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"Un allié des États-Unis jusqu’en 1989
Les raisons de l’exécution précipitée de Saddam Hussein
Il faut savoir que, jusqu’en 1989, Saddam Hussein était
un allié des États-Unis et des grandes puissances occidentales. Et lors
de la guerre irako-iranienne, quand Washington et ses partenaires
occidentaux eurent constaté que l’offensive irakienne tournait au
désastre, ils entreprirent d’aider massivement le régime de Saddam,
considéré comme laïque et pro-occidental, contre l’Iran de Khomeiny,
perçu comme la principale menace contre les intérêts du « monde
libre ». En 1982, William Casey, chef de la CIA, débarque à Bagdad,
suivi une année plus tard par l’envoyé spécial de George Bush père,
Donald Rumsfeld. But de ces visites : rassurer et soutenir Saddam
contre Khomeiny. Les firmes, notamment françaises, arrachent des
contrats faramineux. Outre les armes militaires classiques -
hélicoptères, avions, missiles, armes lourdes... -, un document du
Sénat américain révèle que 61 livraisons de cultures biologiques ont
été expédiées en Irak par un laboratoire sous contrôle de l’armée
américaine.
Des gaz de combat fournis par des sociétés occidentales
Bechtel, filiale de Halliburton, a réalisé une usine de
fabrication de gaz de combat. Une autre entreprise franco-allemande,
basée en Alsace, a quant à elle construit une usine de gaz de combat à
Samara. Ce sont donc des armes chimiques fabriquées grâce aux aides
américaine et occidentale qui ont été employées par l’armée de Saddam
contre l’armée iranienne et les civils kurdes de Halabja. Ce sont des
hélicoptères Bell, de fabrication américaine, qui ont déversé le gaz
moutarde sur les civils kurdes. Ce sont des Mirage équipés de missiles
Exocet fournis par la France qui ont permis de bombarder et d’écraser
les insurrections kurdes et chiites. Et pendant que l’armée de Saddam,
noyée d’armes occidentales de toutes sortes, bombardait et massacrait
sans désemparer, Washington s’employait à bloquer au Conseil de
sécurité toute résolution condamnant les crimes de guerre irakiens,
allant jusqu’à accuser l’Iran d’avoir utilisé en premier des bombes
chimiques. Exécuté, Saddam a emporté dans sa tombe des secrets gênants
pour Washington et pour tous ceux qui avaient intérêt à le faire taire."