@ Elie Arié : nous ne parlions pas de la rage, mais de la grippe.
Pour votre information, l’InVS estime que, « jusqu’au 13 décembre 2009, entre environ 8 et 14,8 millions de personnes ont été infectées par le grippe A(H1N1)2009 en France métropolitaine. Le nombre total de personnes immunisées, par l’infection ou la vaccination, ne peut être estimé avec précision, en l’absence en particulier de données permettant d’estimer la proportion des personnes vaccinées infectées auparavant. A la date du 13 décembre, environ 3,3 millions de personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin A(H1N1)2009 (Source : Direction de la sécurité civile). Dans l’hypothèse extrême où aucune des personnes vaccinées n’aurait été préalablement infectée et où l’efficacité du vaccin serait de 100 %, le nombre additionnel maximum de personnes immunisées grâce à la vaccination serait donc, au 13 décembre 2009, d’environ 3,3 millions. L’estimation maximale du nombre total de personnes immunisées par l’infection ou la vaccination serait alors comprise entre 11,2 et 18,1 millions. ».
L’InVS avoue ainsi clairement que, comme au premier jour du « plan Bachelot » où 2 000 000 de personnes avaient déjà « fait » cette grippe, le nombre de personnes immunisées par la grippe dépasse de loin le nombre de personnes vaccinées.
L’InvS omet malheureusement de rappeller que l’efficacité des vaccins antigrippaux est très faible (par rapport à d’autres vaccins, plus efficaces), donc bien loin de « 100% » ! Notez bien que l’efficacité réelle ne se confond pas avec les taux d’anticorps anti-HA annoncés par les fabricants : elle se mesure (ou elle devrait) et elle est très nettement inférieure selon les études disponibles ...
Quant à l’immunité préexistante à cette grippe 2009, elle a été estimée à 15% de la population dans une étude à ce sujet. Le délai d’apparition de l’immunité annoncé par les fabricants serait de l’ordre de trois semaines. La vitesse de propagation de l’épidémie est désormais connue : elle a couru nettement plus vite que Roselyne, et la vaccination généralisée n’avait déjà plus d’intérêt en terme de santé publique avant même son lancement. C’était déjà trop tard. Quand aux « deuxième vague » et même « troisième vague » contée par Roselyne, on ne voit guère pourquoi elles surviendraient en France alors que ça ne s’est produit nulle part ailleurs pour la grippe « A » 2009 ni pour les grippes saisonnières depuis fort longtemps ... J’ai bien peur pour elle que Roselyne attende longtemps ses « nouvelles vagues » seringues à la main comme Brice de NIce attend les siennes en terrasse un jour de pétole ...
Dernier « détail » : l’argument dont vous affirmez sans rire qu’il est « parfaitement faux » n’est pas de moi : il provient de la collaboration Cochrane. Et d’une manière plus générale, en médecine, la prévention de la propagation d’une épidémie par la vaccination nécessite bien à ma connaissance une couverture vaccinale élevée.
Ce n’est pas le cas pour la rage puisque sa transmission épidémique est hautement improbable chez les humains qui ne se mordent pas au sang. Et la rage a encore une autre particularité : le vaccin peut être administré après contamination, parce que le délai d’incubation de cette maladie le permet. C’est un cas exceptionnel.
Dans le cas d’une grippe, l’intérêt d’une vaccination doit être mis en balance avec les risques. Or, nous avons affaire à des vaccins « prototypes » (mock-up) autorisés au départ selon des procédures dérogatoires très exceptionnelles contre le A/H5N1, remplacé ensuite par le virus 2009, sans données sur l’efficacité réelle, sans tests contre placebo, en « double aveugle », mais avec la promesse d’une pharmacovigilance « exemplaire ». Hélas, la pharmacovigilance n’est visiblement pas assurée dans les conditions « exemplaires » permettant d’affirmer que le ratio bénéfice/risque plaide pour cette vaccination-là.
Évitez-donc la rage, Mr Arié : elle est mauvaise conseillère. Et si vous aviez quelque argument pertinent, basé sur assez d’études scientifiques publiées dans les revues de référence, et que vous auriez malencontreusement omis de citer dans votre article, n’hésitez pas à les citer : mieux vaut tard que jamais.