La question médiatique est, à mon avis, celle qui déterminera son choix (soyons objectif : Sarkozy se fiche éperdument de cumuler des fonctions incompatibles).
Comme tout le monde sait depuis des mois, voire des années, qu’il va être candidat à cette élection, la seule concrétisation de la candidature de Nicolas Sarkozy risque fort de ne pas avoir un grand effet sur l’opinion. D’où la nécessité d’y adjoindre une autre déclaration. D’abord pour susciter l’intérêt. Ensuite pour donner un coup d’envoi fort et dynamique à sa campagne électorale.
La façon la plus logique d’y parvenir est effectivement d’annoncer sa démission du gouvernement. Sarkozy a jusqu’ici fait comme s’il n’y avait aucune incompatibilité entre son thème de la rupture et sa présence au gouvernement. Mais, une fois qu’il sera officiellement en campagne (cela fait bien sûr longtemps qu’il l’est sans le dire), cela risque d’être beaucoup plus difficile. Par ailleurs, il est bien sûr impossible de le critiquer d’abandonner un gouvernement (dont il n’est pas premier ministre) si c’est pour se consacrer à l’élection présidentielle.
L’inconvénient de sa démission est bien sûr qu’il ne bénéficiera plus de la couverture médiatique que lui confère son rôle de ministre de l’intérieur. Plus d’opérations policières médiatisées, plus de voyages où il représente la France, plus de projets de loi pour réagir à tout ce qui peut troubler l’opinion publique, etc. L’élection présidentielle est encore dans quatre mois et demi, ce qui est à la fois long et court.
Il est peut-être envisageable que le président de l’UMP/candidat quasi-déclaré/ministre de tout annonce simplement qu’il démissionnera du gouvernement à la fin de l’année. Cela lui permettrait de poursuivre un peu plus longtemps le grand écart dans lequel il excelle tellement.