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Commentaire de bright nantes

sur Pour une synthèse sur le débat de la Burqa


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bright nantes bright nantes 26 janvier 2010 13:29

Bonjour Damien,

Vous annoncez une « synthèse » des arguments présentés à la suite de votre dernier article ; il s’agit davantage d’une reformulation des vôtres ; mais peu importe, c’est votre article smiley et pas le mien…

Je vous ferai donc l’économie de la reformulation des arguments que je vous avais opposé pour vous dire mon opposition à votre velléité d’interdire le port du voile intégral dans la rue, car c’est bien de cela qu’il est, in fine, question – tout le monde, absolument tout le monde, est d’accord sur la dimension sécuritaire (banques, écoles, etc.) et il n’y a absolument pas besoin d’une loi pour cela -.

Par contre vous ajoutez un nouvel argument (ou disons, à tout le moins, que je n’avais pas identifié que vous l’aviez mobilisé dans votre papier précédent) : Pour finir, dites-vous, rappelons que le même débat avec les mêmes arguments a eu lieu lors de la question du voile dans l’école publique, et qu’aujourd’hui plus personne ne se pose la question.

Je regrette, Damien, mais c’est faux, tout simplement faux.

La question qui était posée était celle de l’interdiction du port des signes religieux visibles (et pas seulement le voile) dans les établissements de l’enseignement public primaire et secondaire.

Mais bon, reconnaissons que même si le problème avait été identifié et soulevé par le mouvement laïque dès l’adoption de la loi Jospin – qui a créé la faille dans le dispositif - le fait déclencheur, à l’échelle de l’opinion publique, a bel et bien été le port du voile : les collégiennes de Creil, il y a vingt ans déjà.

Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire mais si il est vrai que pour certains le même argument du risque de stigmatisation des populations d’origine musulmane était mobilisé, le mouvement laïque, pour ses principaux porte-parole (libre pensée, union rationaliste) était bel et bien partisan du retour (car il s’agissait d’un retour) à l’interdiction du port des signes religieux visibles dans les établissements publics d’enseignement primaire et secondaire.

Un débat secondaire existait sur la nécessité d’une loi pour le faire, ou si il ne suffisait pas d’abroger l’article 10 de la loi Jospin et de réactiver les circulaires Jean Zay. D’autres débats nous opposait à ceux qui réclamaient l’extension de cette interdiction à l’université (comme ceux qui sont devenus RL aujourd’hui et sont parmi les animateurs les plus prolixes de la campagne présente) ou aux établissements d’enseignement privés sous contrat.

Donc, non Damien, vous ne pouvez pas, sauf à trahir l’histoire établir un parallèle entre ces deux questions. Le débat de 1994 avait pour cadre la laïcité scolaire. Le débat d’aujourd’hui a pour cadre la laïcité institutionnelle. Au nom de la conception de la laïcité que je défends et que je partage avec les plus grandes organisations laïques de ce pays (ligue de l’enseignement, fédération nationale de la libre pensée, union rationaliste) croix, voiles et kippa n’ont rien à faire dans les établissements publics d’enseignement primaire et secondaire, par contre la rue (comme l’université, pour les étudiants et étudiantes) est un espace de liberté. Si vous ne saisissez pas la nuance et que vous mettez un grand signe égal partout toute discussion devient matériellement impossible.



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