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Commentaire de L’enfoiré

sur Ménisquerie


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L'enfoiré L’enfoiré 13 janvier 2010 08:48

Paul, Voici ma version :
Sur un mix de la Vache à mille francs et de la Valse à mille temps

Au premier temps de la quille,
Tout seul mon ménisque, il est là,
Au premier temps de la quille,
Y a le genou, y a la jambe et y a moi,
Et ma course qui bat la mesure,
La mesure de mon estomac,
Et ma course qui bat la mesure,
Mesure aussi mes fins de poids.

Une quille à mille temps,
Comme ce serait charmant,
Comme ce serait charmant
Et beaucoup plus tentant
Qu’une quille à deux mille temps,
Une quille à mille temps.
Une quille à mille temps,
F’rait la course à cent temps,
L’mouvement à soixante temps,
Le coeur à quarante temps,
La java à trente temps,
La quadrille à vingt temps.
Une culotte de vingt temps,
F’rait la côte à quinze temps,
La poitrine à douze temps,
La bavette à dix temps,
Le collier à huit temps,
Le jarret à quatre temps.
Un jarret à quatre temps,
Ce serait intéressant
Et plus avantageux
Pour augmenter son feu
Qu’une quille à mille temps,
Une quille à quatre temps…

Au deuxième temps de la quille,
C’est à peine si je l’aperçois,
Au deuxième temps de la quille,
Y a du monde entre la bête et moi.
Il y a l’tueur qui passe la mesure,
L’transporteur qui lui emboîte le pas,
Pendant que la foule nous assure
Que la viande de la quille ne monte pas.

Une quille à mille francs,
En quittant Dinant,
Devient chemin faisant
Comme par enchant’ment
Un’ quille à cinq mille temps
En arrivant au Mans.
Un’ vache à cinq mille temps,
On ne sait pas comment,
Augment’ de vingt pour cent
En traversant Le Mans,
Et d’vient par conséquent
Un’ quille à six mille temps.
Un’ quille à six mille temps,
C’est bougrement tentant,
C’est bougrement tentant
Pour les gens d’Orléans
D’en faire innocemment
Un’ quille à dix mille temps.
Une quille à dix mille,
En sortant de la ville,
Pris’ dans un tourbillon
Devient à Arpajon
Par un calcul habile
Une quille à vingt mille,
Cent mille à Montlhéry,
Deux cents à Juvisy,
Trois cent mille à Orly,
Arrivant à Paris,
À la Port’ d’Italie
La quille n’a plus de prix.
La quille est aux Gobelins
Multipliée par vingt,
Par deux cent cinquante deux
Au carr’four Richelieu,
Et par huit cent dix sept
En sortant d’La Villette…

Au dernier temps de la quille,
En rôti, sur l’étal, elle est là,
Au dernier temps de la quille,
Y a un monde entre sa panse et moi.
Et l’Etat, qui prend des mesures,
L’Etat qui mesure notre émoi,
Et l’Etat qui prend des mesures,
Fait monter un peu plus chaque mois.

De la quille à cent francs,
On en mangeait autant,
Autant qu’on en voulait,
Et plus qu’il ne fallait,
À midi, au dîner,
Et dans l’café au lait.
D’la quille à cinq cent francs,
C’est déjà plus gênant,
Moi qu’en mange en moyenne
Dix kilos par semaine,
Pour avoir mon content
Je privais les enfants.
De la quille à mille francs,
De la quille à mille francs,
Il vaut mieux carrément
Se gaver d’ortolans,
Et s’offrir des homards
Tartinés de caviar.
D’la quille à deux mille francs,
Ça s’ra pour l’jour de l’an,
On la mangera truffée,
Sur un grand canapé,
On gardera l’foie gras
Pour les autr’s jours du mois.
D’la quille à cinq mille francs,
Ça d’viendra un placement,
Avec mes lingots d’or,
Dans mon grand coffre fort,
J’entass’rai les rumstecks
Et les coupons d’beefsteack.
D’la quille à cinq mille francs,
Ça d’vient décourageant,
C’est pas qu’on soit méchant,
Mais un beau jour, pourtant,
Il faudra bien qu’on sache
Qu’on n’peut plus suivr’ la quille !

Oh la quille ! La sale quille …
Oh la quille nous rendra fous !
Oh la quille ! La sale quille …
Oh la quille nous rendra fous !
Oh la quille ! Oh la quille…


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