Merci pour cet article. C’est vraiment à creuser de près.
Une seule remarque : parler de libéralisme dans ce début du XXI siècle n’est par forcément le plus approprié. Depuis les années 1880, le libéralisme a cédé la place à l’impérialisme protectionniste en tant que mode de fonctionnement du capitalisme. En témoignent les très nombreuses guerres coloniales, mondiales, et « régionales » qui n’ont toujours pas disparu.
La « liberté d’entreprendre » n’existe pas de nos jours. Les PME sont pour l’essentiel des sous-traitantes des multinationales, et de façon générale on ne monte pas une entreprise privée avec des chances de s’en sortir sans le soutien d’un groupe influent. De nos jours, les multinationales et les lobbies financiers sont devenus beaucoup plus puissants que la plupart des Etats de la planète.
Précisément, la grande expansion coloniale française se fit déjà au nom de l’exportation de capitaux. Mais c’était du grand capitalisme et avec le soutien des canonnières. Voir le texte intégral du discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 :
Le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 (I)
et d’autres liens fournis dans nos commentaires récents accessibles ensemble ici :
http://www.agoravox.fr/auteur/independance-des-chercheurs
Nous avions déjà fait cette remarque en mars dernier, à propos d’une vidéo de Geneviève Azam. Voir, pour la vidéo :
http://www.dailymotion.com/search/azam/video/x8rxrj_du-processus-de-bologne-a-la-lru-un_news
et, pour notre article :
CNRS, INSERM et politique de l’Union Européenne (II)
où nous écrivions :
Notre remarque sur la vidéo de Geneviève Azam : nous ne pensons pas
que, dans l’actuel contexte de mise en place d’une véritable dictature
mondiale des oligarchies financières, il soit vraiment possible de
parler de « néolibéralisme », de « dictature des marchés » ou d’une quelconque «
absence de pouvoir politique ». Ce sont les grands holdings financiers
et les multinationales, qui détiennent le pouvoir économique et
politique. Nous aborderons la question du libéralisme dans une note
ultérieure, avec un bref rappel historique.
(fin de citation)
Nous pensons que ce à quoi on assiste, c’est à la mise en place d’un véritable Etat privé. Les entités publiques sont de plus en plus à son service. Rien d’etonnant : déjà il y a un siècle, le mouvement ouvrier avait dénoncé l’asservissement des Etats théoriquement « publics » par la grande finance.
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs