Ce qui me désole chez les « anti esperanto », c’est la faiblesse de leurs arguments...
Le principal reproche qu’on entend : le faible nombre d’espérantistes.... puisque personne ne le parle.... un nombre ridicule d’adeptes.... etc.
Or, je suis désolé, mais on ne juge pas la valeur d’une idée, d’un projet, voire d’une utopie, sur le nombre de ceux qui la défendent. C’est le degré zero de l’argumentation.
Oui, les espérantistes sont ( encore ) des utopistes. Et alors ? Faut-il rappeler que ce sont certaines utopies qui ont fait avancer le monde ? A une certaine époque, les droits de l’Homme, le vote des femmes, la fin de l’esclavage... étaient des utopies. Au 19ème siècle, Victor Hugo, utopiste, réclamait l’union de l’Europe, sous la risée ou la haine des conservateurs de l’époque...
Toutes les idées progressistes rencontrent des con servateurs qui s’y opposent parce qu’ils ont peur du changement ou qu’ils manquent d’imagination.
En ce qui concerne l’esperanto, personne ne voit ( ou ne veut voir ) l’enjeu qu’il y a derrière, et que les oppositions sont, d’abord, politiques. Ca fait peur que les gens puissent se parler librement et facilement par dessus les frontières. Ca gênerait beaucoup les fouteur de m.... et les marchands de haines raciales ou ethniques....
Mais alors, disent les « antis », pourquoi pas l’anglais ? Justement parce que l’anglais est porteur d’une culture, respectable sans doûte, mais qui, par le biais économique surtout, est hégémonique et rêve de gagner le monde. Ce qui est déjà bien commencé, avec la complicité passive des dirigeants. Or, tous les discours qu’on entend sur la protection de notre culture, de notre patrimoine, de la francophonie.....etc sont des discours hypocrites ou inconséquents, car si on laisse faire, dans un siècle, il n’y aura plus sur terre qu’une seule culture, la culture anglo-saxonne.
Ca ne vous semble pas bizarre que le moindre petit gratteur de guitare se croit obligé de chanter en anglais ? Si ça vous plait, tant mieux, mais moi, ça me désole.
L’espéranto, on ne le dira jamais assez, ne vise pas à remplacer les langues nationales, mais, au contraire, ce serait le dernier rempart contre leur disparition.