Concernant la cathédrale de Chalon-sur-Saône, les textes plaident pour l’époque de Brunehaut, Gontran et l’Evêque Agricol. Le chapiteau de « Marie-Madeleine au pied de Jésus » me paraît symboliser la conversion de la wisigothe arienne Brunehaut au catholicisme romain. Le chapiteau dit d’Emmaüs où apparaît un rouleau « biblique » en arrière plan évoquerait alors « la Décretion de Childebert II », la nouvelle loi des Francs.
La durée des fouilles sur des sites comme le Mont-Beuvray va bientôt dépasser celle de leur occupation par les Gaulois ! D’un côté, on peut comprendre le besoin des archéologues de pérenniser des sites de fouilles qui ne soient pas menacer par des projets d’aménagement. D’un autre côté, on entre dans une logique où le moyen devient une fin en soi. Forcément, les sites les plus pérennes pour les archéologues sont la plupart du temps éloignés des grandes agglomérations. Drôle de manière d’étudier l’histoire urbaine.
En ce qui concerne plus précisément la présence juive en Gaule, les exemples présentés par JPCiron dans l’article précédent sont exactement le type de preuves qui nous manquent dans la cité éduenne. Dans la Bible, Le Livre d’Obdias dont la datation est très mal assurée parle des exilés de Tsarfat. A l’époque médiévale, Tsarfat désigne la France. Faut-il déjà y voir la Gaule où simplement la ville phénicienne de Sarepta comme certains le pensent ? Etonnant tout de même, en Hébreu « exilé » se dit « galhout », on n’est pas loin de Galate.
Dans la Vie de Saint-Léger, il est question de la construction d’un hôpital à la porte même de la cathédrale d’Autun. Et si cet hôpital était devenu la cathédrale Saint-Nazaire aujourd’hui disparue ? Cette cathédrale a été particulièrement compliquée à rénover à l’époque médiévale peut-être justement parce qu’il ne s’agissait pas d’une église à l’origine.
La cathédrale d’Autun a changé plusieurs fois de nom. Elle a été dédiée à Saint-Nazaire au 6ème siècle avant de l’être à Saint-Lazare. La cathédrale Saint-Nazaire « originelle » serait donc l’actuelle Saint-Lazare et l’hôpital transformé en église aurait pris le nom de Saint-Nazaire à l’époque médiévale. Si Saint-Lazare d’Autun date de Constantin, il y a de fortes chances pour que Saint-Pierre de Trèves lui soit contemporaine.
On trouve en Italie un massif montagneux, le Monte Terminillo dont le surnom est « Montagne de Rome ». C’est ainsi qu’il faut interpréter l’origine du nom du Mont Beuvray. La « Montagne de Bibracte » non pas dans le sens où Bibracte s’y trouvait mais dans celui où elle appartenait à Bibracte. De manière générale, le Morvan marque la frontière nord-occidentale de l’ancienne cité éduenne prolongée historiquement par le Diocèse d’Autun. On peut établir un parallèle médiéval dans le Forez avec Montaiguët-en-Forez à l’extrémité nord et Usson-en-Forez à l’extrémité sud du Comté. L’insistance à rattacher par le nom un lieu à un territoire précis est souvent l’indice d’un conflit frontalier autour de ce lieu.
Dans le Discours pour la réparation des écoles IV, il est question de pillards Bagaudes ou Bataves selon les traductions. Il n’est en tout cas pas fait mention d’un empereur en particulier. Ce qui laisse supposer qu’il s’agit d’exactions récentes combattues par Maximien. Certains historiens en ont malheureusement déduit que les Empereurs gaulois étaient d’origine batave.
Au contraire, dans le Discours des actions de grâce de Flavie à Constantin, l’assaut des gaulois rebelles contre les Eduens est daté de l’époque de Claude II. S’il faut donner un nom à ces gaulois rebelles, c’est celui de Lélien. Les historiens antiques se contredisent sur la chronologie des évènements mais s’accordent sur le fait que Lelien ait été le principal élément déstabilisateur de l’Empire Gaulois.