J-P Bédol,
Le récit biblique ne compte pas à nos yeux nous musulmans, sachant
combien il a été infecté par la main falsificatrice des scribes.
Les actuels livres présents dans la
Bible ne sont plus dans la forme originelle révélée par les prophètes
auxquels ces livres sont imputés. Cependant, cela ne les empêche pas de
contenir une certaine part de vérité, mais pas toute la vérité (juste
quelques bribes), malgré ce la Bible ne nous engage toujours pas.
Une source peu fiable ne saurait
dès lors être prise comme référence d’appui. Cela n’interdit pas pour
autant d’en analyser le contenu.
La Bible est remplie d’histoire de rejets, qui ne sauraient
provenir de Dieu, mais qui durent plutôt être fabriqués par
l’imagination fertile des chroniqueurs et des scribes afin de justifier
les concepts de race pure et de race élue.
Toute l’histoire biblique est
jonchée de façon trop accrue de tribalisme et d’histoires de luttes des
clans et de quêtes de terres.
Cela ne peut que refléter le soucis
permanent (intellectualisé de façon interriorisée) de ces anciens
nomades qu’étaient les hébreux, qui se retrouvèrent ballotés entre
toutes sortes de sociétés.
On peut aisément le remarquer, la
Bible a un regard trop accentué sur les généalogies, un regard
dépassant largement le trait spirituel et religieux qu’un tel livre
était sensé faire réfléchir. Cette fixation frénétique révèlerait le
penchant des chroniqueurs (qui participèrent à sa rédaction) et de
leurs sociétés initialement nomade à vouloir trop se créer une
légitimité historique. Toutefois, en procédant à tant de rejets
(notamment des autres sociétés autochtones, et davantage des autres
lignées partageant les mêmes racines des hébreux, les descendants de
Sham, frère de Sem, les descendants de Lot, frère d’Abraham, les
descendants d’Ismaël, frère d’Isaac, les descendants d’Esaü, frère de
Jacob, les descendants et héritiers directs de Moïse, dont naquirent
les falashas), cela en devient presque maladif.
Transformer l’élection spirituelle
en élection raciale dépassa le stade de la maladie tribaliste pour
devenir carrément une hérésie doctrinale faisant de Dieu un Dieu
raciste et racialiste (à Dieu ne plaise).
Les sionistes d’aujourd’hui
(étonnamment majoritairement athées) utilisent les mêmes procédés et
sont atteints de la même maladie et des mêmes hérésies basées sur la
dénégation et la déshumanisation de l’autre.
Le Coran, contrairement à la Bible, est dénué de détails généalogiques,
mais pas que cela.
Le Coran, dans sa description de la vie des
prophètes ne s’arrête point sur des questions aussi petites,
personnelles et saugrenues que celles rencontrées dans la Bible. Le
soucis majeur ressortant du conte des histoires des prophètes est celui
de faire ressortir la grande spiritualité de ces hauts personnages,
leurs traits moraux, leurs quêtes de Dieu, leurs luttes dans le sentier
de Dieu face aux renégats et aux dénégateurs, leur patience face aux
épreuves, leur grande foi inébranlable en Dieu, et toutes les bonnes
moralités qui peuvent être déduites de leur exercice de l’apostolat.
D’ailleurs, même les Evangiles ne
sont en fait que des biographies non autorisées et des chroniques
détaillant la vie de Jésus depuis sa naissance jusqu’au moment de son
départ de ce monde. Au lieu de s’interroger où serait le réel Evangile,
L’Evangile selon Jésus, et quelle était et serait sa véritable nature,
ROME fit adopter des livres biographiques écrits par quelques
chroniqueurs (parmi 80) en les faisant fallacieusement appeler
Evangiles.
Nous, musulmans, ces soucis
généalogiques, ont en a pas. Et on ne confond nullement entre livres
biographiques, livres historiques, livres d’exégèse, livres de
citations prophétiques et Livre Céleste.