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Commentaire de exocet

sur Quotas or not quotas ?


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exocet exocet 7 janvier 2010 18:23

Juju Dredd : alors le problème vient des enseignements avant les concours

Dans les collèges et lycées de banlieues il y a quelques bons voire très bons élèves.
La carte scolaire les maintient là, car les chefs d’établissements et enseignants ne veulent pas les voir partir, ni les autres parents d’élèves, d’une part.

D’autre part les parents de ceux qui vont dans le « bon » lycée comptent sur cette carte scolaire pour que ce « bon » lycée soit protégé de l’arrivée massive d’élèves de banlieues.

Bien que récemment cette « carte scolaire » ait été assouplie, c’est en fait assez théorique comme assouplissement (sauf pour les enfants d’enseignants qui de tous temps ont bénéficié systématiquement de dérogations pour aller dans le bon établissement).

Aussi, au niveau du collège puis du lycée, on (parents d’élèves, enseignants, chefs d’établissements) insiste auprès des parents des bons élèves pour qu’ils manifestent leur solidarité avec les défavorisés en laissant leur enfant dans le collège de banlieue, ZEP, ZUP, bref, pourri avec un niveau assez bas et un milieu de camarades peu propice à l’étude, c’est le moins qu’on puisse dire.

J’estime donc qu’il est ensuite extrèmement hypocrite de la part d’élèves et de parents d’élèves du « bon » lycée, qui eux ont pu étudier dans d’excellentes conditions, de dire que le concours est impartial et offre une bonne égalité des chances.

Car pour passer les concours, déja il faut intégrer une classe préparatoire, qui, elle est sur dossier.
Et une mention bien au bacc, ce qui n’est deja pas facile venant d’une telle prison pour sous doués que constitue un parcours obligatoire pour certains le collège de zep puis le lycée de ZEP, ne suffit pas la plupart du temps à aller en classe prépa avec l’estampille ZEP collée sur le dos.

Donc, oui il y a autocensure, des professeurs de zep et de l’élève, qui, avec raison, ne croient pas pouvoir intégrer une classe préparatoire, car leur dossier sera refusé, ou accepté peut-être par les prépas les plus modestes.

C’est à ce niveau (classes prépas de bons lycées) que se situe la sélection la plus forte, pas au niveau des concours.

Et c’est bien avant qu’il faut parler d’inégalité des chances, entre un élève doué et travailleur qu’on va envoyer en zep car ses parents habitent le quartier pourri, et un autre peut-être pas plus doué ou méritant qui ira dans l’établissement bien coté car ses parents habitent un beau quartier.

Pour les sceptiques, c’est comme ça que ça fonctionne depuis trente ans : le collège puis le lycée ou vont aller l’élève sont attribués uniquement en fonction de critères géographiques, assouplis depuis peu.

Certes, ça concerne, en zep, une minorité d’élèves, car beaucoup n’ont pas la culture de l’effort.
Mais c’est cette minorité qu’on sabote depuis la création de la carte scolaire.

Et je suis un peu de méchante humeur en lisant ici les bons bourges tenants de la carte scolaire (pas mélanger les torchons de banlieues avec les serviettes de Neuilly au collège et au lycée) qui nous expliquent que le fonctionnement du système est démocratique et égalitaire...

Eh bien non, en règle générale, l’enfant de prolos, même le plus doué et travailleur, en règle générale, lui n’a pas l’occasion de le tenter, ce concours si démocratique.

Et quand bien même il en aurait l’occasion, par extraordinaire, avec le parcours scolaire subi, entre les cancres et les mongols qui freinent la classe, il est un peu handicapé face aux autres.

c’est bien pourquoi on ne retrouve que 10% et non 15 à 20 comme écrit plus haut de boursiers dans les grandes écoles.
Ce qui ne veut pas dire « venant de banlieue », car il y a certains boursiers pas trop pauvres.

Combien, alors, 2, 3, 4, 5% d’enfants de prolos ?
Pas lourd.
Ca explique que les profs enseignant en ZEP envoient, eux qui en ont la possibilité, presque systématiquement leurs enfants dans un établissement coté.

Voilà pour l’égalité des chances dans notre beau pays « liberté, égalité, fraternité ».


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