Qu’une entreprise est d’abord redevable à son pays d’origine, avant même ses actionnaires,
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propos debile, excusez moi. Les actionnaires possedent l’entreprise. Ce
sont eux qui mettent de l’argent dans la boite. Sauf s il s’agit d une
boite publique.</i>
Oui, bin propos dogmatique aussi. Si c’est vrai que de jure une entreprise ne dépend que de ses actionnaires, il s’agit là d’un lien parfaitement amoral, d’une dépendance purement technique. De facto, une entreprise dépend de l’Etat, et il me semble qu’un Etat a toute la légitimité morale pour imposer des contraintes aux entreprises qui réalisent des profits grâce à lui. En France une entreprise bénéficie d’infrastructures de qualité, d’une administration certes souvent kafkaïenne mais dans l’ensemble efficace et surtout beaucoup moins corrompue qu’ailleurs et surtout d’une main d’œuvre qualifiée, très productive et en bonne santé. Tout cela elle le doit presque exclusivement aux dispositifs publics payés (cher) par le contribuable. Et je ne parle même pas des subventions publiques massives dont les entreprises bénéficient régulièrement, surtout en tant de crise.
Donc sur le fond Armand a raison : il est vain de chercher une quelconque légitimité morale au pouvoir monopolistique du capital dans la gouvernance des entreprises. C’est juste un fait accepté parce qu’on a pas vraiment le choix. Par contre la où Armand se plante c’est quand il accuse l’Europe là où nos dirigeants passés et actuels sont les premiers responsables, et là où ils ont agi avec notre bénédiction. Oui il y a des traités à respecter, mais ces traités ont leur raison d’être... Si une boite turque implantée en France se mettait à relocaliser sa production en turquie en virant ses salariés français sous pression du gouvernement turc, nous serions les premiers à gueuler et nous aurions raison.
Et puis il faut être honnête, il y a un réel intérêt à ce que le mécanisme de délocalisations fonctionne de manière un peu régulée avec des pays qui acceptent l’acquis communautaire et notamment les libertés syndicales qui vont avec. Le made in Turkey, certes c’est pas le made in France mais c’est une concurrence beaucoup moins sauvage que le made in China. Les ouvriers roumains de chez Logan, qui ont mené une grève très dure il y a deux ans pour obtenir une augmentation conséquente, ont fait beaucoup plus pour la lutte contre le dumping social que tout nos politicards avec leur discours formaté sur la pseudo-dictature européenne.