Pour résumer ma vision de l’importance de l’activité économique dans un monde inéluctablement « globalisé », et pour en finir avec le débat : « IE : politique ou stratégie », j’aime avancer cette phrase d’un grand stratège :
« La guerre est un conflits de grands intérêts réglé par le sang et c’est seulement en cela qu’elle diffère des autres conflits. Il vaudrait mieux la comparer, plutôt qu’à un art quelconque, au commerce qui est aussi un conflits d’intérêts et d’activités humaines » (Carl von Clausewitz, De la guerre).
Ainsi ne s’agit-il pas de « patriotisme économique » (notion un peu hâtive et trop superficielle parce que trop facile mais en même temps un peu absconse !) mais d’une nouvelle posture stratégique de l’Etat et de chacun de ses acteurs partie prenante dans la protection de ses facteurs de puissance (dont fait partie la gendarmerie). Cette « globalisation » fait que la stratégie d’aujourd’hui ne peut plus être limitée à la guerre stricto sensu. L’Etat moderne en phase avec l’évolution inéluctable de « ses » environnements se doit d’adopter une stratégie de puissance globale qui pourrait revêtir cette définition donnée par le général (2S) Loup FRANCART : « art de coordonner l’ensemble des forces de la nation pour assurer à celle-ci la place et le rôle définis par le projet politique du gouvernement » (« L’évolution des niveaux stratégique, opérarif et tactique », Stratégique, 68, 1997-4, p.23). CQFD : La bonne santé du secteur économique faisant la force d’un Etat, la politique publique d’intelligence économique est une stratégie publique majeure dont nous devons tous avoir conscience. Je ne parlerais donc pas de « champs de guerre économique », de « patriotisme économique », termes trop français et trop pompeux mais de volonté de puissance et de stratégie de puissance.