Un article de Tlaxaca sur la situation au Vénézuéla bien plus objectif :
El Pais baillonne Chavez
Une fois de plus, le journal espagnol El País nous donne une leçon de journalisme de qualité avec son éditorial du 26 janvier, intitulé “Chávez Amordaza.”
(Chavez censure). Cet éditorial marque la ligne idéologique d’un
journal et dans le cas présent, il définit très clairement la position
du média vis-à-vis du processus vénézuelien
El País critique la suspension temporaire de 6 chaines de télévision au Venezuela.
American Network, America TV, Momentum, RCTV, Ritmo Son et TV Chile,
sont suspendues jusqu’à ce qu’elles acceptent de respecter les lois en
vigueur. Les points soulignés par El País correspondent parfaitement avec ce qui se diffuse internationalement dans les médias commerciaux.
L’éditorial s’ouvre en affirmant que “le gouvernement vénézuelien a définitivement coupé le signal au canal de télévision”.
Or la suspension de la possibilité d’émettre de ces six chaines n’est
pas définitive. Il n’y a aucune déclaration de la part des responsables
de cette mesure qui indique qu’elle sera définitive, au contraire il
s’agit d’une suspension temporaire. Cela a été dit et redit par la Commission Nationale des Telecommunications,
CONATEL (équivalent du CSA) et les compagnies de cable elles-mêmes ont
insisté en ce sens auprés des chaînes privées. Ce n’est donc en rien
une suspension définitive comme le clame l’article.
Les chaines suspendues, qui
avaient parfaitement connaissance du cadre juridique qu’elles étaient
dans l’obligation de respecter, doivent se présenter devant la CONATEL
pour s’enregistrer comme production nationale audiovisuelle
et ainsi réunir les conditions requises par la Loi de responsabilité
Sociale pour la Radio et la Télévision (Resorte). Elle pourront dès
lors immédiatement recommencer à émettre. C’est donc une mesure de
réajustement vis-à-vis des lois vénézueliennes. Le canal TV Chile, par
exemple, voit son signal déjà en cours de rétablissement
Cependant, dans ce spectacle,
Radio Caracas Television ( RCTV) a un autre objectif : créer de
l’agitation dans des rues. Il faut rappeler que RCTV
a participé activement au coup d’Etat du 11 avril 2002, et à d’autres
tentatives de déstabilisation ces dernières années. Son objectif semble
être de se victimiser, de maintenir la situation de conflit dans la
rue, et de créer de la violence. Le 26 janvier, la mort de deux
étudiants dans la ville de Mérida a été confirmée, l’un d’entre eux
était membre du Parti Socialiste Unifié du Venezuela, et manifestait
pour appuyer les mesures du gouvernement.
El País continue en
expliquant que “Caracas accentue sa politique visant à faire taire les
médias d’information critiques”. Depuis que Chávez gouverne, aucun
média de communication ne s’est vu interdire pour avoir été critique.
Dans le cas en question de RCTV en 2007, c’est la concession pour
émettre sur le canal hertzien public qui est arrivée à terme. La chaîne
a été transférée vers le réseau câblé et satellite. En 2007, le même
journal répétait à l’envie que RCTV avait été fermée. Dans ce cas, si
la chaine a été fermée en 2007, comme le claironnaient les grands
médias, qu’est-ce qui est fermé aujourd’hui par le gouvernement ?
El País insiste également sur
la question de la répression : “ce n’est pas la première fois que des
voix discordantes sont supprimées” ... “en aout passé, Caracas à muselé
trente autres stations de radio qui supposément n’auraient pas
renouvelée leur concession administrative”. En août 2008 les
concessions de diffusion pour 34 radios sur les plus de 800 existantes
au niveau national ont été révoquées. Ces stations furent fermées, non
pas pour des raisons politiques, mais parce qu’elles refusaient de
respecter la Loi Organique des Télécommunications. Certaines d’entre
elles n’étaient même pas d’opposition, toutes les stations du pays
ayant été inspectées en application de la loi et certaines d’entre
elles présentaient des irrégularités.
Celles-ci eurent un délai de
plusieurs mois pour régulariser leur situation, et finalement, celles
qui n’y avaient pas remédié ont été fermées. Ces mesures sont
habituelles dans tous les pays, les stations qui ne respectent pas la
loi sont suspendues. Certaines d’entre elles, héritées de père en fils,
dans la totale illégalité, appartenaient à des entrepreneurs de
l’opposition qui, une fois de plus, ont profité de l’application de la
loi pour générer des troubles et accuser le gouvernement d’attaquer la
liberté d’expression. La mise à jour des ondes permet d’ailleurs de
libérer certaines fréquences pour les médias associatifs, qui
connaissent un boom depuis leur légalisation par le gouvernement
bolivarien et de poursuivre ainsi la démocratisation du "latifundio
radio-électrique".
El País, dans son éditorial,
cite que “la commission inter-américaine des droits humains considère
la mesure comme une attente aux garanties constitutionnelles et ajoute
que les chaines fermées n’ont pas eu la possibilité de se défendre
devant une autorité impartiale.” Nous ne savons pas à quoi il est fait
allusion par “se défendre devant une autorité impartiale”. La CONATEL
est l’organisme public qui régule les télécommunications au Venezuela
et ses portes sont ouvertes pour que ces chaines présentent les
pré-requis édictés par la Loi Resorte et rétablissent leur diffusion.
Diosdado Cabello, président de la CONATEL l’a répétée une fois encore :
“le signal est resté ouvert pour les autres télévisions qui ont été
établies comme productions nationales, la loi est la même pour tout le
monde. Nous avons tous les mêmes droits et devoirs”
......La suite sur :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9879&lg=fr
Comme on le voit, la « censure » au Vénézuela n’empêche guère El Pais de s’exprimer dt de dire n’importe quoi.