Bonjour Nicolas,
Une nouvelle fois je trouve ton article très bien ficelé et particulièrement à propos. Disons qu’il s’agit plus d’une réponse que d’un article, mais au moins cela a le mérite de poser la question cruciale :
Ou se positionne l’UDF et jusqu’à quel point est-elle libre ?
Cette question me semble d’autant plus cruciale qu’en effet Bayrou doit admettre que sur le terrain, l’UDF est l’allié -et porteur d’eau- de l’UMP.
Si Bayrou voulait vraiment « couper » et être libre, il devrait clairement évoquer sa position pour les élus locaux, chose qui, à priori l’amène à faire un choix crucial, un choix décisif :
Afficher contre une partie de ses rangs, que l’UDF est aujourd’hui une 3ème voie indépendante, capable de s’allier à l’UMP comme au PS suivant les contextes locaux et surtout les idées défendues.
Ce choix est crucial, et pour moi, il démontrera réellement si l’UDF est indépendante ou pas.
Si l’UDF reste en succursale sur le terrain, l’allié de l’UMP, comment croire une seconde qu’il vaudrait mieux voter Bayrou que Sarko-Villepin-Mam ?
Mais pour cela, il faudra être capable de se couper d’une frange de « Robienistes » clivés à droite et totalement voués à servir l’UMP sous couvert d’un autre étiquetage d’opportunité.
Pour Bayrou, aujourd’hui il faut rompre avec ceux qui ne se battront pas avec lui quand l’orage pointera. Mieux vaut annoncer la couleur et être franc, quitte à perdre 20% du tronc UDF (soit 1% des votes) mais à clarifier la situation pour 15% des électeurs susceptibles de le suivre.
Pour moi, une alliance avec le PS de l’UDF serait tout sauf anormal : ce serait une marque de courage et d’identification profonde d’un courant de pensée trop longtemps pris pour de la merde.
Et si l’UDF venait à rassembler, chose plausible, alors là ce serait une belle victoire des idées de fond sur la démago Sego-Sarko ambiante.
Mais pour cela, F.Bayrou devra faire des choix fermes, et prendre des risques.
A la présidentielle, il n’y a pas de place pour les seconds.