@ Gavroche :
Je pense que tu as raison : l’hypothèse de la 2ème vague tant attendue n’a rien d’évident, même si toute prospective en ce domaine peut s’avérer hasardeuse...
Le fait le plus marquant il me semble est représenté par l’étude « Taubenbenrg et Morens, dans un article publié par le JAMA » , qui montrent que lors des épidémies précédentes, on observe au mieux un prolongement de la durée d’une épidémie mais pas d’activation de la virulence une fois le pic passé. Donc à priori, on aura affaire à un dromadaire, pas à un chameau... !
Voici une analyse bien faite par un confrère (source : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/09/07/grippe-a-h1n1-pandemique-et-vaccin-adjuvante-au-squalene-une.html) dont je cite un extrait sur ce sujet :
"
Pas de « deuxième vague » fatale lors des pandémies précédentes
La
théorie de la « deuxième vague », déjà bien ancienne, puisqu’elle date
des années cinquante, cette théorie donc, repose sur l’idée qu’un
nouveau virus pandémique infectant la population humaine mondiale,
après avoir tâté le terrain une première fois, muterait pour devenir beaucoup plus virulent et reviendrait pour une deuxième attaque beaucoup plus meurtrière
au sein de la même population. Cette théorie est née d’observations
faites à partir de la pandémie de 1918, où la mortalité évoluait par
vagues successives, notamment aux Etats-Unis, où il y a eu trois
vagues : l’une en mars-mai 1918, la deuxième en octobre-novembre et la
troisième en février-mars.
Néanmoins, tout un ensemble de bonnes raisons nous légitiment à penser que la virulence d’un virus pandémique ne s’accroît pas avec le temps.
La première est simplement d’ordre logique : un virus qui arrive dans
une population qui ne présente pas d’anticorps pour s’en défendre ne
rencontre pas de résistance, ou alors très peu. Il ne subit donc pas de pression de sélection et n’a aucune raison de muter. C’est ce qui semble se confirmer avec ce virus type A H1N1 pandémique, qui démontre une stabilité remarquable dans le temps.
Arguments avancés par des scientifiques
Taubenbenrg et Morens, dans un article publié par le JAMA [8],
mettent en doute l’hypothèse de la deuxième vague. En effet, les études
rétrospectives montrent que s‘il y a eu deux ou trois vagues lors de
l’épidémie de 1918, la deuxième vague s’est aussi traduite dans
certains pays par une mortalité moindre par rapport à la première.
Ce
qui est en faveur de l’hypothèse selon laquelle le facteur déterminant
dans la mortalité observée lors de la survenue d’une pandémie dans un
pays donné dépend, non du temps écoulé depuis l’apparition du virus et
d’une éventuelle mutation de celui-ci qui accroîtrait sa virulence,
mais de la saison pendant laquelle le virus se manifeste. C’est-à-dire
que le virus, quelque soit le temps écoulé depuis son émergence, se
montrera plus agressif lors d’une épidémie hivernale que lors des
périodes chaudes de l’année. C’est ce qu’on constate avec les virus de
la grippe saisonnière, et ceci peut s’expliquer par les effets du froid
sur la transmissibilité du virus et sur les défenses de l’organisme,
comme je l’expliquais plus haut.
D’après l’étude historique de J. Barry et al [7],
basée sur les comptes-rendus faits par les militaires dans chaque camp
aux Etats-Unis lors de la pandémie de 1918, précisant le nombre de
recrues atteintes par la grippe et la mortalité, la première vague de
grippe, plus légère, a eu un effet immunisant très net de type
protection croisée, conférant une protection contre la maladie et
contre la mortalité lors de la deuxième vague, du même niveau que celle
qui est présumée (de 60 à 90%, officiellement) pour les vaccins
anti-grippaux modernes.
Les
auteurs en concluent qu’il est contre-productif de prendre des mesures
de protection contre une pandémie légère qui permet l’immunisation des
populations avec un minimum de risques de complications.
Si
le facteur déterminant de la gravité d’une pandémie dans une population
donnée est lié à des facteurs climatiques et saisonniers, il est
logique, lors de la pandémie présente, de se tourner vers des pays de
l’hémisphère sud, ayant subi de plein fouet la première attaque du
virus en pleine période hivernale."