César utilise l’expression « castris oppidum » pour désigner Bibrax, ce qui indique plutôt une citadelle purement militaire sinon il aurait utilisé le terme d’« urbs » pour désigner une ville. En cherchant un peu aux alentours, on se rend rapidement compte que le meilleur endroit du secteur pour implanter une citadelle est Montaigu (rien que le nom met la puce à l’oreille). Et en effet :
http://www.fordham.edu/halsall/french/siege1.htm
Le fait que le roi des Francs soit intervenu dans cette histoire indique que ce chateau n’était pas une forteresse de seconde zone. César et Louis VI occupaient dans l’échelle du pouvoir en Gallia/Regnum Francorum des places équivalentes. Ils étaient les maîtres mais devaient composer avec des vassaux des plus capricieux. Il n’est donc pas anormal que des sites qui avaient une importance aux yeux de l’un en aient eu également aux yeux de l’autre.
Sauf erreur de ma part, il n’est mentionné nulle part que César a campé à Bibrax donc cette monnaie trouvée à Saint-Thomas même si elle appartenait à un de ses soldats ne prouve rien du tout, à part peut-être que des troupes romaines ont campé à cet endroit.
La Noviodunum des Suessions pourrait bien être à Sissone. César parle d’une longue marche mais il n’y a pas besoin que la distance parcourue soit très grande après une nuit de fureur et de sang pour que la route paraisse longue, d’autant qu’ils ont aussitôt remis le couvert devant Noviodunum. L’échec du siège de cette place forte s’explique sûrement en grande partie par la fatigue.
Auparavant on donnait systématiquement aux vestiges bien apparents dans les campagnes le nom de « camps romains » aujourd’hui on les a rebaptisés « villes gauloises ». L’étiquette change mais la façon de faire reste là même. On donne des noms qui flattent.