• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de sisyphe

sur La gouvernance mondiale s'avance masquée sous couvert de l'économie-carbone


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

sisyphe sisyphe 30 janvier 2010 13:46

Des chercheurs financés par l’UE (Union Européenne) viennent de publier un rapport évaluant l’impact des émissions des transports routiers, aériens et maritimes sur l’atmosphère terrestre. Ce rapport s’inscrit dans le cadre de QUANTIFY (« Quantifying the climate impact of global and European transport systems »), un projet financé au titre du sixième programme-cadre (6e PC) à hauteur de 8,39 millions d’euros. Les partenaires de QUANTIFY cherchent à déterminer l’impact actuel et futur des systèmes de transport européens et internationaux sur le climat.

Les émissions provoquées par le trafic représentent une part importante de la pollution atmosphérique en UE et dans le monde et sont en tête de liste des objectifs de la politique sur le changement climatique.

Dans son rapport, QUANTIFY décrit l’impact majeur de la pollution par l’ozone dans la troposphère (la couche inférieure de l’atmosphère) sur notre bien-être et les rendements agricoles. Mais ce n’est pas tout. L’ozone est également un gaz dont l’effet de serre est important, et bien qu’elle se produise naturellement, la lumière du soleil et les polluants intensifient ses effets.

Les partenaires de QUANTIFY ont appliqué six modèles différents de chimie atmosphérique afin d’évaluer l’impact des émissions résultant des transports routiers, aériens et maritimes sur la quantité d’ozone. Ils ont également évalué l’impact du radical hydroxyle (OH), considéré comme le « détergent » de la troposphère car il réagit avec de nombreux polluants et gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et aide à les éliminer.

Mené par le Centre aérospatial allemand (DLR), le projet QUANTIFY a découvert que les émissions issues des transports et conduisant à un taux élevé d’ozone sont à leur maximum pendant l’été dans l’hémisphère Nord. L’impact le plus important constaté s’étend de l’Est des États-Unis, traverse l’Atlantique et touche l’Europe de l’Est. Les chercheurs ont également découvert que les changements sont environ 50% moins importants dans l’hémisphère Sud que dans l’hémisphère Nord.

Le principal coupable semble être le secteur maritime. D’après les partenaires, ce secteur est responsable de l’impact maximal sur la basse troposphère et de plus de la moitié des changements de la quantité d’ozone engendrés par les transports dans diverses régions.

Quant aux émissions du secteur aérien, elles n’ont pas d’impact majeur sur la haute troposphère, mais ont un effet important sur l’ozone dans la tropopause, la zone de transition entre la troposphère et la stratosphère (la seconde couche de l’atmosphère terrestre).

Un autre coupable est le trafic routier, qui affecte la troposphère supérieure de l’hémisphère Nord. Cet impact s’amplifie durant la période estivale dans l’hémisphère Nord. En revanche, les contributions relatives de chaque secteur sont plus ou moins semblables durant la période hivernale dans le Nord, déclarent les experts.

En bref, les émissions du secteur maritime ont le plus grand impact sur les niveaux globaux d’OH dans la basse troposphère ; ainsi, les données ont montré que « le plus grand impact de ce secteur se traduisait par une réduction de la durée de vie du méthane dès sa libération dans des régions relativement propres au-dessus des océans subtropical et tropical, où l’OH est très sensible aux émissions provenant du trafic ».

Les partenaires de QUANTIFY ont également étudié l’impact potentiel de l’ozone et du méthane sur le changement climatique en mesurant le forçage radiatif (RF, de l’anglais radiative forcing) associé, qui représente le déséquilibre entre le flux entrant et sortant de radiations provoqué par un changement de composition de l’atmosphère.

Selon les chercheurs, un RF positif entraîne un réchauffement, et un RF négatif un refroidissement. Les données ont montré que le RF positif a pour cause les émissions des transports routiers et aériens, et le RF négatif les émissions des transports maritimes.

Mais la situation n’est pas brillante pour autant. Les émissions du secteur maritime ont un impact négatif sur la santé et favorisent l’eutrophisation (une accumulation graduelle de débris organiques dans les eaux stagnantes provoquant la croissance excessive des plantes) et l’acidification.

L’UE est déterminée à diminuer ses émissions, en commençant par une réduction de 20% de ses émissions de dioxyde de carbone d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès