Mon cher Denis,
Le choix des termes « démocratie » ou « république » n’est pas évident. Quand on traite du thème de la souveraineté (un peuple qui n’est pas souverain est assujetti) on retrouve ton thème de la domination, mais il me semble plus pertinent de le traiter en termes de démocratie politique ; cela me semble de même si on entend traiter du thème de la subsidiarité ou du néocorporatisme que tu évoques dans ton article. Par contre il me paraît clair que pour traiter du communautarisme ou de l’exigence de laïcité institutionnelle et scolaire, il est bien plus pertinent de parler en terme de « république ». Pour parler une langue simple, parlons donc de république : je te rejoins sur ce point.
Je ne suis pas certain de te suivre dans ton opposition entre libéralisme et république. Je sais depuis longtemps que je n’ai pas ton érudition et je suis donc contraint de me contenter de mon regard d’ « honnête homme ». Tu cites, à titre d’illustration de l’opposition que tu argumentes, la question de la laïcité : « les libéraux sont tolérants, mais nous, républicains nous sommes laïques et ce n’est pas du tout la même chose ». Nous sommes bien d’accord que tolérance et laïcité ne sont pas du même registre mais je me demande quand même si ce n’est pas simpliste de coller l’étiquette de la tolérance aux libéraux et celle de la laïcité aux républicains. Je pense que sur ce point précis, nombre de libertariens nord-américains conjuguent sans contradiction une exigence de laïcité (le « mur de séparation » de Jefferson) qui n’a rien à envier avec la nôtre et la revendication de liberté la plus grande ; dans le champ de la liberté d’expression (et de la presse) il n’y a pas beaucoup mieux que le pourtant très basique premier amendement de la constitution (républicaine) américaine.
Ceci dit, ce n’est pas sur Agora, dont les textes sont quasiment « à consommer sur place » qu’on avancera dans une telle discussion ... mais p’tit bout par p’tit bout
Pour revenir aux échéances concrètes il me semble assez clair et légitime qu’une solution à l’équation que tu poses ne peut déboucher désormais que par une convergence entre les « socialistes maintenus » du style Mélenchon et le Parti Communiste Français. C’est le sens de l’analyse que l’on trouve développée dans Marianne :
http://www.marianne2007.info/L-hypothese-Melenchon-est-posee-au-PCF_a295.html
(oui, je sais, cela a été aussi repris sur Bellaciao mais tu me connais assez pour savoir que ce site me sort par les yeux )