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Commentaire de Emile Mourey

sur Mais où diable la bataille des Helvètes a-t-elle eu lieu ? Ière partie


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Emile Mourey Emile Mourey 19 décembre 2009 21:11

@ Antenor

Le problème, c’est qu’on ne peut pas s’écarter des textes. Mais c’est vrai que dans ces textes, il y a une apparente contradiction. Car Strabon parle de la grande puissance des Arvernes dont l’influence s’étendait de la Méditerranée jusqu’au Rhin et César parle de la très antique puissance de Bibracte, ce que confirme Diodore de Sicile qui fait d’Alésia (Bibracte à Mont-Saint-Vincent) une métropole de la Gaule. (Bien sûr qu’il ne faut pas imaginer à partir de ce mot une New York antique).

Et que nous révèle cette bataille des Helvètes ? un mont Beuvray qui pose problème, mais cela, seulement au Ier siècle avant J.C., alors que quelques siècles plus tôt, ces peuples envahissaient ensemble l’Italie.

Je pense qu’il faut raisonner en terme de fleuves car, comme vous l’avez souligné dans un précédent commentaire, c’est l’économie, le commerce, les péages par où commençait la prospérité puis la puissance. Les Arvernes étaient maitres de l’Allier et de la Loire, les Eduens de la Saône et tous deux des voies correspondantes du commerce, de même que la Sequanas était aux Séquanes.

Le problème s’est donc bien posé au moment l’activité commerciale a connu un point de développement tel qu’il y a eu rivalité. Disons qu’avant l’apparition de cette rivalité, les frontières ne devaient pas être très hermétiques et que, loin des capitales, bien malin serait l’historien qui pourrait dire que tel bourg ou tel village relevait de l’autorité éduenne ou arverne.

Rivalité, cela veut dire problème militaire. Les historiens qui s’imaginent une Gaule bucolique peuplée de paysans pacifiques sans protection ou soutien militaire sont des doux rêveurs. C’est pour cela que l’occupation du mont Beuvray était importante. Qui tenait le mont Beuvray avec une garnison plus ou moins importante, tenait la voie de la Loire.

Mais quand je vous dirai que, pour moi, Bourbon-Lancy, alias Noviodunum éduen, est une fondation de Cabillo/Chalon et que je ne sais pas si cette fondation a eu lieu alors que les Arvernes tenaient le mont Beuvray ou après et que Nevers, sur la Loire, était un oppidum biturige, vous devinez l’imbrication ou la coexistence plus ou moins pacifique.

Digoin, au débouché du couloir Dheune/Bourbince est une position importante et j’ai toujours étonné qu’elle n’ait pas joué un rôle qui aurait pu concurrencer le Bourbon-Lancy/Noviodunum éduen, lequel n’était tout de même pas un port rêvé puisqu’élioigné du fleuve. Le seul élément que j’ai est la position forte de La Motte-Saint-Jean dont le seigneur rendait hommage, si mes souvenirs sont bons, au comte de Chalon. Et comme j’ai toujours pensé que le comte de Chalon s’inscrivait dans un héritage éduen... Je ne sais donc pas si Digoin aurait pu être une position arverne lorsque les Arvernes étaient maitres de la Loire, mais cela aurait été tout à fait logique.


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