Moncef,
Il faudrait que tu en arrêtes avec ta mauvaise foi légendaire. A l’époque de Jésus la langue araméenne était la langue vernaculaire de tout le moyen orient, voire largement au-delà.
Déjà le moment de la naissance de l’hébreu est un moment fort douteux.
Je m’explique.
Si l’on considère l’histoire de la sortie d’Abraham de la ville d’Ur, sa migration vers la Palestine, la naissance d’Ismaël et d’Isaac, la migration de Jacob avec sa famille en Egypte, puis le retour de Moïse avec les enfants d’Israël (Jacob) en Palestine, on pourrait déduire les éléments suivants :
Abraham ne pouvait inventer une langue nouvelle pour parler aux siens l’ayant accompagné dans son périple.
Isaac, né en Palestine, pouvait à la rigueur hériter de sa langue paternelle, mais devait certainement maîtriser la langue locale de son lieu de naissance, tel tout émigré de deuxième génération, qu’il enseigna à ses propres enfants.
Jacob, appartenant à la troisième génération d’immigrés, en l’imaginera maitrisant davantage la langue locale que celle du pays de son grand-père.
Installée en Egypte, la famille de Jacob, portait ainsi relativement un double héritage linguistique, et devait s’initier à la langue égyptienne, celle du pays dans lequel elle allait se sédentariser après la grande famine qui toucha la Palestine, pour tenter ainsi de s’émanciper par les soins et à l’image de Josèphe qui devint grand intendant du Royaume Egyptien.
Séjournant - selon la Bible - 400 ans en Egypte, on ne saurait imaginer les enfants d’Israël inventer une nouvelle langue indépendante de l’égyptien, ni capables de pérenniser fidèlement celles de leurs aïeuls [Jacob le Palestinien et Abraham le Babylonien], pour ne pas souffrir de tant d’handicaps culturels dans leur nouvelle patrie désormais.
Errant dans le désert durant 40 années, après leur fuite d’Egypte, on ne saurait imaginer les hébreux inventer, là non plus, une nouvelle langue, et ce, en pleine austérité du désert en sus, au retrait de toute civilisation.
Dévastant la Palestine, ce n’est que là que les hébreux durent tenter de s’inventer une nouvelle langue, afin de confirmer et d’asseoir leur fraîche indépendance politique via une indépendance culturelle, lesquelles ne pouvaient s’affirmer que par le billet d’une tentative d’indépendance linguistique.
Je voudrais par de tels appels et mise en gardes faire remarquer que la langue hébraïque ne dut pas naître par enchantement, mais dut certainement provenir du brassage des hébreux avec plusieurs peuples et civilisations, au contact desquels, ces nomades, une fois sédentarisés, finirent par adopter une langue syncrétique s’inspirant des langues de tous ces peuples et civilisations, tels l’akkadien, le babylonien, l’égyptien, le phénicien, l’araméen, ainsi que toutes les branches cananéennes, et même la langue arabe *, voire l’ancien persan (dont d’ailleurs on retrouve des traces dans l’hébreu biblique).
Oui, je dis araméen, car personnellement, je n’estime pas que la langue araméenne soit postérieure à l’hébreu, comme le prétendent par concordisme certains archéographes, mais plutôt le contraire, allant jusqu’à considérer l’araméen comme étant la langue mère principale de l’hébreu, fait qui pourrait justifier à lui seul le retour des enfants d’Israël vers la langue araméenne après leur période hébraïque.
Vu les détails et logiques livrés précédemment, j’y vais même jusqu’à imaginer la Torah de Moïse comme étant originellement araméenne et non pas hébraïque.
Même la Bible, dans Deutéronome 26:5 déclare Jacob le patriarche comme étant araméen.
Pas étonnant que le Dieu de Jacob porte un nom araméen : Allah.
Pour le nom de Dieu, la prononciation arabe et araméenne se concordent, seule la prononciation hébraïque diffère très très peu, étant lue variablement Elah, Eloh, Eloah (pour le même nom, seuls les signes diacritiques changent, dont la réaffectation peut redonner : Allah).
Alors que la forme arabe et araméenne sont
concordantes, cette petite variation de la phonétique (et non de la lettre)
dans la forme hébraïque pourrait éventuellement être née d’un barbarisme de
prononciation survenu chez les hébreux lors de la récupération de ce Nom de
chez les peuplades araméennes de Palestine. Ce phénomène survient souvent chez
les émigrants s’installant dans un nouveau pays (comme le font d’ailleurs certains maghrébins installés en France), ce qui était le cas des hébreux venant de l’Egypte.