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Commentaire de Brath-z

sur Alain Soral contre le Parti de gauche : Identité nationale, laïcité et droits de l'homme


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Brath-z Brath-z 5 janvier 2010 13:44

On peut repprocher beaucoup de choses à Soral sur un tas de sujets, c’est certain. Mais on peut tout de même faire l’effort, surtout lorsqu’on prétend développer contre lui un argumentaire sérieux, de ne pas sombrer dans les lieux communs et les jugements à l’emporte-pièce.

Si j’ai bien compris votre article, vous repprochez à Soral une certaine duplicité. On peut résumer tout votre argumentaire par « Soral veut se faire passer pour quelqu’un de tolérant et d’humaniste mais il est en vérité intolérant et s’acharne sur tous ceux qui ne sont pas de son point de vue à propos de ses deux obsessions, le sionisme et l’invasion arabo-musulmane de la France, en particulier les représentants de l’autre gauche ».

Primo : Soral n’a jamais, à ma connaissance, tenté de se faire passer pour « quelqu’un de tolérant et d’humaniste ». Il donne plutôt l’impression d’être en porte-à-faux avec de ce positionnement « humaniste », qu’il décrie car il le considère comme avant tout destiné à cacher les rapports de production (c’est un positionnement qui rappelle l’anti-antiracisme de feu de Georges Marchais).

Secundo : Soral se définit lui-même comme un « patriote » et un « nationaliste de gauche », aussi le voir décrier le sionisme (qu’il estime être « l’extension de la logique néolibérale au monde entier »), considéré comme un fait avéré, et s’éffrayer d’une invasion culturelle arabo-musulmane (qui est elle évoquée, considérée comme une éventualité, pas comme un fait d’ores et déjà accompli ni en cours d’accomplissement) paraît plutôt logique.

Tertio : Je ne sais pas si Soral est tolérant envers les races et religions extra-européennes, en tous cas je ne l’ai jamais entendu tenir un discours de ce type (ce qui paraît logique chez quelqu’un qui combat la thèse du « choc des civilisations » et le thème très giscardien de la guerre ethnique urbaine), mais une chose est certaine, il est passé d’une certaine retenue à un véritable déchaînement d’intolérance politique, principalement envers ceux et celles par qui il pense être persécuté (il se définit comme « intellectuel dissident », donc persécuté), à savoir ceux dont il estime qu’ils sont les serviteurs - pour ne pas dire la cinquième colonne - de « l’empire » (l’expression qualifie chez lui le bloc idéologique qui repose sur le mondialisme et l’occidentisme, auxquels il accole le sionisme sans le définir plus précisémment que la citation sus-mentionnée).

Quatro : Soral est extrêmement critique avec beaucoup de monde. Dont Mélenchon. Dont les Lepen père et fille (surtout fille). Dont Chevènement. Dont Sarkozy. Dont Besancenot. Dont Bayrou. Dont le PS. Dont les Verts. etc. Il n’adresse cependant pas les mêmes critiques (ni les mêmes éloges) à tous ces personnages et mouvements.
Mélenchon, il semble l’estimer beaucoup, probablement parce qu’il voit en lui le dernier héritier de la « gauche charbon et acier » dont il vient. Cependant, il ne supporte pas, avec sa « sensibilité de droite » (son blabla sur la « droite des valeurs » qui ne me semble pas, à moi, concerner les valeurs de la droite, en tous cas pas de toutes les droites, et pas que d’une droite), le laïcardisme du personnage. Surtout qu’en plus, il semble souscrire à l’analyse qui fait des francs-maçons des monstres humains sans dieu qui cherchent à modeler la société à leur convenance (pour avoir gravité brièvement dans le milieu franc-mac, je peux témoigner du fait qu’il existe certains illuminés du genre, mais que l’éssentiel sont plutôt des notables de province qui profitent d’un cadre somme toute original et pas plus con qu’une réception chez un ambassadeur pour mener quelques tractations entre politiciens et industriels, comme le faisaient leurs prédécesseurs à la cour de Louis-Philippe, pourtant pas franc-mac pour un sou).
Lepen (père et fille), il semble les estimer beaucoup (surtout le père), aussi leurs décisions stratégiques le déçoivent-elles, que ce soit le choix de laisser les rènes du FN à Marine Lepen (dont il estime la stratégie comme un alignement sur la thèse du conflit de civilisations, bonne pour le FN mais mauvaise pour la France) ou bien d’abandonner la dimension « antisystème » qui faisait le charme de ce qu’il nommait il n’y a pas si longtemps « une sympathique PME familiale ».
Chevènement, il semble l’estimer beaucoup, mais il ne souscrit plus (apparemment, il y a souscrit à un moment) à l’aspect « Troisième République » du personnage, à mi-chemin de Mitterrand et de de Gaulle (quand lui se définit plutôt à mi-chemin de Lepen et de de Gaulle), et il considère que le président du MRC s’enfèrre dans une vision du monde de plus en plus éloignée de la réalité.
Les autres mentionnés, il ne les estime pas, je dirai même qu’il les vomit.


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