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Commentaire de lolo

sur La crise actuelle est-elle plus grave que celle de 1929 ?


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lolo 25 janvier 2010 00:10

Tout d’abord félicitation à l’auteur pour cet article, que même un néophyte comme moi dans les questions de finance et d’économie est arrivé à suivre malgré sa longueur.

Etant chercheur de profession (biologie/chimie), j’ai fait ma thèse au sein d’une multinationale française et je suis parti aujourd’hui travaillé de l’autre cotés des Alpes chez nos cousins helvétiques ; je voudrais juste intervenir sur la croyance que nous allons nous en sortir grace à l’innovation.

"Les premiers doivent mettre en œuvre des politiques visant à stimuler la croissance potentielle car ils ont des taux de croissance structurellement faibles. La seule solution est de développer l’innovation dans l’ensemble des secteurs économiques.

En effet la stratégie de niche, suivie par les Etats-Unis dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et de notre pays dans l’aéronautique et le nucléaire, n’est pas efficace afin de stimuler la croissance.
On ne peut développer des services à forte valeur ajoutée qui s’il existe une
production industrielle à forte valeur ajoutée.
Ils doivent, en outre, développer leurs capacités exportatrices afin de satisfaire les besoins des pays émergents.« 

A mon sens, il faut que les pays »riches" se réindustrialisent en général. Car comme le dit l’auteur on ne peut avoir une innovation efficace que s’il y une étroite collaboration de la recherche et du secteur de l’innovation avec une industrie. Mais malheureusement ce n’est pas du tout le chemin que l’on prend. L’industrie continue à régresser et la recherche est mauribonde en France du moins. Or pour innover, il faut de bon chercheurs, mais aussi de bons industriels avec du savoir-faire et du métier.

Certe ce ne sont que des impressions que je tire de mon environnement et de mon expérience. Néanmoins il doit certainement y avoir du vrai dans cela. De ce que j’ai vu en France, la recherche mis à part quelques niches (nucléaire) est bien mauribonde et je ne vois rien qui soit mis en place pour la dynamiser, malgré les dires de notre cher président.

1. Tous les jeunes chercheurs et posdoctorant de France ne songent qu’à une chose, partir, partir de leur cher pays. Dans le public, comme dans le privé, les salaires sont tellement bas et proches du smic, que je vois mal comment ils pourraient être motivés. Il ne reste plus que les grands groupes qui proposent des salaires décents et encore c’est tout juste s’ils proposent à ces bac+8 des salaires à 1.8 fois le smic tout au plus...

2. Il n’y a plus d’étudiant qui souhaite faire des sciences, et encore moins une thèse. Les jeunes ont trés bien compris que c’est la finance qui rapporte, et pas les sciences. Et ils sont trés conscients que les métiers de la science ne leur offrent que très peu de perspectives en terme d’emploi et salaire, et qu’ils ne rentabiliseront jamais l’investissement mis dans un doctorat. Dans certaines villes de France, il y avait même parfois plus de bourses de thèse à offrir, que de candidats à s’engager dans un doctorat, du kamais vu.
 
3. Les laboratoires français et américains sont pleins à craquer de postdoctorants indiens, chinois et autres qui une fois leur postdoctorat achevés repartent dans leur pays, où ils trouveront des perspectives bien plus intéressantes qu’en Europe ou aux USA.

4. Les pays asiatiques commencent aussi à développer une recherche de qualité eux aussi, nous n’en auront pas le monopole. D’ailleurs, le paradis des thésards européens fraichement diplomés, s’appelle désormais non plus les USA, mais Singapour ou Hong-Kong où les offres de postdoctorats et autres sont de plus en plus nombreuses.

En conclusion, je crois que l’Asie pourraient effectivement devenir le coeur de l’économie mondiale à l’avenir. Elle concentre l’épargne et les capitaux, a attiré les industriels, ce ui mécaniquement engendre un développement de la recherche et de l’innovation.
Dire que notre capacité innovatrice va nous sauver relève de l’hérésie. Je ne vois pas pourquoi les asiatiques ou autres pays en développement s’interdiraient de faire de la recherche et d’innover.

Ensuite, quant à la crise et ses perspectives, je pense qu’il faudra nécessairement en passer par la nationalisation des banques, et qu’il faut mettre un terme au règne des grands banquiers. La finance doit être au service de l’économie, et non pas le contraire.

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