La discussion sur les avantages et les risques potentiels de l’énergie
nucléaire est loin d’être terminée si l’on en croit l’acharnement
croissant des protagonistes de ce débat qui évolue en fonction des
besoins réels ou imaginaires de cette source, de l’évolution du
rendement et des la sécurité des installations et de la fiabilité des
personnels chargés de les servir. Comme tout le monde croit avoir
raison dans ce domaine comme dans d’autres et que les positions
respectives des opposants et des défenseurs n’ont guère de chances de
changer, ne serait-il pas raisonnable de réunir une conférence - une de
plus - capable de faire le point sur l’état des lieux quitte à ce que
chaque unité, - on veut parler de chaque communauté ou chaque état- prenne
démocratiquement les mesures les plus adaptées aux sensibilités de
l’opinion de ses ressortissants. Peut-on croire qu’il sera possible de
sortir de l’imbroglio industriel, financier, scientifique, technique
lié à l’utilisation du nucléaire dans sa double version alternative de la fission ou de la fusion, sans une mise au point aussi honnête
et éthique que possible avant d’engager le monde dans un cycle infernal
dont les conséquences peuvent conduire à des drames voire une issue
planétaire tragique, si souvent promise par les Cassandre ? Une telle perspective doit engager les discutants à envisager
tous les aspects de cette problématique, y compris sinon surtout, celle
de la responsabilité de nos générations puis de l’éventuelle
application ou du rejet du principe de précaution si cher à Hans Jonas.