La pensée laïque rentre également dans le cadre d’une telle pensée collective. Elle prétend fournir un cadre universaliste.
Certes, on pourra objecter que son propos est justement d’accorder à tous, croyants ou incroyants, voix au chapitre.
Ce n’est pas toujours le cas, et la laïcité court toujours le risque de sombrer dans le laïcisme (rejet de toute religion ; athéisme religion d’état), et d’autant plus que, comme je l’ai déjà souligné, la définition d’un tel concept n’est pas très claire, et chacun a tendance à voir midi à sa porte. Mais toute grande pensée peut générer ses intégrismes ; la laïcité ne fera pas exception.
Au passage, les mêmes remarques s’appliquent au libéralisme, par exemple.
Pourquoi alors une prévention particulière à l’égard des religions ? Ont-elle causé plus de catastrophes, de morts que les idéologies laïques (au sens de non-religieuses) ? Je ne le crois pas.
Les lobbys religieux doivent-ils être plus interventionnistes que les lobbys éconmiques, politiques, communautaristes, gays, féministes, compassionnels.... Je ne le crois pas.
Néanmoins, il faudra juger au cas par cas.Parler de pensée religieuse de manière générale est trompeur : chaque religion a son corps de doctrine propre, qui peut ou non l’amener à accepter, fusse au prix au d’une réforme, de rentrer dans la modernité, la démocratie, la discussion....Il est clair, par exemple, que l’Islam, religion curieusement archaïsante (bien que récente) et légaliste dans ses fondements même, au point qu’elle entend régenter tout aspect de la vie quotidienne, aura plus de mal que les autres à y parvenir (si elle y parvient).