Vous écrivez : « Pour ce qui est de la décision de guerre, les deux présidents n’ont pas vraiment eu le choix », puis, par des contorsions diverses, vous poussez le bouchon jusqu’à laisser accroire que les deux chefs d’Etat se trouvent acculés à poursuivre « la guerre ».
D’abord, le mot « guerre » n’a pas et ne saurait avoir sa place dans les deux cas. On se met en guerre contre un autre Etat quand on la lui déclare formellement, dans le cadre bien compris des conventions internationales établies. En revanche, quand on se porte chez l’ennemi pour lui assener traîtreusement des coups sans raison, cela s’appelle une agression, un acte criminel caractérisé et intolérable qui appelle par lui-même la réprobation et la condamnation internationales. Tant au Vietnam qu’en Afghanistan, les agresseurs, jusqu’à plus ample informé, se sont conduits comme de véritables bandits de grand chemin qui défient la loi et les règlements internationaux. Aussi bien les USA que leurs alliés, parce qu’ils trônent à la tête du « machin », autrement dit de l’ONU et de son appendice le Conseil de sécurité, ils se permettent de faire la loi, leur seule loi contre laquelle près de deux cents nations de la planète restent impuissantes. Cela s’appelle une injustice flagrante qu’il est temps de corriger par une révision complète du statut de l’ONU et de son soi-disant Conseil de sécurité.
Ensuite, le conflit du Vietnam, à propos duquel vous passez sous silence l’extension qu’il a prise avec l’avènement de Johnson au lendemain de l’assassinat de JFK (dont l’histoire révélera un jour la possible collusion de la mafia et de Johnson dans le crime), porte sur la réunification du pays divisé en deux dans le prolongement de la guerre de Corée. Les Américains - l’histoire retiendra ici en lettre majuscules l’innommable gâchis qu’ils y ont causé - ont voulu, là, démontrer à la fois leur volonté d’imposer leur leadership à toute l’Asie d’une part, et expérimenter leurs armes les plus sophistiquées sur des populations démunies cherchant tout juste à retrouver leur liberté et leur indépendance.
Par contre, en Afghanistan, l’agression commise, dont on sait à présent qu’elle a été réellement fomentée par la clique Bush dans l’objectif de faire main basse sur les gisements pétroliers environnants, exactement comme en Irak, l’ennemi à abattre n’est pas le peuple en quête d’une indépendance mais des bandes dites rebelles hébergeant des viviers de terroristes islamistes. Or, il est démontré que les terroristes, auteurs des massacres de New York en 2001, provenaient pour leur majorité d’Arabie saoudite et non d’Afghanistan. Autrement dit, le Nobel de la Paix que l’on célèbre aujourd’hui est lui aussi tombé dans le piège : il accrédite une thèse qui n’a aucune raison d’être.