@ Emile Mourey
"D’où viennent nos valeurs morales ? C’est la question que je me pose et
que je vous pose."
Il m’est difficile de répondre à vos questions dans le cadre étroit que je m’étais fixé pour vulgariser la notion de complexification du vivant. La notion de compétition des éléments de culture est abordée actuellement par beaucoup de scientifique dans le cadre de la mémétique qui est un courant de pensée prolongeant les idées de Richard Dawkins qui a inventé le terme de « meme », par analogie aux gènes.
L’origine de nos valeurs morales est un autre sujet passionnant qu’il est tout aussi difficile de traiter brièvement. Je ne voudrais cependant pas éluder totalement votre question car vous attendez évidemment de moi une réponse scientiste et non pas philosophique. Pour être simple, disons que nos valeurs morales viennent de l’amour qu’il est nécessaire que nous nous portions à nous-mêmes. Dès lors que nous avons accédé à la conscience supérieure, tout converge pour que ce « moi » ait un régime de faveur et les émotions sont là pour que les actions soient orientées vers l’amélioration de notre bien être (milieu intérieur). Ce moi conscient s’est prolongé dans le phénomène social par une sorte de miroir, analogue à nos propres cartes internes, générant un sentiment qu’on appelle l’empathie, qui permet d’étendre notre égocentrisme à ce qui nous ressemble. On conçoit que ce caractère ait été déterminant pour la cohésion sociale, mais n’allait pas sans sa contrepartie de détruire les ennemis. Vous avez ici tous les fondements biologiques de l’amour du prochain qui ne va pas sans la haine des autres et toutes les variantes de la xénophobie, racisme et sentiments assimilés. Des constructions intellectuelles plus élaborées ont fixé des conventions sociales mieux adaptées par la suite, par l’entremise de lois ou de religions notamment.