Le problème de fond dans l’étude des Celtes est que l’archéologie a complètement pris le pas sur la recherche historique dans son ensemble alors qu’elle n’en est à l’origine qu’une composante. L’historien et l’archéologue ne cherchent pas la même chose. Le premier cherche à reconstituer de la façon la plus complète possible le fonctionnement des sociétés du passé alors que le second ne cherche que les vestiges qui aident à cette reconstitution. Les sites actuels où on place les capitales gauloises tel que Merdogne ou le Mont-Beuvray satisfont pleinement l’archéologue qui peut y faire des fouilles à sa guise sans être dérangé par la construction d’un centre commercial ou autre parking. Cette situation satisfait également le politique qui a ainsi un bon argument pour réduire au minimum les fouilles préventives dans son centre-ville à l’occasion des chantiers. Pour le touriste enfin, une capitale gauloise verdoyante est autrement plus attrayante que recouverte d’immeubles et de pavillons. Tout le monde trouve son compte dans la situation actuelle, tous sauf l’historien à qui il est refusé d’englober dans son raisonnement l’ensemble du territoire et qui devrait se limiter aux zones fouillées, c’est à dire même pas 1% du territoire.
Pour falsifier encore un peu plus l’affaire, on qualifie de monumentaux des murs tout ce qu’il y a d’ordinaires. On appelle « agglomérations denses » des bourgades d’à peine quelques dizaines de maisons. Est-ce normal ?
Regardez les vestiges de Pompéi puis regardez ceux du Mont-Beuvray. César a dû vraiment être très impressionné par cette capitale gauloise.
Quel est le rôle premier du chercheur qui se veut scientifique ? Chercher encore et toujours à confirmer les thèses en vigueur ou bien chercher à les infirmer et à en proposer de nouvelles ?
Il n’y a pas de complot global derrière cette situation. Il y a juste la complaisance entre les décideurs et la peur des exécutants de se faire marginaliser ou éjecter. Notre société dans son ensemble fonctionne ainsi.