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Commentaire de jojo

sur Sarkozy, rupture tranquille ou inquiétante illusion ?


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jojo (---.---.57.171) 3 décembre 2006 17:56

«  »Travailler« ses capacités, c’est se rendre meilleur ; »travailler« , c’est gagner de l’argent. Dans les deux cas, c’est se donner les moyens de peser sur son existence. Le travail rend donc libre, oui. »

Tu fais un raccourci un peu étrange. Travailler ses capacités, ce n’est pas quelque chose de lié au travail. Le travail à la chaine, le travail d’une caissière... ne font travailler aucune capacité, mais peuvent être suffisament fatiguants en eux-même pour limiter la possibilité de travailler ses capacités en fin de journée et les week-ends. Travailler c’est gagner de l’argent... ou simplement subsister.

En fait, ce que tu nous dit c’est qu’une activité intéressante et que l’argent rendent libre. Oui. Mais ça n’est pas synonyme de travail. Parfois, cela coïncide, parfois c’est en opposition. C’est pourquoi ton affirmation est fausse.

A propos du travail, Sarkozy n’a d’ailleurs rien répondu de valable à la chômeuse. Je vous la fait en version courte : "Je ne trouve pas d’emploi, ma région est sinistrée, que proposez vous ?
- Il faut travailler plus pour avoir plus d’argent, et je propose que les français profitent vraiment du fruit de leur travail"

Ok super, ça n’avait rien à voir mais étant donné que c’était le message qu’il voulait faire passer (combien de fois s’est-il répété, combien de formules toutes faites dans sa prestation ? c’était effarant), il s’est permis un hors-sujet.

Mais même sa formule ne se basait sur rien, aucun chiffre, aucune proposition concrète, juste une idée qui pouvait plaire au spectateur, un rêve hypnotique. En effet, quasiment tous les travailleurs ont la sensation de ne pas gagner assez et de mériter plus. Ca peut toucher leur inconscient, leur faire penser que leur pouvoir d’achat augmentera. Surtout qu’il l’a promis à maintes reprises.

Il y a un postulat à son discours, qui est celui d’une extension immédiate du nombre d’heures « travaillables » dans lesquelles chacun pourrait piocher à la demande afin de gagner plus. Au-delà de savoir si c’est bien ou non d’un point de vue « humain », c’est surtout une illusion complète fondée sur du vide.

Alors forcément, lorsqu’il s’est trouvé confronté à quelqu’un qui lui disait qu’il n’y avait pas de travail, même en cherchant, il n’avait rien à répondre. Car s’engager dans ce dialogue, c’était remettre aussi remettre en question son principe de « progrès » basé sur cette manne de travail virtuelle. Et il a noyé le poisson.


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