c’est le moment de placer un texte vieux de 150 ans ,mais qui a une actualité brulante . Plus il y a de progrès , plus on travaille ... pour rien ,
Une bonne ouvrière ne fait avec le fuseau que cinq mailles à la minute, certains métiers circulaires à tricoter en font trente mille dans le même temps. Chaque minute à la machine équivaut donc à cent heures de travail de l’ouvrière ; ou bien chaque minute de travail de la machine délivre à l’ouvrière dix jours de repos. Ce qui est vrai pour l’industrie du tricotage est plus ou moins vrai pour toutes les industries renouvelées par la mécanique moderne. — Mais que voyons-nous ? À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, l’ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine. Oh ! concurrence absurde et meurtrière !
Pour que la concurrence de l’homme et de la machine prît libre carrière, les prolétaires ont aboli les sages lois qui limitaient le travail des artisans des antiques corporations ; ils ont supprimé les jours fériés. Parce que les producteurs d’alors ne travaillaient que cinq jours sur sept, croient-ils donc, ainsi que le racontent les économistes menteurs, qu’ils ne vivaient que d’air et d’eau fraîche ? — Allons donc ! — Ils avaient des loisirs pour goûter les joies de la terre, pour faire l’amour et rigoler ; pour banqueter joyeusement en l’honneur du réjouissant dieu de la Fainéantise.
Droit à la paresse de Paul Lafargue
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Droit_%C3%A0_la_paresse
http://www.aredje.net/lecture.txt/paresse0.htm
le progrès trouve sa justification si le gain de productivité est redistrubué à ceux que la machine prive de leur job . Hors c’est le contraire . celui qui a perdu son job doit être le rival de la machine . c’est la source de tous nos maux