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Commentaire de Florian

sur Je créerai ma République à moi tout seul !


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Florian (---.---.93.100) 25 février 2006 11:33

Le prophète, quant à lui, dans son désir de se rallier les Mecquois (ou Mekkois) rétifs à sa prédication, lance de l’esplanade de la Kaaba la sourate dite de l’Étoile. Ses deux derniers versets suggèrent un accommodement avec les idolâtres : « Ce sont les déesses sublimes Leur intercession est admise. » Les relations s’apaisent aussitôt entre les clans rivaux et les exilés d’Abyssinie prennent le chemin du retour.

Cependant, chez les disciples de la première heure qui sont restés à La Mecque, c’est la consternation. Ils se demandent à quoi ont rimé leurs souffrances s’ils doivent en définitive revenir à un polythéisme (*) déguisé.

Par chance (et sans doute aussi grâce à l’intervention appuyée de ces disciples), l’ange Gabriel restaure la vraie doctrine en soufflant à Mahomet une sourate dite de Youssouf par laquelle il est dit que les deux versets incriminés ont été inspirés par Satan.

http://www.herodote.net/motMah...

En janvier 624, en un lieu appelé Nakhlah, douze disciples de Mahomet attaquent une caravane de La Mecque. Ils tuent un homme d’une flèche et font deux prisonniers. Ils ramènent aussi un butin consistant dont ils remettent un cinquième au Prophète. L’affaire fait grand bruit car elle s’est produite pendant le mois de rajab. Il s’agit d’une période sacrée qui exclut le meurtre, selon le paganisme arabe. Mahomet désapprouve dans un premier temps ses disciples. Ceux-ci sont consternés... mais une révélation divine vient à point les réconforter (sourate 2, verset 217). Cette sourate précise qu’il est certes répréhensible de combattre pendant les périodes sacrées mais qu’il l’est encore plus de se tenir en-dehors du chemin d’Allah, comme les polythéistes (*) de La Mecque.

En d’autres termes, la guerre sainte en vue d’étendre le domaine de l’islam peut excuser le meurtre dans les périodes sacrées. Cette forme de guerre est l’aspect le plus brutal du jihad. Le jihad recouvre un ensemble de prescriptions qui vont de l’approfondissement spirituel à la guerre sainte contre les infidèles en vue de propager l’islam dans le dar al-harb, ou domaine de la guerre. Le dar al-harb désigne le monde non musulman où il est licite de mener la guerre sainte, par opposition au dar al-islam, ou domaine de l’islam.

http://www.herodote.net/histoire07160.htm

A Médine même, Mahomet impose sans ménagement son autorité. Selon les récits de la tradition, Asma, une poétesse ayant attaqué le Prophète dans ses vers, est poignardée dans son sommeil par Omeir, un musulman aveugle. Dès le lendemain celui-ci obtient un non-lieu de Mahomet. Le même sort attend Afak, un juif centenaire. Kab ibn al-Ashraf, un troisième poète, met en rage les musulmans en adressant des vers d’amour à leurs femmes. Mahomet réclame des sanctions et le soir-même, la tête de l’impudent roule à ses pieds.

Pour pacifier les relations entre les deux clans de l’oasis, l’un autour de la tribu Khazraj, l’autre autour de la tribu Aws, le Prophète édicte une « constitution », la Sahifa. Elle autorise la liberté de culte, y compris des juifs, chrétiens et autres sabéens.

Mais la présence de plus en plus envahissante des musulmans irrite les tribus juives. C’est le début d’un conflit violent entre les deux communautés.

http://www.herodote.net/histoire07160.htm

Le 11 février 624 marque la rupture entre le prophète Mahomet et les tribus juives de Médine. Cette rupture va déboucher sur un combat à mort (*). Mahomet et les juifs

Sensible à la théologie juive, le Prophète s’en inspire au commencement dans ses recommandations sur le jeûne et les interdits alimentaires relatifs au porc. Il adopte le calendrier lunaire des juifs, avec des mois réglés sur les cycles de la Lune. Il fixe le jeûne pendant la fête juive de l’Expiation. Et il prescrit à ses fidèles de se tourner vers Jérusalem pour la prière.

Il n’empêche que trois des quatre communautés juives de Médine persistent dans leur refus de se convertir à la nouvelle foi. Ces juifs reprochent en particulier à Mahomet de détourner le sens des textes bibliques et osent même se moquer de lui (*).

Le 11 février 624, une révélation divine enjoint à Mahomet et à ses disciples que la prière rituelle se fera désormais en se tournant non plus vers Jérusalem mais vers la pierre noire de la Kaaba (*), le sanctuaire des idolâtres de La Mecque.

Au printemps 624, à l’approche d’une caravane particulièrement riche en provenance de Syrie, Mahomet décide de l’attaquer. Mais ses plans sont déjoués par un espion.

Les Mecquois du clan des riches Koraishites dépêchent une armée au secours de leur caravane. C’est la bataille du puits de Badr, qui voit la victoire des musulmans malgré leur infériorité numérique. À son retour triomphal de la bataille de Badr, Mahomet ordonne l’exécution de deux prisonniers mecquois qui s’étaient montrés particulièrement virulents à l’égard du Prophète et de ses disciples.

Mahomet remarque par ailleurs que les juifs de Médine se sont tenus à l’écart de la bataille. Son dépit à leur égard n’en devient que plus grand. C’est ainsi que de nouvelles révélations divines l’amènent à remodeler le calendrier. Elles précisent en particulier que le jeûne musulman se pratiquera pendant le mois de ramadan, celui durant lequel se déroula la bataille de Badr. Les interdits alimentaires exprimés dans les révélations faites au Prophète restent quand à eux assez semblables à ceux des juifs.

Le fossé se creuse entre les juifs de Médine et la communauté des croyants. Trahisons, violences et médisances alimentent la zizanie, malgré le code de bonne conduite établi lors de l’arrivée de Mahomet.

Peu après la bataille de Badr, un incident met le feu aux poudres. Une ou plusieurs musulmanes sont molestées au marché par des juifs de la tribu des Banu-Kainuka. Échauffourée, meurtres de part et d’autre. Le chef de la tribu mise en cause refuse de payer l’amende réglementaire aux parents des victimes musulmanes. La tribu est assiégée par le Prophète et ses disciples et, au bout de deux semaines, contrainte de leur livrer ses immenses biens et d’émigrer.

Un peu plus tard, le 21 mars 625, lors de la fameuse bataille d’Ohod entre Mecquois et Médinois, la deuxième tribu juive, celle des Banu-Nadhir, se voit reprocher de soutenir les habitants de La Mecque. Elle est chassée vers le nord après un long siège et une violente bataille avec les musulmans.

Tandis que les musulmans poursuivent la guerre contre les Koraishites de La Mecque, Mahomet s’irrite de plus en plus du manque de soutien des juifs de Médine à son égard. La crise arrive à son terme en 627, après la « bataille du fossé » qui met une dernière fois aux prises Mecquois et musulmans de Médine.

Sorti vainqueur du siège, Mahomet décide d’en finir avec les juifs de la troisième et dernière tribu de Médine, les Banu-Kuraiza, qu’il accuse (ce qui est vrai) d’avoir soutenu les assaillants. Sur son ordre, les musulmans décapitent 600 à 700 hommes et les ensevelissent dans une grande fosse de la place du marché de Médine. Ils se partagent les biens de la tribu, ainsi que les femmes et les enfants.

http://www.herodote.net/06240211.htm

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Mahomet s’éteint à Médine le 8 juin 632 (le 13 du mois de Rabi’ premier, selon le calendrier arabe) des suites d’une douloureuse fièvre. Il a environ 63 ans (*). Sa tombe est creusée à l’endroit même de sa mort. A l’instant de mourir, le Prophète a achevé par les armes l’unification de la péninsule arabe. Mais bien qu’il ait eu neuf femmes légitimes, il ne laisse aucun fils survivant susceptible de lui succéder à la tête des croyants.

Mahomet laisse l’image d’un homme énergique mais aussi pénétré de sa mission divine. Il se défend d’être poète et se juge incapable d’inventer par lui-même quoi que ce soit de comparable au Coran. Il se reconnaît faillible et ne se veut en rien différent des autres hommes. C’est un guerrier qui ne rechigne pas à donner la mort. Il aime les femmes et ne s’en cache pas. Il consacre par ailleurs beaucoup de temps à la prière et dédaigne les richesses de ce monde.

Le premier calife

C’est Abou Bekr (ou Abou-Bakr) qui remplace le messager d’Allah au terme d’une brève lutte de succession. Il prend le nom de khalîfa (ou calife), d’un mot arabe qui veut dire lieutenant ou remplaçant. Ce premier calife a 59 ans. Il figure parmi les plus anciens compagnons de Mahomet. Il est aussi le père de Aïcha (ou Aïsha). Aïcha

Aïcha (ou Aïsha) est la femme préférée du prophète et c’est dans ses bras qu’il est mort. D’après son propre témoignage, Mahomet l’épousa quelques mois avant l’Hégire, alors qu’il avait passé la cinquantaine et qu’elle-même avait 6 ans.

Le prophète attendit toutefois qu’elle ait... 9 ans pour user de ses droits d’époux (en foi de quoi les disciples de l’ayatollah Khomeiny ont abaissé à 9 ans l’âge légal du mariage dans l’Iran moderne !).

Le mariage d’Aïcha est relaté dans l’un des textes officiels de la tradition islamique, le hâdith 67 39.

Abou Bekr n’appartient à aucune des grandes familles de La Mecque, ce qui lui vaut d’être accepté par toutes. Seul Ali, le gendre du prophète, déplore l’élection d’Abou Bekr. Ses ressentiments causeront plus tard la scission entre les musulmans orthodoxes de confession sunnite et ceux de confession chiite.

Avec l’aide de l’énergique Khalid ibn al-Walid, Abou Bekr maintient l’unité de la communauté musulmane, menacée par les rivalités de clans et quelques faux prophètes.

Premières incursions hors d’Arabie

Dès 633, un an après la mort de Mahomet, ses disciples ont déjà conquis et soumis la totalité de la péninsule arabe.

Sous le règne du premier calife, quelques troupes de bédouins pillards entament des incursions hors de la péninsule arabe, en direction des empires perse et byzantin. Elles bénéficient de l’instabilité politique de l’empire perse. Après la mort du roi Chosroès II en 628, pas moins de huit souverains se succèdent en l’espace de trois ans.

La conquête arabe prend tournure lorsqu’une troupe de cavaliers sous le commandement de Khalid ibn al-Walid pénètre en territoire perse et s’empare en 633 de la ville de Hira (Irak actuel). Khalid envoie une énorme quantité de butin au calife, inspirant à ce dernier une exclamation célèbre à défaut d’être attestée : « La matrice est sûrement épuisée. Une femme ne portera plus un Khalid » [en d’autres termes : je n’imagine pas qu’un autre homme puisse renouveler pareil exploit].

Pour la première fois, les musulmans, jusque-là astreints à une relative austérité, entrevoient le profit à gagner des conquêtes lointaines. Le vieil Abou Bekr meurt cependant trop tôt pour en cueillir les fruits. Avant de rendre l’âme en 634, après deux ans de califat, il désigne Omar pour lui succéder.

http://www.herodote.net/histoire06080.htm

Les Arabes vainqueurs des Byzantins auYarmouk Avec l’aimable contribution d’Abderrahman Benamara

Le 20 août 636, quatre ans après la mort du prophète Mahomet, les cavaliers arabes triomphent d’une nombreuse armée byzantine sur les rives du Yarmouk, un affluent du Jourdain, à une centaine de kilomètres au sud de Damas. Divorce en Méditerranée

Après la bataille du Yarmouk, une longue suite de victoires va s’ensuivre. Elle vont livrer aux musulmans tout le bassin méridional et oriental de la Méditerranée. C’est la fin de l’unité du bassin méditerranéen organisée autour de la culture gréco-romaine et de la foi chrétienne.

Une nouvelle époque historique commence où le bassin méditerranéen est organisé autour de trois grandes aires de civilisationse : l’aire gréco-byzantine, chrétienne orthodoxe autour de la mer Égée et des Balkans, la chrétienté catholique romaine, à la pointe occidentale de l’Euurope, enfin le monde musulman, de l’Andalousie au Moyen-Orient.

Un homme de caractère

Les Arabes musulmans ont porté à leur tête le calife Omar, deux ans plus tôt, en 634, en remplacement du vieil Abou Bekr. Issu d’une famille obscure de La Mecque, Omar ibn al-Khattab s’est rallié tardivement à Mahomet après l’avoir violemment combattu. À la mort du prophète, en 632, son intervention a permis de maintenir l’unité des musulmans autour du premier remplaçant (ou « calife »), le vieux Abou Bekr. Avant de mourir deux ans plus tard, Abou Bekr l’a naturellement désigné pour lui succéder.

Énergique quadragénaire, Omar s’octroie le titre de « Commandeur des Croyants » (Amir al Mou’mimin), établit les règles de la théocratie musulmane et fait débuter le décompte des années à l’Hégire.

Triomphe inattendu

Le calife est un jour prévenu qu’une partie de ses troupes est menacée par une armée grecque au sud de Damas, en Syrie. Il en avertit son général Khalid qui vient de mener des incursions victorieuses sur le territoire de l’empire perse. Le général se porte au secours de ses coreligionnaires. Après cinq jours de marche, il rassemble l’ensemble des combattants musulmans et décide de faire face à l’ennemi.

L’affrontement décisif a lieu sur le fleuve Yarmouk avec une armée byzantine supérieure en nombre mais peu motivée...

L’armée rassemblée par l’empereur Héraclius et confiée au commandement du général Théodore est surtout composée d’Arméniens et... d’Arabes.

Elle est pénalisée par les dissensions théologiques au sein de l’empire romain d’Orient entre le patriarcat de Constantinople et les chrétiens monophysites du Proche-Orient.

Les chrétiens orientaux ont déjà pris le parti des Perses contre les Byzantins. Cette fois encore, ils se montrent peu soucieux de refouler l’envahisseur et se gardent de prêter leur concours à l’armée de Théodore. Celle-ci est donc battue sans que cela affecte d’ailleurs beaucoup les dirigeants de Constantinople, qui s’inquiètent bien davantage du péril perse ou encore bulgare.

Fort de cette victoire inespérée, Khalid occupe l’année suivante, en 636, Damas, capitale de la Syrie. Seules une quinzaine d’églises sont laissées aux chrétiens.

Le conquérant (en arabe, fatih : celui qui ouvre une contrée à l’islam) occupe par ailleurs Antioche, métropole prestigieuse de l’Orient hellénistique (*). C’est ainsi que la riche Syrie tombe sous la domination arabe.

Comme le calife Omar craint la popularité de Khalid, il lui enlève son commandement et le transmet à Abou Obayda. C’est à ce dernier que revient la gloire de conquérir Jérusalem en 638. Les chrétiens sont tolérés dans la ville sainte moyennant tribut cependant que les juifs en sont chassés.


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