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Commentaire de Notre Crépuscule

sur Universités et prépas-grandes écoles : deux systèmes qui coexistent, mais qui ne se côtoient pas... encore.


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Notre Crépuscule 1er décembre 2006 10:00

Bonjour, merci pour cet article qui a le mérite de l’exhaustivité.

Je souhaiterais réagir sur ce que je connais le mieux : les classes préparatoires et les grandes écoles.

Je ne suis pas du tout d’accord avec la notion de bachotage intensif appliquée à la prépa. Avec quelques années de recul, je perçois au contraire toute la richesse et toute la nuance des enseignements reçus à cette période, au point de regretter souvent de n’avoir pas pris le temps de cette grande respiration intellectuelle pré-professionnelle. Le sens de la classe préparatoire est, selon moi, bien plus celui d’une « scholé » platonicienne que d’une éducation de « chiens savants ». J’ai d’ailleurs fait à de multiples reprises l’expérience que les meilleurs résultats aux concours étaient obtenus par ceux qui avaient réussi à dépasser ce stade d’absorption de connaissances ad nauseam. En réalité, l’on écrème grâce au bachotage, et l’on sélectionne effectivement par cette capacité supplémentaire d’ouverture et de curiosité que manifestent les meilleurs candidats.

Par ailleurs, je ne peux pas souscrire à votre proposition d’agréger les écoles et les universités. Je suis convaincu que l’élitisme est une condition nécessaire à la recherche individuelle de la performance. Chaque pays a son élite (Ivy League, Oxbridge, sans parler des mécanismes draconiens de sélection à l’oeuvre dans le sous-continent indien) et ce n’est faire injure à personne que de dire que les capacités intellectuelles ne sont pas également partagées entre tous. L’élitisme permet en ce sens de détecter et de faire advenir les talents.

Quoi qu’il en soit, lorsque l’on voit le succès des admissions parallèles aux différentes grandes écoles en provenance de l’université, l’on voit que les bons étudiants d’université font le même constat, et tentent de valoriser leurs capacités par l’obtention d’un « signal », au sens de Michael Spence.

Enfin, pour aller dans le sens de Depi, le diplôme n’est souvent qu’une facilité de lecture dans un parcours professionnel. Sortir de l’X vous autorise plus de libertés dans la construction de votre parcours car, même si vous décidez de partir un an autour du monde, vous restez très facilement employable et le diplôme agit comme un marqueur d’excellence. Sortir d’un enseignement moins prestigieux vous imposera de faire vos preuves en permanence auprès de votre employeur pour réussir et vous laissera moins de latitude dans vos évolutions ultérieures. Ce n’est pas égalitaire. Mais c’est très bien ainsi.


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