• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Quotas or not quotas ?

Quotas or not quotas ?

Haro sur la CGE (Conférence des grandes écoles) qui s’est émue la veille de Noël de la possible imposition par le gouvernement d’un quota de 30% de boursiers à l’issue des concours d’entrée.

Les dirigeants des grandes écoles ne sont pas tous des ânes savants bornés, ainsi qu’un petit peuple égalitariste et parfois libertaire aime à se les représenter.

En effet, imposer un quelconque quota de recrutement à tout système relevant d’une sélection par concours revient à nier la pertinence dudit concours, lequel instaure en principe que les meilleurs gagnent, sans distinction d’aucune sorte a priori.

Là où les choses se gâtent vraiment, et c’est ce point surtout qui fait scandale, c’est lorsque les mêmes dirigeants de grandes écoles déclarent que ce quota ferait immanquablement baisser le niveau moyen des étudiants, donc la valeur du diplôme à la sortie.

Ce n’est pas faux non plus, puisque pour que le concours demeure un outil efficace et par suite indiscutable l’intégration des éléments les plus brillants, le fait d’être noir ou blanc, fille ou garçon, riche ou pauvre, boursier ou non, ne devrait pas entrer en ligne de compte.

Hélas, cette évidence, mal exprimée -ce qui est un comble pour des supposés professionnels de la dialectique-, est passée pour une marque d’odieuse ségrégation, en associant implicitement et nécessairement jeunes élites intellectuelles et familles fortunées.

Du coup, toute une France qu’on ne savait pas si préoccupée d’égalité républicaine est montée au créneau pour flétrir les méchants notables qui règnent sur nos si chères -dans toutes les acceptions du terme- grandes écoles et défendre mordicus la fiction d’un ascenseur social pourtant en panne depuis belle lurette.

Ah ! qu’il est réjouissant de voir le plagiaire Alain Minc et le milliardaire François Pinault défendre, la main dans la main, le fleuron de nos acquis républicains, l’égalité des chances, comme s’ils comptaient eux-mêmes un tiers d’ex-boursiers dans leur entourage plutôt qu’une tripotée de patronymes bien en vue dans le Bottin Mondain.

Eh bien, justement, l’égalité des chances ne passe pas par des quotas, lesquels, par définition, déterminent arbitrairement qui est éligible et qui ne l’est pas.

Parce que 30% de boursiers, ça implique donc un autre quota, non-dit celui-là, à savoir 70% d’enfants de familles vraiment prospères.

Quid alors des plus nombreux, ces rejetons de gens pas assez pauvres pour obtenir une bourse et pas assez riches ni pour avoir le bras long ni pour couvrir les frais faramineux des cursus de luxe ?

En fait, nous ne sommes déjà pas loin de cette situation ubuesque, puisque les grandes écoles admettent, en attendant davantage, au moins 10% de boursiers, et jusqu’à près de 25%, à côté de la masse des nantis.

Les absents, les plus nombreux, les enfants des classes moyennes basses, vont à l’IUT ou à la fac, d’ailleurs absurdement dévalorisés, surtout la seconde, par rapport aux grandes écoles.

A titre d’exemple, qu’un agrégé de philo formé par une université provinciale soit intellectuellement moins brillant qu’un Centralien demeure encore à démontrer.

Plutôt que le quota, qui prétend réparer une injustice en en créant une autre, la vraie solution ne serait-elle pas dans une redéfiniton des critères de sélection ?

Pourquoi, ailleurs que dans les écoles d’ingénieurs, privilégier à ce point les diplômes scientifiques au détriment des littéraires ? Les classes préparatoires sont-elles vraiment indispensables pour faire lever la meilleure pâte ? Le diplôme minimum requis pour concourir est-il lui-même nécessaire, considérant qu’un Bernard Tapie, par exemple, n’aurait jamais pu se présenter au concours d’HEC, alors que l’école n’ose même pas espérer produire un jour un tel winner ?

Au fond, pour des concours qui prétendent recruter une élite, le mieux, dans une perspective égalitaire et dans le souci d’offrir au génie autodidacte les mêmes chances qu’au bon élève conformiste et laborieux, ne consisterait-il pas à les ouvrir à tous ceux qui se sentent d’y participer, sachant qu’ensuite la République prendra en charge les frais de formation, rendant obsolète toute sélection par le fric ?

Rassurez-vous, même si nous en venions là -ce qui n’est pas demain la veille-, subsisterait la plus répandue et la plus implacable des sélections, celle du réseau de relations professionnelles, de fortune, de famille, d’école, de classe, de confession, de culture.

Documents joints à cet article

Quotas or not quotas ?

Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (15 votes)




Réagissez à l'article

31 réactions à cet article    


  • chourave 7 janvier 2010 12:07

    C’est histoire de quota de boursiers dans les grandes écoles est absurde. La sous représentation des classes modestes dans ces établissements est bien évidement due au fait que le cout des études est hors de leur portée, même en tenant compte des aides (bourses entre autres).
    Avoir des bourses adaptées aux frais induits par la scolarité (logement, transport restauration...) serait déjà un premier pas vers plus d’égalité et tout de suite la proportion de boursier changerait, si bien sur le recrutement se fait sur niveau et pas sur le pédigré.


    • Lord_Mahuf Lord_Mahuf 7 janvier 2010 13:37

      Les plus grandes écoles en France sont publiques : Polytechnique, Ecole Normale, Ecole Centrale, etc...
      C’est idiot de dire que le coût des études les plus prestigieuses est hors de portée des classes modestes alors que celles ci ne coûtent au contraire que très peu aux étudiants, voire sont payées (pour le cas de Polytechnique).

      Évidemment, celà demande de réussir le concours, ce qui n’est pas donné à tous, et certainement pas spécialement aux plus fortunés.
      Dernier exemple médiatique en date : le cancre de rejeton de notre président.


    • Mathias Delfe Mathias Delfe 7 janvier 2010 15:23

      A Lord Mahuf

      Exact. Cela va des écoles qui rémunèrent leurs étudiants (ex : ENS) à celles qui les font payer très cher (ex : HEC).

      Toutefois, je n’ai pas spécialement insisté sur ce point, qui n’est qu’un élément de l’argumentaire.

      Demeure la question-clé des concours élaborés pour être réussis par une population conditionnée scolairement et le plus souvent socialement pour les réussir, dans l’optique future d’une reproductibilité à l’identique, ou peu s’en faut, du système aussi bien éducatif qu’économique, politique ou social.
      Et c’est bien ce qui se passe, les générations changent, mais rien ne change.


    • french_car 7 janvier 2010 15:40

      Quand vous posez la question sous cette forme on comprend mieux et on adhère, mais votre article n’est pas du tout clair !


    • ratedelx 17 janvier 2010 18:56

      Pupliques ... tu parles .

      Polytechnique est rattachée à un ministère plein aux as, et qui paie ses élèves.

      Centrale est rattaché à un mammouth. il n’y a qu’à voir l’état des locaux d’enseignement de l’école pour voir où mène la gestion confiée à des fonctionnaires du mammouth.


    • Spyc 7 janvier 2010 12:26

      Imposer des quotas ne résoudra pas les inégalités mais en créera d’autres ainsi que des rancunes tenaces !
      En effet vouloir cataloguer les élèves des Grandes Écoles en « nantis » et boursiers permet d’occulter la part des classes modestes qui rentre dans ces écoles. Ces classes modestes, qui peuvent tout juste payer les frais de scolarité et les frais d’inscription aux concours (et je ne parle même pas des frais d’inscription aux écoles pour lesquels souvent les étudiants prennent des prêts !), sont trop « riches » pour avoir le droit aux bourses !
      Ce manichéisme et cette discrimination positive ne meneront à rien de bon.

      Si vous voulez réduire les inégalités, essayez plutôt d’obtenir des frais d’inscription aux concours et des frais de scolarité avant et après concours qui soient relatifs aux moyens des parents !


      • Mathias Delfe Mathias Delfe 7 janvier 2010 13:03

        Oui. C’est exactement ce que j’ai écrit moi-même.
        J’espère que ce n’est pas vous qui avez voté contre le texte, sinon vous méritez un zéro pointé au concours ! smiley


      • french_car 7 janvier 2010 15:46

        Encore une fois, l’immense majorité des écoles d’ingénieurs sont gratuites, alors aller à la fac ou aller dans une grande école ça coute exactement la même chose !
        Les frais d’inscription aux concours s’élèvent à une petit millier d’euros si on voit les choses en grand, mille euros pour toute une vie ça vaut peut-être la peine non ?
        La vraie question est la sélection par le milieu. Elle commence dès le collège et on n’ y arrivera pas en imposant des quotas. On peut se donner l’objectif de 30% de boursiers mais certainement pas l’imposer.
        Il y a d’ailleurs quelque-chose d’assez frappant quand on constate qu’il n’y a pratiquement pas de noirs dans les grandes écoles parmi les minorités dites visibles. Ils ne sont ni plus pauvres ni moins intelligents, la ségrégation a lieu bien plus en amont.


      • Mathieu 7 janvier 2010 15:22

        J’aimerais bien voir votre définition de « Nanti ».

        D’après les critères d’attribution des bourses, il s’agit de toute famille dont le revenu est supérieur à 36 000 euros par an.
        dans la plus pure tradition française, tant pis pour celle qui sont à 37 000.

        Et je peux vous garantir personnellement que les classes moyennes basses ne sont pas absentes de ces écoles, si si.

        De plus contrairement à ce que dit Pécresse, les boursiers ont déjà des frais réduits voire nul pour les concours des écoles publiques.

        Ce qui n’est pas dit en revanche, c’est que les tarifs des formations des écoles d’ingénieurs sont sensiblement du même ordre que les masters des facs. mais bon, comme les fac marchent mal et les grandes écoles bien, c’est forcément que le problème est du côté de ces deuxièmes.

        Ce qui coûte cher dans ces formations n’est pas la formation elle même, c’est le coût pour une famille d’entretenir l’étudiant jusqu’à 23 ans ou plus : logement, transport, nourriture.

        Sinon concernant l’utilisation des mathématiques comme critère de sélection, en école d’ingénieur comme de commerce, où voulez vous en venir ? Il s’agit de la discipline la moins marquée socialement.

        Je vous rappelle qu’autrefois le latin était la matière la plus importante dans l’école française...

        La baisse cependant de la mixité sociale dans ces écoles depuis plusieurs années est un fait cependant. Le problème ne se situe-t-il pas plus tôt dans l’éducation nationale ?


        • french_car 7 janvier 2010 15:52

          Mathieu vous raisonnez sans doute comme moi « école d’ingénieurs » mais je crois que si l’on considère les écoles de commerce le raisonnement ne tient pas.
          Elles sont très chères, même HEC est payante, les oraux intègrent une part de jugement sur la « gueule du client » et les fréquenter demande d’adhérer à un mode de vie couteux.
          Pour en finir je suis d’accord avec vous, cette baisse de mixité sociale dans les écoles d’ingénieur est dûe aux dysfonctionnements majeurs constatés dans les collèges et lycées, et à l’autocensure de certains qui pensent que ce n’est « pas pour eux ».


        • Mathias Delfe Mathias Delfe 7 janvier 2010 16:05

          A Mathieu

          "Sinon concernant l’utilisation des mathématiques comme critère de sélection, en école d’ingénieur comme de commerce, où voulez vous en venir  ? Il s’agit de la discipline la moins marquée socialement."

          Au fait que la plupart des admissions en grandes écoles (mais aussi en médecine, bien sûr) est corrélé à une forme d’esprit « technicien ».

          Et pour cause, puisque des techniciens*, c’est ce que le système recherche à tous les niveaux afin d’assurer sa propre reproduction à l’identique, seulement modernisé en apparence par de nouvelles applications.. techniques.

          Demandez-vous pourquoi ledit système ne veut pas d’étudiants en lettres au pouvoir et fait tout ce qu’il peut pour les déconsidérer.

           

          Sinon, le passage du latin aux maths comme outil de sélection des meilleurs spécimens formatables dans le cheptel humain correspond au glissement du classique au moderne, du XIXe siècle imprégné de ruralité au XXe siècle urbain et technique.

          Dans les deux cas, on a toujours affaire à une mesure arbitraire, en dépit de la fausse objectivité accordée aux matières scientifiques.

          *évidemment, et heureusement, certains deviennent aussi des Boris Vian, et tournent alors le plus souvent totalement le dos à la technique.


        • Mathieu 7 janvier 2010 16:19

          Mathias Delfe,

          Je ne vous suis pas. Je ne comprends pas.
          Je suis issu de la filière ingénieur, ce doit être pour ça. Une petite pour ajouter à ça...

          Je crois comprendre que vous reprochez un manque de créativité, d’esprit d’innovation ?

          Pourquoi le système ne veut pas d’étudiant en lettre au pouvoir ? Parce qu’ils sont encore étudiant smiley ?
          (en passant il me semble que science po en recrute, des littéraires et certaines écoles de commerce aussi)


        • french_car 7 janvier 2010 16:45

          Mathieu encore une fois vous me l’ôtez de la bouche, Science Po recrute des littéraires en grande majorité et bien-sûr les écoles de management - on ne fit plus « commerce » maintenant smiley. Depuis quelques années elles recrutent sur concours en fin d’hypokhagne.
          Quant à ceux qui détiennent les clés du pouvoir, la classe politique est à 90 % composée de littéraires, à part un Giscard polytechnicien mais énarque malgré tout, Pompidou aggrégé de Lettres dévoyé dans la finance, Mitterrand avocat et fin lettré, Chirac énarque, et Sarko études de droit (à redoublements multiples), Juppé et Fabius aggreg de Lettres + Ena, Aubry, Royal, Hollande, le récelment défunt Séguin Ena, Xavier Bertrand agent d’assurance etc etc ...
          Pour ce qui est des chefs d’entreprise industrielles il est vrai qu’on a souvent affaire à des ingénieurs ou a des « commerciaux » mais n’y a-t-il pas là quelque chose de logique ?


        • Mathias Delfe Mathias Delfe 7 janvier 2010 17:15

          A Mathieu

          Sciences-Po tout seul est le plus souvent un passeport pour le chômage.

          Le diplôme sert à s’inscrire à l’ESJ (Ecole supérieur de journalisme), autre voie de garage, ou à préparer divers concours administratifs, dont  l’ENA.

          Si vous faites une école d’ingénieur, il y a bien des chances pour que vous débutiez ensuite dans un poste occupé il y a trente ans par un technicien, au mieux un TS.

          Cette dépréciation de la valeur des diplômes -voulue par les employeurs- explique probablement pour une bonne part l’engouement relativement récent des classes moyennes pour les études en grandes écoles.

          Cette inflation du niveau requis pour exécuter les mêmes tâches s’accompagne-t-elle d’un surcroît d’efficacité dans le service rendu ?

          Dans les filières purement techniques, peut-être.

          Ailleurs, on peut en douter, quand on sait qu’il y a trente-cinq ans un bac suffisait pour devenir instituteur, lequel obtenait des résultats sans doute meilleurs qu’aujourd’hui, en tout cas pas pires.

          Idem les journalistes, même pas forcément bacheliers, pas moins pertinents que ceux d’aujourd’hui qui semblent si souvent formés à s’exprimer uniquement par des lieux communs, des expressions toutes faites.

           

          Mais bon, je m’égare, tout ceci fera l’objet d’un autre article, peut-être.


          A French

          Vous citez des commis du pouvoir.

          Comme vous le remarquez vous-même, le vrai pouvoir, qui est économique, est aux mains des ingénieurs et des commerciaux.


        • french_car 7 janvier 2010 17:24

           Il est possible que les emplois pris par les ingénieurs de maintenant étaient tenus il y a 30 ans par des BTS. Nulle dépréciation, le niveau de qualification pour ces emplois est plus élevé c’est simple à comprendre. Et même « plus bas », pour parler de quelque-chose que je connais bien, le long des chaines d’assemblage automobile il y a 30 ans on plaçait des contremaitres quasi-analphabètes pour encadrer les opérateurs, maintenant on y place des TS qui ont en charge non seulement les ressources humaines mais la qualité et la performance de leur tronçon de ligne, la gestion de son implantation et son optimisation, tout celà à l’aide d’une informatique plutôt pointue.
          Pour en revenir aux leviers du pouvoir, les banquiers sont en général des énarques, pas des ingénieurs. Je citais des entreprises industrielles.


        • french_car 7 janvier 2010 17:27

          Pour ce qui est des profs, effectivement relever le niveau de diplôme requis pour le recrutement est une connerie. Au lieu de sélectionner des vocations on sélectionne par l’échec. Un BAC+5 qui tombe dans l’enseignement a raté quelque-chose de toute évidence à moins qu’il ne sorte d’une ENS.


        • chourave 7 janvier 2010 15:48

          Publique et « gratuite » n’implique pas que la scolarité ne coute rien. Quand vous n’avez qu’un parent Smicard et habitez au milieu de la corrèze, expliquez moi comment on peut allez dans une école d’ingénieur à Paris ou Toulouse ; la bourse n’y suffit pas et de loin.

          Bonjour l’égalité du systeme éducatif.


          • french_car 7 janvier 2010 15:53

            Certes mais pour la fac ça coute la même chose !


          • faxtronic faxtronic 7 janvier 2010 16:05

            Par exemple, je compare le cout des etudes de mon frere et moi. J ai eu apres deux ans de prepas (lycee, pas chers), le concours Centrale. 3 ans de Centrale dans le campus (pas cher du tout, 70 francs par mois) et les frais d inscription moins chers que la fac (3000 francs par an). Diplome de grande ecoles. Bon boulot
            Mon frere, deux ans de facs, avec un appart prive, pas de resulats, puis deux de BTS ecole prive (cher) et appart prive (pas de campus). Diplome de BTS. Pas de boulot.

            Mes etudes ont coutes infiniment moins chers. mais j etais bosseur et j ai reussi les concours, meme si c est tres dur.

            Boursier ou pas, le problem est de passer les concours et de les reussir. Si tu les reussis, les etudes sont quasiment gratuites ensuite.

            Ce qui serait bien, c est que en effet plus d eleves de tous niveaux socioculturels puissent avoir la gnac pour passer les concours, car c est un question de gnac. c est dur, reellement dur, et un etudiant frique mais moyen ne les aura pas, meme avec cours particuliers. En prepas on est face a soi meme et a ses propres limites. mais ce n est pas un question de quotas. En grande ecoles, il y a de tous les niveau socio-culturels, et tu y rentre pas avec ton fric, mais avec ton cerveau.


          • Mathieu 7 janvier 2010 16:12

            Tout à fait Faxtronic, le réel problème aujourd’hui, c’est que les filières avant le bac ne préparent pas à se préparer à un concours. (ce qui est valable pour médecine aussi...)


          • chourave 7 janvier 2010 16:49

            70 frs en cite ! en quelle année ?
            Aujourdh’hui c’est 150 Euros, avec 300 Euro de bourse, reste pas grand chose pour manger et le reste.

            On choisit pas ses parents, si il faut plus de boursier en etude supérieure faudrait au moins mettre ce qu’il faut pour que ce soit possible.


          • Rounga l’éminent Roungalashinga 7 janvier 2010 16:55

            Publique et « gratuite » n’implique pas que la scolarité ne coute rien. Quand vous n’avez qu’un parent Smicard et habitez au milieu de la corrèze, expliquez moi comment on peut allez dans une école d’ingénieur à Paris ou Toulouse ; la bourse n’y suffit pas et de loin.

            Entièrement faux. Je pourrais vous présenter de nombreux exemples vivants qui prouveraient le contraire de ce que vous dites.


          • chourave 7 janvier 2010 17:03

            Un exemple n’a de valeur que pour lui même, et le mien ne prouve rien rien du tout.


          • faxtronic faxtronic 8 janvier 2010 10:56

            70 francs, en Cite U (Ecole Centrale) en 1995. Evidemment c etait pas des cites U a la Chochotte, pour futur menagere. c etait hardcore : 8m2, pas de toilettes privatives, pas de douches privatives, pas de cuisines. Mais cela nous suffisait.


          • Lord_Mahuf Lord_Mahuf 8 janvier 2010 10:59

            @ chourave :
            aujourd’hui c’est 150€ avec 300€ de bourse...

            Une bourse du ministère de l’éducation nationnale aujourd’hui va jusqu’à 400€ par mois environ, à quoi on peut ajouter les allocations de la CAF pour le logement de 50€ par mois environ pour une chambre d’étudiant. Enfin, les boursiers ne payent pas les frais d’inscription, et ont des réductions pour l’assurance maladie.
            Reste à trouver environ 200€ par mois pour être très comfortable en tant qu’étudiant boursier, à charge des parents ou en donnant des petits cours, ou en ayant un petit boulot. (pour 200€ par mois on est loin du plein temps)

            Les difficultés financières pendant les études ne sont pas pour les boursiers qui sont relativement bien couverts, mais plutôt pour ceux dont les parents sont juste assez riches pour ne pas avoir le droit à une bourse, mais du coup bien trop pauvres pour payer les études de leur gamin.


          • peace06 8 janvier 2010 13:42

            @CHOURAVE... dans ce cas, aller à l’université est difficile aussi !!! il n’y a pas plus de fac dans certaines régions que de grandes école !!

            Les quotas sont la plus grand injustice qui existe !!!! ils donnent arbitrairement une chance à une certaine catégorie sociale !!!
            LE SEUL CRITERE JUSTE RESTE LE CONCOURS !!

            Et à ceux qui pensent que quand on est dans un quartier défavorisé on a pas autant de chance de réussite, c’est uniquement que dans ces quartiers, il est déjà tellement difficile de suivre un cours ou d’être bon élève sans se faire massacrer par les autres que la plupart renoncent !!!
            Mes enfants ont subit pendant quelques années des brimades dues au simple fait qu’ils etaient bons eleves...et cela sans que la direction de l’etablissement ne leve le petit doigt pour y mettre un terme !!!
            j’ai du demenager pour qu’ils puissent continuer à travailler sans se faire harceler !!!
            c’est là qu’il faudrait changer les choses.... et remettre le mérite au gout du jour !!! au lieu de toujours essayer de plaindre et d’aider ceux qui ne veulent meme pas faire l’effort de travailler !!!!


          • Juju Dredd 7 janvier 2010 16:50

            "En effet, imposer un quelconque quota de recrutement à tout système relevant d’une sélection par concours revient à nier la pertinence dudit concours, lequel instaure en principe que les meilleurs gagnent, sans distinction d’aucune sorte a priori."

            Je suis entièrement d’accord avec vous. Si les concours ont des résultats qui ne sont pas équitables pour les différentes classes sociales, alors le problème vient des enseignements avant les concours.


            • exocet exocet 7 janvier 2010 18:23

              Juju Dredd : alors le problème vient des enseignements avant les concours

              Dans les collèges et lycées de banlieues il y a quelques bons voire très bons élèves.
              La carte scolaire les maintient là, car les chefs d’établissements et enseignants ne veulent pas les voir partir, ni les autres parents d’élèves, d’une part.

              D’autre part les parents de ceux qui vont dans le « bon » lycée comptent sur cette carte scolaire pour que ce « bon » lycée soit protégé de l’arrivée massive d’élèves de banlieues.

              Bien que récemment cette « carte scolaire » ait été assouplie, c’est en fait assez théorique comme assouplissement (sauf pour les enfants d’enseignants qui de tous temps ont bénéficié systématiquement de dérogations pour aller dans le bon établissement).

              Aussi, au niveau du collège puis du lycée, on (parents d’élèves, enseignants, chefs d’établissements) insiste auprès des parents des bons élèves pour qu’ils manifestent leur solidarité avec les défavorisés en laissant leur enfant dans le collège de banlieue, ZEP, ZUP, bref, pourri avec un niveau assez bas et un milieu de camarades peu propice à l’étude, c’est le moins qu’on puisse dire.

              J’estime donc qu’il est ensuite extrèmement hypocrite de la part d’élèves et de parents d’élèves du « bon » lycée, qui eux ont pu étudier dans d’excellentes conditions, de dire que le concours est impartial et offre une bonne égalité des chances.

              Car pour passer les concours, déja il faut intégrer une classe préparatoire, qui, elle est sur dossier.
              Et une mention bien au bacc, ce qui n’est deja pas facile venant d’une telle prison pour sous doués que constitue un parcours obligatoire pour certains le collège de zep puis le lycée de ZEP, ne suffit pas la plupart du temps à aller en classe prépa avec l’estampille ZEP collée sur le dos.

              Donc, oui il y a autocensure, des professeurs de zep et de l’élève, qui, avec raison, ne croient pas pouvoir intégrer une classe préparatoire, car leur dossier sera refusé, ou accepté peut-être par les prépas les plus modestes.

              C’est à ce niveau (classes prépas de bons lycées) que se situe la sélection la plus forte, pas au niveau des concours.

              Et c’est bien avant qu’il faut parler d’inégalité des chances, entre un élève doué et travailleur qu’on va envoyer en zep car ses parents habitent le quartier pourri, et un autre peut-être pas plus doué ou méritant qui ira dans l’établissement bien coté car ses parents habitent un beau quartier.

              Pour les sceptiques, c’est comme ça que ça fonctionne depuis trente ans : le collège puis le lycée ou vont aller l’élève sont attribués uniquement en fonction de critères géographiques, assouplis depuis peu.

              Certes, ça concerne, en zep, une minorité d’élèves, car beaucoup n’ont pas la culture de l’effort.
              Mais c’est cette minorité qu’on sabote depuis la création de la carte scolaire.

              Et je suis un peu de méchante humeur en lisant ici les bons bourges tenants de la carte scolaire (pas mélanger les torchons de banlieues avec les serviettes de Neuilly au collège et au lycée) qui nous expliquent que le fonctionnement du système est démocratique et égalitaire...

              Eh bien non, en règle générale, l’enfant de prolos, même le plus doué et travailleur, en règle générale, lui n’a pas l’occasion de le tenter, ce concours si démocratique.

              Et quand bien même il en aurait l’occasion, par extraordinaire, avec le parcours scolaire subi, entre les cancres et les mongols qui freinent la classe, il est un peu handicapé face aux autres.

              c’est bien pourquoi on ne retrouve que 10% et non 15 à 20 comme écrit plus haut de boursiers dans les grandes écoles.
              Ce qui ne veut pas dire « venant de banlieue », car il y a certains boursiers pas trop pauvres.

              Combien, alors, 2, 3, 4, 5% d’enfants de prolos ?
              Pas lourd.
              Ca explique que les profs enseignant en ZEP envoient, eux qui en ont la possibilité, presque systématiquement leurs enfants dans un établissement coté.

              Voilà pour l’égalité des chances dans notre beau pays « liberté, égalité, fraternité ».


              • faxtronic faxtronic 8 janvier 2010 11:02

                pour les concours, il faut aller dans des lycees de prepas, on tu rendre par dossier scolaire. Ils en ont rien foutre d ou tu vient, il regarde ton bac, ton dossier scolaire, et il t accepte ou non. Et c est pas un question de carte scolaire.

                Malheureusement, il est vrai qu il faut avoir des couilles enormes pour avoir un bon dossier en ZEP, vu comment c est la merde. Putain je preferais etre mort qu etre prof en ZEP. Il y a toujours 3 ou 4 voyous qui foutent la merde. Tant que l on supprimera le pouvoir a un prof de discipliner sa classe, alors oui ce sera la merde en ZEP.


              • Popov Popov 8 janvier 2010 12:08

                @ exocet tout à fait d’accord !

                Quelques remarques.

                Le problème d’égalité des chances se fait en amont du concours et des classe préparatoires. Ce problème de sélection et d’ascenseur social se fait en effet avec la carte scolaire.

                - Les élèves qui intègrent les bons établissements auront beaucoup plus de chances que les autres. On a construit des écoles de la réublique à plusieurs vitesses et cela continue. Je suis actuellement enseignant après avoir été dans le privé et je n’ai pas envie d’aller travailler en ZEP. Les bons établissements sont dans les zones géographiques favorisées. La solution pour répondre à ce système en panne est une politique d’aménagement de la ville et des territoires digne de ce nom. Il n’y a plus de mixité dans les quartiers-ZEP-Guetto ;

                - Le pire dans cette histoire est que les bons élèves des ZEP qui sont nécessaire pour motoriser et dynamiser une classe vers le haut vont fuir ces zones vers de meilleurs établissements et donc renforcer la disparité entre établissement. Ce n’est pas un assouplissement qu’il faut mais une redistribution des cartes, des élèves et des professeurs, une politique, une vraie politique ; l’assouplissement de la carte renforce et va renforcer en fait la panne d’ascenseur et de certains établissements. On ne peut pas régler ce problème d’un coup de baguette magique de quota ! Égalité républicaine au concours oui mais l’égalité n’est plus la depuis la 6ème ? Le CP ?

                - Pour ce qui est des écoles de commerce, j’ai cotoyé un peu ce milieu étant étudiant ingénieur (et issu de la caste moyenne supérieure provinciale) et en effet la c’est encore plus flagrant, sélection par l’argent avec un cout exorbitant des études. De fait ceux qui peuvent se les payer ont aussi du coup un réseau social, familial voire de caste qui leur permettent ensuite de faire leur trou social et d’avoir un bon job (Forrest Gump), bon job = ? pas de définition à part le fric pour ce milieu ? C’était assez déprimant de voir certains étudiants qui n’étaient pas tout à fait de la caste se faire détruire psychologiquement dans ce milieu ou il n’avaient pas les cartes en main. La plupart s’en sortent quand même, heureusement.


              • bo bo 8 janvier 2010 10:01

                Ubuesque....

                Les mêmes études montrent que ce sont les enfants des enseignants et d’autres classes sociales qui sont le mieux préparés (=favorisés pour certains prismes)...
                alors histoire de parler d’égalité de chances...interdisons tout simplement aux enfants de certaines classes sociales de se présenter aux concours......

                Encore une fois, une proposition de solution stupide...permettant de « botter » en touche et d’’aller se baffrer dans un 3 étoiles au frais de la république pour les conseillers rédacteurs rémunérés (certainement très cher) de cette enquête/proposition

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès