@Marsu
« ...vu que l’être est inconnaissable. On ne peut connaître qu’une chose, et très parcellairement : Comment on fonctionne, et non pas Qui on est. »
Mais c’est là toute l’erreur de l’esprit moderne, la véritable connaissance s’identifie avec son connaisseur, la multiplicité n’est qu’une illusion, c’est une image imprimée dans notre mental, c’est justement ce que chaque religion combat avec plus ou moins de clarté : Cette division opérée par le mental nous oblige, nous force à décomposer l’unique, un peu comme le prisme et la lumière. La cohérence du monde vient de sa source unique et l’image de la projection sur un écran (le mental) en est la plus belle analogie. Nous ne connaissons les choses que par reflet, par perception, et cette connaissance est forcément parcellaire puisqu’elle est multiple. D’ailleurs cette chose n’existe pas en soi et en dehors de soi d’une manière indépendante, elle provient du principe qui est la définition de cette chose. Donc pour connaître véritablement, il faut être, c’est à dire se réidentifier avec le principe ce qui actuellement, il est vrai, est très difficile tant le mental (l’écran) se prend pour la source et c’est bien pour cela qu’il ne trouve rien et qu’il tourne en rond. L’être est inconnaissable tant que l’observateur séparera illusoirement ce qu’il cherche de ce qu’il est lui-même : pour connaître l’or, il faut être l’or, c’est à dire s’identifier au principe de l’or, ce qui fait la qualité de l’or c’est son principe pas son expression, c’est à dire pas tel qu’on le perçoit mais tel qu’il est. Le fonctionnement est accessoire voir dangereux puisqu’il plonge illusoirement l’être dans un système de logique qui n’aboutit pas à lui-même : Je donne toujours le même exemple, mais il a le mérite d’être limpide, le comment du soleil aboutit à une fusion thermonucléaire alors qu’il est en réalité l’expression du principe Divin, c’est à dire qu’il représente symboliquement le Divin (la lumière) pour l’homme, si l’homme perd de vue ce sens, il se perd lui-même et c’est en ce sens que la civilisation moderne a perdu pratiquement toute trace de sens, c’est à dire de réalité.