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Accueil du site > Actualités > Politique > Universités et prépas-grandes écoles : deux systèmes qui coexistent, mais (...)

Universités et prépas-grandes écoles : deux systèmes qui coexistent, mais qui ne se côtoient pas... encore.

Au traditionnel affrontement de ces deux mondes, et parfois à l’élargissement du champ de bataille entre le public et le privé, il semble qu’il soit grand temps de remettre à plat l’un des maux essentiel de notre société : la dualité malsaine de l’enseignement, en plus particulièrement de l’enseignement supérieur.

Avis de turbulences autour des grandes écoles et des classes préparatoires, leurs filières de recrutement ! Qu’on se le dise, les programmes présidentiels des candidats UMP et PS souhaitent que les meilleurs élèves de chaque lycée puissent accéder aux classes préparatoires... A priori louables et démagogues, ils jettent alors les premières pistes de réforme d’un système organisé en deux filières : l’une sélective, celle des grandes écoles et des classes préparatoires ; l’autre ouverte, celle des universités.

Pas besoin d’aller plus loin, l’erreur est déjà commise : au lieu de faire du système éducatif un système qui sélectionne des élites de filières, on conserve sous couvert de réforme de bonne conscience le système des filières d’élites.

La nuance peut sembler faible, mais elle change tout.

En effet, le système actuel prédéfinit ce que sont les filières d’excellence, assoit l’hégémonie des réseaux de grandes écoles et le triomphe des écuries de majors que constituent le quatuor Polytechnique, Ena, HEC et Ecole normale supérieure. Le système vous dit a priori ce que sont les élites, à savoir les écoles d’ingénieurs, les cadres de la fonction publique, les écoles de commerce, les médecins, les juristes, et marginalement, les chercheurs.

Pour les autres, soit environ 80% de la population française, talentueux ou pas, génies ou non, ce sera toujours la médiocrité, au mieux la bonne rémunération, au pire la galère.

Dans un système qui ne laisse pas de place à tous les talents, puisque la donne est déjà prédéfinie, et hormis quelques niches (écrivains, artistes, sportifs...), il n’est pas étonnant de constater l’absolue domination des élèves issus des grandes écoles aux postes de direction et autres postes stratégiques. Vous me direz que c’est l’élite, je vous dirai qu’a priori vous avez raison, mais que vous donnez une trop grande importance au titre « élève de » sans juger sur le terrain de la compétence réelle et de l’ouverture d’esprit, et par conséquent, qu’a postériori vous avez tort, gravement tort.

L’élitisme nécessaire après-guerre ne correspond plus à une société qui change, se diversifie et nécessite de plus en plus d’ouverture sur le monde, et principalement d’ouverture d’esprit. Ceci est d’autant plus vrai que cet élitisme coûte cher (on parle de ratios de 1 à 4 entre élèves de prépas et élèves d’universités (7500 euros par tête) , il suffit de comparer les heures de cours et le nombre d’élèves qui les suivent pour se faire une idée), et qu’il formate les profils à outrance. Cette machine à reproduire du « pareil » (9 % des élèves viennent de CSP modestes), nos candidats à la présidentielle souhaitent le saupoudrer d’une dose de bonne conscience en permettant à des élèves de lycées a priori plus faibles ou en ZEP d’accéder aux sacro-saintes classes préparatoires (hypokhâgne-khâgne, prépa HEC et Math sup-spé). Ils omettent d’ajouter que faire rentrer des profils plus « divers » n’occasionne pas forcément plus de sorties favorables de ces profils, et encore moins qu’ils ne soient pas eux-mêmes incorporés au moule, donc partie intégrante.

En voulant se donner bonne conscience, on ne change rien au système, on ne fait que colmater des brèches de plus en plus flagrantes.

La première brèche, c’est évidemment la déliquescence d’une université non autonome qui a pour obligation d’accueillir chaque année plus d’élèves (effet >80% de réussite au Bac) sans sélection aucune, et surtout avec des financements constants, voire à la baisse. Le tout avec des corps enseignants dont le métier est la recherche et accessoirement l’enseignement pour compléter leur rémunération au vu d’un service immédiat rendu à la collectivité.

Cette brèche, béante, arrive à un point de non-retour, d’autant plus que les mécanismes de sélection, lorsqu’ils existent (IUT-IUP, BTS), sont à la fois particulièrement probants et particulièrement efficaces pour rejeter dans des Deug sans contenus ni application l’ensemble des élèves qui n’ont pas été retenus et/ou qui n’ont pas tenté leur chance.

A l’époque, avec mes collègues d’université, on disait déjà : « La Fac, c’est l’école de la médiocrité sauf si... sauf si voilà ! »

La seconde brèche, flagrante, c’est la défaillance de l’enseignement au lycée, qu’il s’agisse du fond immuable et éternellement vieillot (l’histoire après 1960, ça n’existe pas, Mai 68, personne n’en parle, l’Algérie c’est inexistant, la chute du Mur de Berlin et du bloc soviétique, un vaste flou, car trop récent, il paraît). Cette défaillance est d’autant plus forte que l’essentiel des efforts financiers va aux lycées (un élève de lycée, et même de collège coûte plus qu’un élève de fac, c’est pour dire...) et qu’en plus, l’orientation est inexistante.

Le « généralisme ambiant » complété par l’élitiste filière scientifique ont tendance à occulter les choix d’orientation spontanés.

En tassant les élèves, en refusant les redoublements, en leur occultant l’orientation, on suggère à des générations complètes le fait qu’elles pourront toutes accéder à l’université ainsi que par la suite à des postes de cadres. Et si ce n’est pas l’université, ce seront les grandes écoles, et si ce ne sont pas les grandes écoles, alors ce sera autre chose, tant que cela est côté et qu’a priori il y a des débouchés et de bonnes rémunérations.

A priori bien sûr, le temps que l’illusion s’estompe et que la réalité ramène sur terre une inadéquation évidente des formations avec le monde du travail, et plus encore une paupérisation rampante des jeunes, de plus en plus utilisés comme variables d’ajustements, marges et prétextes pour les « bons à tout faire qui espèrent mieux pour après » .

Quid alors de l’information, de l’aiguillage, de l’orientation ?

Rien, si ce n’est de beaux tableaux de statistiques tous plus lustrés les uns que les autres en complément de CIO et autres CDI où on lâche les futurs apprenants face à l’océan informe de choix improbables et peu lisibles.

La faille de l’orientation s’est d’autant plus creusée que deux courants a priori opposés ont agi dans le même sens, à savoir les enseignants en distillant « vous irez tous à l’université », et les cadres en forçant leur progéniture à réussir au moins aussi bien qu’eux.

Mécaniquement, 80% de réussite au Bac, 40% d’une génération à Bac+5, c’est évidemment trop pour des marchés sur lesquels il n’existe fondamentalement que 10% de postes cadres. La conséquence immédiate qui en découle est évidente : par absence de sélection et d’orientation, ceux qui arrivent au bout se sentent déclassés ( parce qu’à quatre personnes pour une place, ce n’est pas celui qui sera le plus doué qui l’aura, mais celui qui aura le meilleur réseau).

Les trois restants goûteront pleinement à l’injustice d’un système (nivellement par le bas) qui ne leur a volontairement pas dit la réalité et qui les a laissé pourrir par le temps dans des filières sans lendemain voire carrément sans débouchés, et encore moins à l’international (champ de focale restreint au franco-franchouillard peu exportable ailleurs).

Pas étonnant de constater dans ce contexte que les filières publiques aient le vent en poupe : ce sont les seules qui valorisent « au réel » les années d’enseignement post-Bac lors des concours ! Le tout sans trop poser de questions et en dispensant des formations.

La troisième faille, et c’est la faille de l’espoir, c’est le contenu des formations.

Sur ce point, les universités ont fait énormément avec très peu : les IUT, IAE et autres IUP ont acquis leur lettres de noblesses par la sélection et le taux d’embauche en sorties. Les licences professionnelles suivent le pas, du reste.

En face, les classes prépas (75 000 étudiants), immuables, ont continué inlassablement à dispenser des cours scolaires où seul le bachotage intensif a été et demeure valorisé. Les contenus, eux, restent toujours articulés autour des langues (leur force), des maths théoriques, de la culture générale et de l’histoire économique.

Le bachotage intensif n’ayant pour but que d’amener des chiens savants à déverser leur « savoir » le jour des concours d’entrées aux grandes écoles et à ensuite à bénéficier toute leur vie du titre acquis lors de cette journée de recrachage. Certains diront que c’est la rémunération du sacrifice : en France on aime les sacrifiés.

Néanmoins, de plus en plus, les effectifs des prépas stagnent, car les étudiants n’ont plus envie de donner une part de leur vie, alors que d’autres voies plus professionnalisantes existent : en effet des passerelles ont été jetées de l’université vers les grandes écoles. De plus, le sacrifice n’a de sens qui si l’école obtenue est de haut rang, sinon, c’est la soupe populaire, comme les autres.

La quatrième faille se trouve plus haut en études, là où on ne l’attendait pas : les grandes écoles souffrent de leur non-lisibilité à l’étranger, de la profusion de diplômes sans équivalence et de leur non-contrôle des diplômes de recherche.

La recherche et l’adaptation des filières (DESS, Master, IAE...) sont les deux clés qui peuvent redorer l’image d’une université noyée sous la masse des défis qu’elle a à relever. Parallèlement, les grandes écoles sont des établissements qui ont fait leurs preuves et génèrent du fait des moyens concentrés et investis, des profils de grande qualité mais qui ne peuvent rester éternellement à part.

Protégées jusqu’alors par la création d’un système parallèle fondé sur l’effet du « trustage » des postes clés, par les réseaux d’anciens, l’image de marque des écoles et plus encore les financements croisés entre grandes écoles et entreprises (via taxe d’apprentissage entre autres), les grandes écoles ne peuvent plus se mouvoir dans des murs de plus en plus étroits et une demande de plus en plus forte pour répartir équitablement des financements sans commune mesure avec l’université (cela est d’autant plus vrai en année finale d’études).

L’ensemble de ces failles (on pourrait en trouver d’autres) tend à un vital rapprochement entre deux mondes qui se sont trop longtemps opposés, et par conséquent par l’intégration des grandes écoles aux universités.

Il devient ainsi nécessaire de composer des universités de région ou d’agglomération, dotées de l’autonomie de gestion et à diplômes nationaux reconnus à l’échelle de l’UE, se spécialisant dans des filières de compétences et gagnant en savoir-faire afin d’être compétitives au niveau international. Pour ce faire, universités et écoles doivent partager des diplômes communs, avec des enseignements communs, ce qui revient à dire partager les enseignants ainsi que les ressources financières pour ne plus considérer deux mondes qui ne se côtoient pas, mais deux mondes qui collaborent et investissent pareillement sur les élèves, suivant leur niveau d’études et leur spécialité.

La compétition entre universités et écoles n’a plus lieu d’être à l’échelle française : c’est leur coopération qui les rendra compétitives au niveau international. A défaut, elles n’occuperont toujours que les queues de classement et seront toujours médiocres au-delà des frontières.

Il convient alors de réformer les modalités de versement et d’attribution de la taxe d’apprentissage auprès des universités de région ou d’agglomération qui seront les seules à même de disposer des enseignants et de composer avec les forces des deux systèmes, qu’il s’agisse de l’enseignement de Bac à Bac+2/3, des spécialisations de Master ou de la recherche. Pour cela il faudra une volonté présidentielle et nationale claire, contraignant les écoles à « lâcher du lest » et les universités à booster leurs volumes horaires, contenus, réseaux de partenaires et sélections.

La réforme LMD européenne ouvre la voie pour incorporer progressivement les classes préparatoires en université, en renforçant les horaires et contenus de cours, en renforçant la répartition des financements et en sélectionnant par filières de compétences, ceux qui peuvent prétendre aller à l’université et ceux qui doivent suivre d’autres études (BTS) ou rentrer sur le marché du travail avec d’autres atouts (d’où la nécessité d’orientation au préalable et de revalorisation des métiers manuels et artisanaux entre autres).

L’imbrication (et les partenariats) des laboratoires de recherche et filières professionnalisantes avec les tissus d’entreprises / collectivités locales doit permettre à terme de tisser des réseaux d’anciens élèves pour mieux répondre à l’adéquation « formation supérieure - monde du travail » aujourd’hui défaillante. De plus, le financement privé doit être autorisé, principalement pour la constitution des savoirs enseignés ainsi que pour l’encadrement professionnel (conditions de stage, conditions d’enseignement), mais contrôlé étroitement (plafond de 30%) pour ne pas créer des filières assujetties à des lobbies en place.

Face à ces enjeux cruciaux, les deux poids lourds que sont le PS et l’UMP ne cherchent pas à résoudre le problème, mais plutôt à en contourner les épines, épines qui sont évidemment le cœur de l’enjeu (voir l’article du Monde du 17/11/06 http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-834658@51-834864,0.html)

- L’UMP souhaite « privatiser » les universités, créant une encore plus grande distorsion sociale tout en préservant les prés carrés des prépas-grandes écoles dont ils sont issus mais incitent à la sélection (dont on sait qu’elle sera biaisée).

- Le PS souhaite quant à lui esquiver les questions qui fâchent, en donnant l’université en pâture aux grandes écoles sans échange réciproque ou bien en créant du doublon pour répondre finalement à la question posée. Il s’agit (idée de Laurent Fabius) "sur le modèle des écoles normales supérieures, de faire en sorte que tout élève de grande école suive une partie de ses cursus à l’université, de créer au sein même de l’université des classes préparatoires" et de "multiplier les voies d’accès aux grandes écoles après un premier cursus universitaire". Ségolène Royal parle aussi de grandes généralités saupoudrées de compensations financières (comme le RMI qui dédouane de la conscience le fait de laisser des gens dans la misère ou bien de leur laisser le droit d’en abuser), mettant en avant un " objectif de synergie entre les établissements d’enseignement supérieur", avec, à la clef, pour ceux qui acceptent de jouer le jeu, des "incitations financières".

Dans les deux cas les propositions ne résolvent pas les questions de fond et finalement tendent à produire les mêmes résultats de défaillance que l’on constate depuis trop longtemps. Faudra-t-il encore attendre pour voir un jour un esprit rationnel clarifier un système dual unique au monde et dont on sait tous les effets pervers ?

Jusqu’à présent les grandes écoles et leurs réseaux, tétanisées à l’idée d’hériter des maux de l’université républicaine - l’école du peuple, l’école les grandes écoles et leurs réseaux, tétanisées à l’idée d’hériter des maux de l’université républicaine - l’école du peuple, l’école de ceux qui réfléchissent par eux-mêmes et l’école de ceux qui croupissent en amphis le temps qu’ils puissent enfin s’exprimer- , avaient toujours réussi à tenir à une certaine distance les universités.

Le temps et la future présidence seront-ils en mesure de les faire changer d’attitudes ?

C’est l’un des trois paris cruciaux à relever en 2007, avec celui de l’environnement et celui des institutions.


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34 réactions à cet article    


  • Depi Depi 29 novembre 2006 11:58

    Je n’ai pas été très loin car je suis pressé, mais j’ai tilté sur le début de l’article.

    Parlons-en des écoles de commerce. Il est beaucoup plus facile d’y entrer par la filière université que par la filière classe préparatoire qui est censé offrir un enseignement plus généralisé et de meilleure qualité ce qui permet de pondre un concours beaucoup plus sélectif et ardu que celui proposé par la filière passerelle propre aux QCM. 

    Mais bon si les grandes écoles françaises sont les meilleures européennes, ce n’est pas pour rien. A l’université de se réformer.


    • Depi Depi 29 novembre 2006 13:49

      La digestion n’aide pas à la réflexion mais j’ai lu votre article plus en détail à présent. J’ajouterai tout d’abord qu’il est dommage de voir tant de rouge car l’article n’est pas dénué d’intérêt.

      Elite : Minorité d’individus auxquels s’attache, dans une société donnée, à un moment donné, un prestige dû à des qualités naturelles (race, sang) ou à des qualités acquises (culture, mérites).

      1) Dans un système qui ne laisse pas de places à tous les talents,...

      Il est certain qu’aujourd’hui plus que par le passé, il y a domination dans les postes à responsabilité des élèves issus des grandes écoles et qu’il est beaucoup plus dur sans diplôme de s’élever.

      Toutefois, cette notion d’élite est à relativiser. Il est plus facile d’obtenir un « bon poste » en sortant d’HEC que de l’ESC Pau mais une deuxième sélection intervient et beaucoup d’exemples montrent qu’il n’y a pas forcément continuité entre « élève de » et responsabilité. Comme il existe de très mauvais sortant d’HEC, les grandes écoles moins cotées ont aussi leur très bon ce qui entraine une nouvelle hiérarchisation dans la vie active car on vous juge également sur vos compétences et sur votre travail au sein de l’entreprise. Et si on ne vous juge pas assez compétent malgré votre « élève de HEC » on vous préfèrera quelqu’un d’autre.

      De même, il est plus difficile de s’élever sans diplôme. C’est là tout l’enjeu de la formation continue, et dans une moindre mesure de ce qu’on peut appeler 3ème cycle qui peuvent être accessibles. Lorsqu’on se donne les moyens de la réussite, la voie n’est pas bloquée, j’en ai également des exemples chaque jour.

      2) L’élitisme nécessaire après-guerre ne correspond plus à une société qui change, se diversifie et nécessite de plus en plus d’ouverture sur le monde, et principalement d’ouverture d’esprit...

      D’accord et pas d’accord. Il est certain que suivre une formation dans une école de commerce coûte cher. Pour ma part, c’est un peu plus de 7 500€ par an. La classe préparatoire et notamment les prépas HEC sans doute plus que scientifiques pures sont des fenêtres sur le monde et ne sont pas du formatage pur.

      Grand collège parisien > Grand lycée parisien > Grande prépa parisienne > Formatage

      Là je serais plus d’accord. Il n’y a qu’à discuter avec ces personnes. Je trouve ça toujours aussi désagréable mais on peut toujours essayer. De part son enseignement généraliste et ouvert sur le monde contemporain une prépa est censée justement donner les clés de l’ouverture sur le monde et d’une ouverture d’esprit peut-être inexploitée par l’étudiant avant cela. Toutefois, si cette ligne directrice est dévoyée, il faut aussi remonter à l’origine qui se trouve dans l’enseignement et l’éducation tout au long de l’enfance/adolescence.

      3) La première brèche, c’est évidemment la déliquescence d’une université non autonome qui a pour obligation d’accueillir chaque année plus d’élèves (effet >80% de réussite au Bac) sans sélection aucune, et surtout avec des financements constants voire à la baisse...

      +1 pour ce paragraphe.

      A noter toutefois, que toutes les grandes écoles sont censées avoir un grand pôle de recherche également.

      4) La seconde brèche, flagrante, c’est la défaillance de l’enseignement au lycée...

      Pas d’histoire après 60 ? Hm, cela a peut-être changé mais pour ma part j’ai étudier l’histoire jusqu’aux années 80 si ma mémoire est bonne. Puisque le programme de Terminale commençait en 45, tandis que celui de Première finissait en 1939. On se demande ce qu’il s’est passé pendant ces 6 ans, évoqué en 2h de cours.

      De plus, les bacs généraux ne représentent qu’à peu près 50%, à cela s’ajoute les filières professionnelles, etc. J’avais d’ailleurs été stupéfait quand j’ai découvert ce chiffre. On envoie les élèves dans ces filières alors que les débouchés sont.. bouchés. A la suite de cela, les enseignements censés les accueillir sont pratiquement réservés aux élèves de filières générales.

      5) Quid alors de l’information, de l’aiguillage, de l’orientation ?

      Enjeu majeur qui devrait être réellement mis en avant depuis longtemps. C’est bien de faire du bac +5 et de tasser les gens dans des filières où il n’y a aucun avenir mais bon.. Ca va pendant 5 ans.

      Par contre j’ai pas trop compris les filières publiques. De la fonction publique ?

      6) La troisième faille, et c’est la faille de l’espoir, c’est le contenu des formations

      Pour moi le bachotage c’est au bac. Pas en prépa, si certains se crèvent à la tâche sans comprendre ce qu’on demande réellement en prépa, puisque vous prenez sans le nommer la prépa HEC comme référence. Sacrifier 2 ans de ma vie ? Je ne vois pas du tout les choses sous cet oeil ayant vécu la même vie avant et après prépa.

      On a toujours pas compris qu’à part HEC/ESCP/ESSEC les écoles après ça revient au même et qu’il faut surtout valoriser nos stages pendant l’école de commerce et en profiter pour s’impliquer dans des associations et utiliser les méthodes de travail acquises en prépa..

      7) La quatrième faille se trouve plus haut en études, là où on ne l’attendait pas : les grandes écoles souffrent de leur non lisibilité vue de l’étranger, de la profusion de diplômes sans équivalences et de leur non contrôle des diplômes de recherche.

      Hm moui bof, toutes les grandes écoles françaises sont reconnues à l’étranger généralement. Notamment à travers les échanges universitaires, les stages à l’étranger, etc. Plus les accréditations internationales et les notations par les grands organismes européens et américains.

      Pour la suite, les Grandes écoles françaises sont compétitives au niveau internationale et sont reconnus autant par leur enseignement que par leur effort de recherche. Mais Grandes écoles et université ne doivent pas avoir les mêmes finalités, cela n’aurait aucun sens de former une masse de personnes au même enseignement en entraînant un nivellement vers le bas et un grossissement conséquent des effectifs. Elles doivent être complémentaires, pas confondues !

      La réforme de l’université est un enjeu important et je vous rejoins sans doute sur certains points.

      Cela reste un article intéressant comme chaque fois.


    • toto (---.---.148.128) 29 novembre 2006 12:34

      le problème c’est que le niveau des cours à l’université est très faible, parce que les élèves sont très faibles, parce que maintenant tout le monde a son bac, même les analphabètes. Même les plus nuls ont le bac parce qu’on veut absolument avoir 80% de réussite quelque soit le niveau des élèves.


      • (---.---.30.7) 29 novembre 2006 16:18

        mais c’est du n’importe quoi !!! l’université est très sélective au contraire, la seule différence c’est qu’elle l’est sur l’échec (combien passent en 2ème année et ainsi de suite a la fin combien de docteurs ? 10 à 12 000 par an


      • toto (---.---.148.128) 29 novembre 2006 12:44

        je ne suis pas d’accord quand on dit que les prépas c’est du bachotage. Au contraire, en prépa on apprend beaucoup de choses très intéressantes et on nous demande de réfléchir. La prépa, c’est le dernier lieu où on apprend encore des choses. J’enseigne actuellement à l’université, et je peux dire que d’après l’expérience que j’en ai en 1ère année, on y réfléchit bien moins qu’en prépa...


        • Moi même (---.---.64.236) 29 novembre 2006 16:42

          En prépa, on réfléchit peut-être un peu plus, mais on n’apprend pas l’autonomie. A la fac, sans autonomie et travail personnel, c’est l’échec assuré.

          Ensuite, les élèves qui entrent dans les écoles d’ingénieurs ne font plus rien. Ce n’est pas moi qui le dit, mais des enseignants de Sup’Telecom Paris. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils cherchaient à intégrer des élèves provenant de l’université.

          Dernière chose : comparer université et école prépas aurait un sens si on n’oubliait pas qu’il y a deux fois plus d’argent dépensé par élève en prépa qu’à la fac : http://www.education.gouv.fr/cid11/le-cout-d-une-scolarite.html

          Le reste c’est du blabla


        • Depi Depi 29 novembre 2006 16:48

          Dans les grandes écoles, le travail est différent que celui donné en classe préparatoire et à l’université. L’autonomie n’a que peu de sens puisqu’elle n’a pas d’intérêt.

          En école de commerce, on met souvent l’accès sur le travail pratique et le travail de groupe, l’autonomie est secondaire puisqu’on utilise des méthodes de travail acquises en classe préparatoire. Mais c’est un cliché dépassé de dire que plus rien n’est fait.

          La différence de niveau est généralement flagrante entre les élèves issus de prépa et ceux issus de la fac. Il reste les exceptions qui sont toujours là et heureusement.


        • toto (---.---.199.51) 29 novembre 2006 21:07

          peut-être qu’à sup téléco, ils ne foutent rien, mais c’est loin d’être le cas de toutes les écoles d’ingé. Perso, j’ai beaucoup plus travaillé en école d’ingénieur qu’en prépa...


        • nandu (---.---.33.45) 2 décembre 2006 15:42

          Je confirme pour etre passe par la prepa (mathsup-bio precisement). Ce n est PAS du bachotage. C est une formation extremement equilibree, on demande d apprendre mais surtout de comprendre et de reflechir.

          Ensuite, en ecole, c est tout a fait faux de dire que plus rien n est fait. La formation est beaucoup plus concrete et basee sur les projets, mais pas vide pour autant !

          Quand a l elitisme de ce systeme, je doute. Dans ma prepa du Sud ouest, il n y avait pas beaucoup d eleves issus des classes sociales superieures ! Des gamins de profs surtout, d infirmieres, d employes. Le mythe de dynasties d elites qui se maintiendraient par ce systeme, quelle blague. Ce systeme de prepa et d ecoles coute cher a l Etat, on ne peut pas le nier, mais il ne coute presque rien aux eleves (je ne parle pas des ecoles de commerce, totalement differentes). Cette quasi gratuite permet la mixite sociale.


        • alexbs (---.---.132.84) 29 novembre 2006 13:17

          Les élites dans le système prépas-grandes écoles correspondent tout simplement à la sélection. Généralisez la sélection par le concours après le bac et vous aurez des élites partout. Sinon, arrêtez de vous plaindre et donnez à la France la possibilité d’avoir au moins ces élites-là, pour le bien de tous.


          • Colin (---.---.18.115) 29 novembre 2006 14:26

            @Alexbs (« Généralisez la sélection par le concours après le bac et vous aurez des élites partout. ») Et que faire de ceux qui ne parviennent pas à obtenir ces concours ? Le but de l’Education ne doit pas seulement être de permettre la formation d’élites nécessaires, mais aussi de permettre à chacun de s’épanouir et de s’émanciper... il faut donc que tout le monde puisse avoir accès à une formation qui lui correspond et qui lui ouvre de réelle perspective d’avenir...

            Pour ce qui est de l’article, je rejoint à peu près la réponse de Depi, je ne reviendrai donc pas dessus smiley


            • (---.---.30.7) 29 novembre 2006 16:32

              « Mécaniquement, 80% de réussite au Bac, 40% d’une génération à Bac+5 » c’est assez difficle d’arriver à 40 % d’une classe d’age à bac+5 quand on sais que 50% des gens qui vont à l’université ne passent pas la première année !!!!!


              • Bernard Dugué Bernard Dugué 29 novembre 2006 17:05

                bonjour

                à noter que les universitaires eux-mêmes, par leurs agissements, se tirent une balle dans le pieds

                http://etats-generaux.jeunes-chercheurs.org/documents/contributions/Contribution%20Neveu/view

                Je suis membre depuis une douzaine d’annees du conseil scientifique de l’Universite Montpellier II, et je decouvre encore de temps en temps des comportements que je n’aurais JAMAIS crus possibles avant d’arriver ici. J’aurais considere les personnes qui m’auraient decrit ces dysfonctionnements universitaires comme de grossiers exagerateurs. Et encore, Montpellier II (ou il se fait donc encore bien trop souvent de grosses betises) est tres tres loin d’etre la pire de nos universites. En fait, je considere qu’elle fonctionne presque du mieux possible etant donne le caractere particulierement vicieux de la loi de 1984, un exemple edifiant de demagogie, qui laisse les universitaires se battre entre eux en vase clos, tous juges et parties.

                A l’epoque, il y avait pourtant d’autres options : voyez le livre de Laurent Schwartz (un homme qu’on ne peut soupconner d’avoir ete de droite), « Pour sauver l’Universite », qui n’a malheureusement pas ete suivi. Mais les enseignants avaient « bien vote » et le gouvernement a cede a la demagogie, et nous a fait une loi dont nous subissons, subirons probablement encore longtemps les mefaits : par exemple, a cote, j’entends certaines choses qui se passent a Montpellier I et a Montpellier III ou il semble que magouilles, clientelisme, copinage, mandarinat et luttes de pouvoirs y soient plutot les modes de fonctionnement « normaux », empetrant les personnalites de valeur (il y en a partout) dans une melasse fetide, aux depens de la qualite de l’enseignement, donc des etudiants, et naturellement aux depens de la recherche. C’est dans cette melasse fetide que nous lavons notre linge sale en famille, comme trop humainement le milieu le souhaite. Comment peut-il en ressortir propre ? Je mets bien moins la responsabilite de ces dysfonctionnements sur les individus que sur les processus des prises de decisions, eux-memes consequences de l’organisation des universites prevue par la loi de 1984.

                Pour moi, donc, pas l’ombre d’un doute, le PLUS GROS probleme de la recherche francaise est la MALGOUVERNANCE des universites.


                • Motomansavoisien (---.---.193.53) 29 novembre 2006 18:24

                  Peu de faits exacts, beaucoup d’utopie, le tout dit de belle manière... ça passe mieux.

                  Tout d’abord, les grandes écoles (ParisTech notamment) sont très très bien connues à l’étrangers, notamment dans le milieu bancaire. D’ailleurs tous les plus ambitieux vont dans ce milieu... la faute aux études gratuites en France qui ne doivent pas être remboursées si l’on part travailler durablement à l’étrangers.

                  Les étudiant issus du bas de ce que l’on considère comme l’échelle sociale, sont vraiment aidés, soutenus et bien encadrés dans les grandes écoles d’ingénieurs. Et ils y réussissent très bien. Pour ce qui est des écoles de Commerces & Co, c’est effectivement plus difficile car la différence est de plus en plus poussées sur les terrains du capital linguistique et culturel. Sur ces terrains, la reproduction des pseudos-élites conservatrices est très simple, immédiate, acquise.

                  Attention aux grands corps (X-Mines, X- Ponts...), ils ne laisseront jamais se diluer avec l’université les grandes écoles qui sont le fondement de leurs positions sociales. La distinction dans une grande école, c’est et ça restera encore longtemps, dans l’ordre : X en école d’application, ingénieur issus du concours Bac+2, étudiant de la Fac intégré sur dossier moyennant la « perte » d’un an.

                  Actuellement, on se rend compte que les grandes écoles (d’ingénieurs) contournent de plus en plus la perte de motivation à bachoter pendant 2 ou 3 en prépa, et elles aspirent désormais les talents de la Fac... les étudiants qui y restent, souvent les moins talentueux au sens de la vivacité d’esprit, vont à l’enseignements... la pompe d’un cercle vicieux est désormais plus qu’amorcée... Il faudra un jour penser à revaloriser le métier d’enseignant.


                  • arturh (---.---.119.98) 29 novembre 2006 18:36

                    « Universités et prépas-grandes écoles : deux systèmes qui coexistent, mais qui ne se côtoient pas... encore. »

                    Qui ne se cotoieront jamais. En effet, le système des grandes écoles, dont sont issus en particulier tous nos dirigeants politiques, est le système qui permet à la Monarchie Républicaine de se perpétuer en laissant le tiers état à l’université.

                    Le système ne changera jamais.


                    • Rage Rage 29 novembre 2006 18:44

                      C’est bien pour cela qu’il faut casser cette mécanique !


                      • Marie Pierre (---.---.40.222) 29 novembre 2006 23:27

                        Rage,

                        Il existe également des universités sélectives, statut universitaire, coût des études égal à celui des universités : ce sont les Universités de Technologie (UTC Compiègne - UTT Troyes et UTB Belfort), écoles d’ingénieurs pas du tout privées.

                        La sélection est au niveau bac, il faut une mention et les études sont sur 5 ans. Les débouchés sont excellents.


                      • Johan Johan 29 novembre 2006 18:56

                        Salut Rage,

                        Très interessant ton article.

                        Je t’avoue que je ne sais pas où tu as trouvé ton chiffre de 40% d’une génération à bac plus 5.

                        En fac de Droit :

                        Première année : 10% des inscrits, 30% de ceux qui se présentent passent.

                        Deuxième et troisième année : 50% environ

                        Quatrième année : 66% environ

                        Après quoi, il y a ceux qui passent leurs concours, et ceux qui sont recalés à l’entréen en Master II. Et il y en a pas mal.

                        Bon il y a une sélection, on ne peut pas le nier, mais ça n’empêche pas la saturation des budgets. Encore qu’il faudrait mieux contrôler leur utilisation.

                        En ce qui me concerne, je crois que les filières IUT IUP, Ecoles d’Ingé, Ecoles de commerce, offrent la garantie d’une présélection, d’une imbrication très étroite avec le monde du travail, d’une taille comparable à celle d’une équipe en entreprise, d’un suivi régulier du projet, d’une information sur les débouchés, de stages en entreprises, d’un test de TOIC indispensable pour valider son diplôme (750 ou 800 il me semble). Les conférences de pros sont hebdomadaires, et l’après midi est consacrée à la discussion.

                        Je ne sais pas s’il faut faire des élites de filières, ou simplement s’inspirer des filières qui fonctionnent.

                        Multiplier les BTS et IUT, communiquer sur leur existance (moi en terminale, je savais pas qu’il fallait postuler bien avant le bac, ni du niveau attendu pour les intégrer).

                        Mettons qu’il y ait bien 40% de diplômés en bac +5, pourquoi c’est un problème au vu de la nécessité de « sortir par le haut », c’est à dire tout miser sur les activités à haute valeur ajoutée.

                        Déjà on a un problème de sous investissement dans les secteurs productifs de biens et de services.

                        Ensuite, trop de personnes s’orientent mal, dans des filières sans débouchés (mais ça se tasse un peu avec le temps).

                        Enfin, le bac plus 5 ne donne pas la garantie d’une adéquation aux besoins de l’entreprise. En plus du paradoxe d’Anderson qui renforce l’importance du capital social (http://www.skyminds.net/economie/28_la_mobilite_sociale.php) les élèves des écoles apprennent à communiquer sur leur personne, à identifier les besoins d’une boïte, à envoyer des centaines de CVs...


                        • Comité Cicéron (---.---.134.59) 29 novembre 2006 20:18

                          Bravo pour cet article qui pose LE problème central de l’enseignement supérieur français.

                          Néanmoins je trouve une petite incohérence à la fin de votre propos : vous dites que la droite veut privatiser, que la gauche propose des mesurettes, pourtant les deux partis prévoient une augmentation très importante des crédits de l’enseignement supérieur public (+50%).

                          D’autre part, si on rapproche les prépas des universités, pourquoi ne pas rapprocher les grandes écoles des universités ? Pourquoi les écoles privées qui ont les moyens (notamment les commerciales) n’investiraient-elles pas dans des matières plus classiques et moins rentables, comme cela se fait ailleurs ? Cela apporte du prestige et introduit dans les matières anciennes un nouveau souffle.

                          L’enseignement supérieur français ne souffre-t-il pas aussi de cet autre dualisme qui oppose de manière assez stérile le public et le privé ?? :/-(


                          • Tristan Valmour 29 novembre 2006 20:59

                            Bonsoir Rage

                            Article très intéressant, et peut-être trop riche pour aborder en une seule fois les différents sujets. Permettez mes quelques petites remarques. Je n’ai pas le temps d’intervenir sur l’ensemble du contenu de l’article, aussi vais-je être bref.

                            A chaque type d’établissement, sa mission. BTS + IUT : former des techniciens de base immédiatement exploitables sur le marché du travail. Prépas : préparer les étudiants aux concours ; excellent pour les outils méthodiques, la capacité à supporter d’importantes charges de travail et à gérer la pression (les profs ont pour consignes d’être exigeants). Grandes écoles : distinguer sous-contrat et hors contrat ; ont pour mission de former les ingénieurs, cadres sup et dirigeants. Intérêt pour les annuaires d’anciens élèves. Fac : excellent pour l’autonomie et la culture. A pour mission initiale de former des enseignants, des chercheurs, et dans ses domaines exclusifs, des médecins et des juristes (par exemple). De plus en plus, la fac se rapproche du monde du travail. Les filières Master Pro et les DESS sont absolument géniales et n’ont rien à envier aux grandes écoles. Bref, chapeau à la fac (dès qu’on dépasse bac+3) malgré tous ses problèmes. Intéressant, et assez nouveau : polytech.

                            Sinon, clef pour la réussite : la méthodologie. Tout enseignement est un formatage des esprits, aussi, un échec ne signifie pas qu’on ne vaut rien. Cela signifie avant tout qu’on ne peut pas se plier au formatage au moment où on y est confronté.

                            Salutations


                            • herbe herbe 29 novembre 2006 22:02

                              Petite expérience extraite d’un article dont j’ai perdu le lien. En voici un extrait :

                              Il s’agit des impressions un stagiaire d’une grande école (c’est tout à fait subjectif donc). Il n’avait pas suivi une filière classique puisqu’il était d’abord passé par l’Université :

                              « Il est vrai qu’il existe une différence fondamentale entre l’Université et les écoles. Au delà du fait qu’elles n’ont pas le même objectif, la connaissance dans les écoles est quelque peu tronquée pour les besoins pragmatiques, particulièrement dans les sciences. L’Université a plutôt vocation à apprendre l’essentiel et l’étudiant doit réaliser des démarches intellectuelles de lui-même si il veut voir ses connaissances progresser.

                              L’important n’est pas le nombre d’heures d’enseignement, trop d’enseignement littéral tue la curiosité. Certes, le pas à franchir en sortie de terminale est un pas de géant, mais c’est ainsi que l’on acquière les bases de réflexion nécessaires à un apprentissage accru des connaissances par soi-même. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’avoir un correspondant qui vous assomme de certitudes qui seront démontées par une autre théorie.

                              En fait, par expérience, nous pourrions considérer que les Grandes Ecoles vous assomment de certitudes qui n’en sont pas alors que l’Université vous propose de mener votre propre cheminement intellectuel sur les sujets qui vous sont donnés à traiter. D’ailleurs, professionnellement, j’ai pu constaté que les femmes et les hommes qui ont suivi un cursus universitaire s’adaptent mieux que ceux des Grandes Ecoles lorsque leur domaine réalise une évolution majeure. »


                              • Viv (---.---.152.58) 29 novembre 2006 22:56

                                Bravo pour cette article !

                                Je suis en Ecole d’Ingénieur ( l’élite...lol), mais la mienne est un peu spéciale : c’est une école apres bac. En gros : pas de prepa, mais une selection a l’entrée et 5 ans pour avoir un diplome d’ingénieur.

                                Deja, ceux qui ont fait prepa nous méprisent au plus haut point, comme ils méprisent les gens des universités. Evidemment, les gens qui ont fait prepa et qui lisent vont dire « nan, c’est pas vrai » alors que c’est totalement ca. Ils sont tres bons, certes, on peut pas leur enlever ca, mais ce n’est pas une raison !

                                Ensuite, ils vouent pratiquement un culte au systeme prepa, alors qu’il est voué a disparaitre : ettttt oui, notre chere Europe, le systeme LMD et les credits ects vont logiquement mener a la disparition de ce systeme ! Et alors il ne restera plus que les ecoles d’ingénieurs apres Bac, et il ne restera plus aux prepa que leurs yeux pour pleurer leur cher systeme...

                                Vers quoi va t’on arriver une fois que ca sera fait ?

                                On aura l’université classique(pas de selection, ou tres faible) et les filieres universitaires a concours (IUT, filieres ingé...etc) et ensuite on pourra aller vers de la recherche en suivant l’une ou l’autre des filieres.

                                va-t’on y perdre en excellence ? non, pas du tout ! simplement, il y aura des universités renommées, avec une grosse selection vers lesquelles les tres bons eleves iront ! comme, je l’imagine, partout dans le reste de l’europe...

                                ++


                                • Azazel (---.---.248.65) 30 novembre 2006 09:53

                                  Je ne pense pas que le système des prepas risque de disparaître. Par contre je le vois surtout s’adapter aux attentes de l’UE. SI on considère par exemples les différents lobbies et corps des ex-centrales, HEC ou X, ils ne laisseront sûrement pas tomber leur école.

                                  Si élitisme il y a, le plus gros souci est l’inégalité à l’entrée. Dans des lycées où se retrouvent des ex-collégiens ZEP la notion même de Grande Ecole est inaccessible. Et ce malgré que quelques écoles comme Science-Po ou l’INSA par exemple, créent des inscriptions personnalisées pour ces lycéens.

                                  En ce qui concerne L’université, elle n’est pas si mal reconnu que ça a l’étranger si l’on croit les classements internationaux... Mais en France, elle est en concurrence avec plusieurs autres systèmes souvent plus cotes, cette inégalité provient le plus souvent de sociétés qui publient les écoles « intégrables ». Une solution serait peut être de mieux communiquer ...


                                • MrPiment MrPiment 30 novembre 2006 10:51

                                  Merci pour cet article, dont je partage l’idée qui est que l’enseignement en France est à réformer.

                                  Difficile de débattre de ce point en quelques lignes voir un article mais le constat est clair en tout cas.

                                  Cependant un point n’est pas abordé dans votre article et il doit également être intégré dans la réforme que vous souhaitez : l’enseignement en primaire et au collège, le fameux « socle commun de connaissances », vaste farce quand on regarde ce que nous proposent nos élus...

                                  En effet il faut s’assurer qu’un enfant qui ne sait ni lire , écrire ou compter ne peut entrer en 6e et suivre les mêmes cours que les autres ! Je discutais avec un prof qui me disait qu’une bonne partie de ses 4e ou 3e ne savent pas lire, écrire ou compter correctement (quand 15 élèves sur 30 ne savent pas les tables de multiplication...), comment voulez faire quoi que ce soit avec eux ? Et on s’étonne que ces gamins coûtent cher au système... Bref il y a toute la question de cet apprentissage et la gestion des cas difficiles à mettre en place pour qu’ils puissent trouver leur voie.

                                  Un autre point est celui de l’environnement de l’école, les profs sont de plus en plus précarisés ; matériel dépassé voire inexistant, classe surchargé (le mythe de la classe de 20 élèves fait bien sourire mes connaissances dans ce milieu qui en ont 30 voire plus, à part biensûr une minorité de privilégiés que l’on voit toujours à la télé bizarrement), formation des profs complétement déconnecté du réel (les responsables enseignements des IUFM n’ont parfois plus enseignés depuis 15 ans), sans parler de l’insécurité dans les établissements, etc...

                                  Constat là aussi accablant, bizarrement (est-ce le bon terme ?) tout le monde est d’accord pour dire que ça ne va pas mais nos élites continuent de vouloir plus d’élitisme... Est-ce un hasard ? je ne crois pas.

                                  Le gouffre se creuse est les gagnants le sont toujours plus, la minorité au pouvoir ne vie pas ses problèmes car elle a ses filières d’élite et elle ne se soucie donc peu d’une majorité qui se précarise et que l’on arrangue en parlant de l’insécurité, problème que l’on ne résout pas (Allo M. Sarkozy ? un bilan ?) ; il ne vaut mieux pas que les choses changent on pourrait perdre notre place...

                                  Tout n’est pas parfait chez lui mais le seul présidentiable qui a proposé des choses intelligentes à ce sujet est M. Bayrou... J’attends plus de détail vis-à-vis des autres candidats mais les « solutions » UMP et PS sont consternantes sans parler du borgne.


                                  • Rage Rage 30 novembre 2006 15:17

                                    Bonjour,

                                    J’ai bien lu vos commentaires, et à en lire la diversité, je pense qu’il y a, sur la formation supérieure et plus largement l’éducation, l’essentiel du débat dans ces quelques lignes.

                                    Je partage particulièrement l’opinion de certains et je sais que cela ne sera pas facile de « casser » les logiques de corps des grandes écoles. Le but n’étant pas au final de braquer qui que ce soit, mais de construire un système efficace, solide et aussi juste que possible pour donner une chance à tous les talents, y compris ceux que la société ne considère à priori pas (les facs de lettre en exemple typique).

                                    Force est de constater les profondes défaillances de l’éducation nationale, de la lecture au CP à l’orientation en passant par les IUFM. Mais doit-on en rester à ce constat parce que certains n’osent plus bouger de peur de changer la donne ?

                                    Je ne le pense pas, et mutualiser les forces -et les financements- sera constructif pour tout le monde.


                                    • Tristan Valmour 30 novembre 2006 21:06

                                      Dernière précision quant à la définition d’un établissement privé. Car le mot « privé » peut être mal perçu.

                                      Un établissement géré et financé pour tout ou partie par une collectivité locale ou territoriale est un établissement privé.


                                      • Jip (---.---.176.41) 21 décembre 2006 15:07

                                        Voici l’exemple même de la désinformation. La vérité est exactement le contraire. Un établissement géré et financé majoritairement par une colléctivité territoriale est un établissement public.


                                      • Notre Crépuscule 1er décembre 2006 10:00

                                        Bonjour, merci pour cet article qui a le mérite de l’exhaustivité.

                                        Je souhaiterais réagir sur ce que je connais le mieux : les classes préparatoires et les grandes écoles.

                                        Je ne suis pas du tout d’accord avec la notion de bachotage intensif appliquée à la prépa. Avec quelques années de recul, je perçois au contraire toute la richesse et toute la nuance des enseignements reçus à cette période, au point de regretter souvent de n’avoir pas pris le temps de cette grande respiration intellectuelle pré-professionnelle. Le sens de la classe préparatoire est, selon moi, bien plus celui d’une « scholé » platonicienne que d’une éducation de « chiens savants ». J’ai d’ailleurs fait à de multiples reprises l’expérience que les meilleurs résultats aux concours étaient obtenus par ceux qui avaient réussi à dépasser ce stade d’absorption de connaissances ad nauseam. En réalité, l’on écrème grâce au bachotage, et l’on sélectionne effectivement par cette capacité supplémentaire d’ouverture et de curiosité que manifestent les meilleurs candidats.

                                        Par ailleurs, je ne peux pas souscrire à votre proposition d’agréger les écoles et les universités. Je suis convaincu que l’élitisme est une condition nécessaire à la recherche individuelle de la performance. Chaque pays a son élite (Ivy League, Oxbridge, sans parler des mécanismes draconiens de sélection à l’oeuvre dans le sous-continent indien) et ce n’est faire injure à personne que de dire que les capacités intellectuelles ne sont pas également partagées entre tous. L’élitisme permet en ce sens de détecter et de faire advenir les talents.

                                        Quoi qu’il en soit, lorsque l’on voit le succès des admissions parallèles aux différentes grandes écoles en provenance de l’université, l’on voit que les bons étudiants d’université font le même constat, et tentent de valoriser leurs capacités par l’obtention d’un « signal », au sens de Michael Spence.

                                        Enfin, pour aller dans le sens de Depi, le diplôme n’est souvent qu’une facilité de lecture dans un parcours professionnel. Sortir de l’X vous autorise plus de libertés dans la construction de votre parcours car, même si vous décidez de partir un an autour du monde, vous restez très facilement employable et le diplôme agit comme un marqueur d’excellence. Sortir d’un enseignement moins prestigieux vous imposera de faire vos preuves en permanence auprès de votre employeur pour réussir et vous laissera moins de latitude dans vos évolutions ultérieures. Ce n’est pas égalitaire. Mais c’est très bien ainsi.


                                        • krokodilo (---.---.146.173) 1er décembre 2006 10:28

                                          Un effet annexe de ces problèmes particuliers à la France, c’est l’image à l’étranger, la réputation. Une équipe, américaine je crois, avait fait récemment un classement mondial, une cotation des universités en fonction de divers critères comme par exemple le nombre de prix Nobel, mais cette fragmentation française en un grand nombre d’universités et d’écoles petites ou grandes fait reculer les universités françaises au classement, car au lieu de former un seul et grand campus, elles concourraient séparément et perdaient mécaniquement des points sur tous les critères. Du coup, surtout à Paris, le chantier du regroupement en grands pôles a été réactivé !


                                          • Frederic (---.---.54.75) 4 décembre 2006 00:29

                                            Tout a fait d’accord : il faut que la France depoussiere son systeme educatif superieur, car il est lui aussi a l’origine de la crise de notre pays. Il divise en deux groupes alors que les etudiants ne peuvent pas etre discrimines de cette maniere : l’echelle des talents et des valeurs est continue, il n’y a pas des bons d’un cote et des mauvais de l’autre. La realite des talents, des valeurs, de la maturite des individus, est trop multiple, graduee, complexe, pour que l’on puisse pretendre les separer ainsi. Au final ce systeme stigmatise et discrimine les etudiants qui ont eu le malheur de faire l’universite.

                                            Je suis favorable a ce qu’on s’oriente vers le systeme allemand, anglais, ou meme americain. Dans ces pays il n’y a que des universites, privees ou publiques, certaines etant plus cotees que d’autres, et il n’y a donc pas cette culture binaire de separer les etudiants en deux groupes impermeables.

                                            Ensuite, en France tout est fait pour les « Grandes » Ecoles, alors que les etudiants n’y font quasiment rien, sauf se bourrer la gueule tous les trois jours (j’en fus temoin). Les BDEs n’ont d’ailleurs quasiment plus que cette raison d’etre.

                                            Et, la recherche est aujourd’hui favorisee en ecoles « d’ingenieurs ». La recherche a l’universite (sa mission premiere) est devalorisee (je parle des disciplines scientifiques). Si bien que les universites se mettent a faire des filieres d’ingenieurs, alors qu’elles n’en ont pas la vocation premiere. C’est vraiment sans queue ni tete.

                                            Enfin la multiplicite des ecoles et des universites, leur denominations etranges, rend notre systeme completement opaque a l’etranger. X est au fin fond des classements des meilleures universites (si elle y figure)...

                                            Je suis donc favorable a la reunification de notre systeme universitaire pour le rendre plus gradue et lisible pour tous.


                                            • Silvio (---.---.146.80) 12 décembre 2006 14:40

                                              La prépa est un système sclérosé et réservé à ceux qui la préparent depuis un certain temps, malheureusement des gens issus de milieux favorisés trés généralement. C’est un système de MOULAGE, de PENSEE UNIQUE, qui tue la créativité et réduit les capacités intellectuelles de chacun à un modéle de vitesse et de résistance physique et morale à la charge imposante de travail. Détruisons-la et revalorisons l’université où les gens sont biens plus équilibrés que les gens fermés d’esprit et souvent mentalement étranges et culturellement limités que l’on trouve en prépa. A bas l’élite et vive l’école pour tous Silvio


                                              • Arabal29 (---.---.42.8) 15 janvier 2007 11:45

                                                Je voudrais réagir personnellement à ce très intéressant article :

                                                En gros, je pense que de toute manière on ne peut pas empêcher la sélection de se faire d’une manière ou d’une autre. Changez le système, la sélection réapparaîtra sous un autre jour.

                                                Récemment j’ai appris cette histoire que, les marques n’existant pas en URSS, les gens avaient à reconnaître de quelle usine provenaient les pneus grâce aux petits picots qui restaient sur les flancs. A partir de cela, ils en déduisaient la qualité. Vrai ou faux, cette histoire est à méditer.

                                                En effet, on peut toujours tout détruire. Il est beaucoup plus facile de détruire que de bâtir. Personnellement, en tant qu’ancien élève de prépa et de l’essec, je réfute catégoriquement les postulats suivants :

                                                la prépa est un formatage. A mon sens, il peut effectivement être vécu comme tel par ceux qui n’ont pas le profil. C’est sûr que si ce que vous étudiez ne vous intéresse pas, ce n’est pas deux ans de travail acharné qui vont vous rendre plus autonome intellectuellement. La prépa, ce n’est pas fait pour tout le monde. Il n’y a aucun préjugé ni aucun mépris derrière cette assertion. Par exemple, j’ai toujours eu du mal avec les matières purement scientifiques. J’ai fait une section S, puis redoublé en ES. Il m’aurait été impossible de faire math sup, alors que mes deux années de prépa hec restent comme des périodes incroyables de ma vie, malgré (?) le travail, le stress etc.

                                                on ne fait rien en école. Au total, mon parcours étudiant représente un investissement personnel extrêmement lourd, que peu de gens reconnaissent à sa juste valeur à mon avis.

                                                Le diplôme assure une rente à vie. C’est vrai et faux. Vrai dans la mesure où la première impression que l’on aura de vous sera toujours favorable. Faux car dans toute organisation humaine, l’état de grâce est passager et l’on est toujours jugé sur pièces. J’insiste sur le toujours.

                                                Deux commentaires pour finir : Oui, les élèves de CSP+ et les fils de prof etc. sont surreprésentés dans ces écoles. Pas plus cependant que les fils de militaires dans l’armée ou les sportifs chez les fils de ou encore les mécaniciens... Il y a de fait une endogamie très forte dans le milieu d’école de commerce, mais on se situe à mon avis plus dans la sociologie hummaine globale que dans un cas réellement particulier

                                                Concernant la réforme du système, rapprocher grandes écoles et universités reviendrait à déshabiller pierre pour habiller paul. Et encore, pas sûr que ça marcherait. A mon sens, un système existant à un état donné est tel qu’il est en vertu d’une certaine rationnalité. Il importe de connaître ces raisons et de réformer s’il y a lieu le système après des études approfondies et non dans la précipitation et la démagogie (certains dirigeants d’université seraient je pense ravis de récupérer les budgets et surtout l’image de marque de certaines grandes écoles, structures qui se sont créées avec beaucoup de persévérance).

                                                Dernière remarque : Les écoles de commerce sont privées. La scolarité coûte 7500€ par an. Les université sont publiques. La scolarité coûte quelques dizaines d’€ par an, en gros les droits de Sécu. Il me semble que cela est fortement incitatif pour un élève d’école d’aller au bout et de bâtir SON parcours.

                                                Enfin, vu l’investissement humain et financier que j’y ai mis, c’est bien le moindre que je bénéficie d’un diplome reconnu. Je pense le mériter et ne voler personne.


                                                • hild (---.---.111.78) 1er avril 2007 21:25

                                                  Votre article est posé et argumenté, et en cela mérite le respect.

                                                  Mais de grâce, venez passer quelques jours en prépa avant d’accuser des élèves sélectionnés sur leur intelligence ET leur maturité d’être des ânes savants. C’est franchement insultant. Et faux, vérifiez donc qui excelle aux dissertations du concours général et aux épreuves de TPE au bac, censées êtres ouvertes sur le monde... Allez aussi jeter un coup d’oeil aux épreuves des grands concours, et comparez avec les qcm de première année de médecine...

                                                  Je vous suggère en outre le rapport du jury de français de polytechnique de l’an passé, notamment l’avant dernier paragraphe. Vous ne pourrez pas nier une certaine maturité exigée aux candidats. Je rappelle à toutes fins que l’épreuve de français compte pour le même coefficient que la physique, et presque comme un épreuve de mathématique, donc pas pour du beurre. http://www.imprimerie.polytechnique.fr/EnLignes/Files/06_ComposFranc_Rap.pd f.

                                                  cordialement


                                                  • Chenaoui 1er juin 2014 22:33

                                                    L’article que vous présentez est sous certains angles pertinent, mais on observe ça et là des grossièretés qui font largement sourire. 


                                                    Je souhaite dénoncer avec vigueur la caricature des classes préparatoires qui y est faite. Certains propos sont même insultants pour les élèves qui sont en classe préparatoire. La classe prépa du bachotage ? Certes il y’a une part d’apprentissage et ce dernier est conséquent en prépa ; le programme d’histoire-géographie-géopolitique impose par exemple la connaissance des histoires intérieures sur le bout des doigts des pays phares de chaque continent, mais aussi de l’actualité récente. Je vous invite juste à voir les sujets de ces dernières années tombées au concours (je parle de la prépa HEC). Je vous assure, étant un chien savant venant de passer l’édition 2014 des concours des grandes écoles de commerce, que l’on réfléchit, et même beaucoup comme lorsqu’on est confronté au sujet de philosophie de HEC, dont l’intitulé était :« ouvrir un espace ». 






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