections est celui du choix, le second celui des rassemblements.
Rappelons que c’est notamment en fonction de ce principe que Bayrou a fait en 2006 la révolution au sein de l’UDF, en imposant avec les militants et contre une partie de ses cadres et élus (dont Santini, de Robien et d’autres, qui en ont pris acte et sont partis) le rejet d’une alliance pré-électorale avec l’UMP.
Vers la droite, ralliement est synonyme de digestion. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le parcours de ceux qui ont quitté l’UDF pour rejoindre l’UMP au moment de sa formation. Ou plus récemment celui du nouveau centre, qui n’existe que par complaisance.
Vers la gauche, un ralliement donnerait au mieux naissance à un nouveau courant, alors que c’est l’existence même de ces courants qui paralyse le PS au plan national.
Non, la ligne prônée par Bayrou est fondamentalement saine. Il faut, pour le bien de la politique en général, avoir une offre plurielle aux élections, qui ne se réduise pas à une bipolarité à peine compensée par des exutoires extrémistes.
Maintenant, il est évident que les rassemblements peuvent être préparés. C’était d’ailleurs une motivation affirmée lors de l’université de rentrée du Modem en septembre, quand le congrès d’Arras a été annoncé, qu’il servirait notamment à coucher sur le papier une base programmatique pouvant servir de base de discussion avec ceux de tous bords qui voudraient éviter 10 ans de sarkozysme.
Il semble que Ségolène, qui est parfaitement au fait de l’approche, prenne un malin plaisir à la saboter. Ca ne la grandit pas...