@ Plancher des Vaches
Je me permets de préciser :
« Autre »petit" détail, les déchets les plus actifs sont constitués (en
faible proportion, mais...) d’éléments issus de mutation qui ont une
durée de vie estimée pour l’instant à 300 000 ans.
Et ils sont non recyclables.«
Les déchets radioactifs sont un problème pour deux raisons :
* ils produisent une très forte radioactivité
* pendant très longtemps
C’est pour cela que l’on mesure l’importance des déchets par rapport à la durée qu’il est nécessaire d’attendre avant que leur radioactivité diminue jusqu’à la radioactivité de l’uranium naturel (celui qu’on trouve partout : dans les rochers, chariés par centaines de tonnes dans les fleuves, dans les eaux minérales...).
Notons de plus que cette décroissance est exponentielle : doubler le temps d’attente, diminue beaucoup plus que par deux la radioactivité
Parmi les déchets, par ordre d’importance :
* le plutonium, déchet pour des millions d’années
* les actinides mineurs, pour des centaines de milliers d’années
* certains »produits de fission« (de mémoire les lanthanides...), pour quelques milliers d’années
* le reste, pour quelques centaines d’années
Que fait-on aujourd’hui :
* on recycle le plutonium, dans le combustible MOX. On produit de l’énergie à partir du plutonium, et produisant moins de plutonium qu’il y en avait au début du cycle. On s’est donc »débarrassé« de ce problème
* les expériences dans Phénix (à marcoule) ont montré qu’il était possible de recycler les actinides mineurs. Cela était prévu à grande échelle dans Superphénix (que les »écologistes« ont fait fermer).
* les américaine ont montré qu’il était techniquement possible de recycler les produits de fission
Si tout ce cycle est installé, le problème des déchets est pratiquement résolu. L’opposition antinucléaire n’a jusqu’à aujourd’hui réussi qu’à faire avorter le recyclage des déchets, ce qui est grave. Le »problème« d’aujourd’hui est un faux problème créé par les antinucléaires ; c’est paradoxal, c’est surtout honteux de leur part...
»Si les budgets de démantellement existaient, je l’aurais su.«
j’ai souvent entendu parler d’un fond EDF pour le démantèlement des centrales. Un fond que voulait d’ailleurs récupérer Jospin. Je vais essayer de trouver des éléments à ce sujet.
@ l’auteur
concernant la prolifération, c’est-à-dire la possibilité de fabriquer des bombes dans des centrales, il faut prendre en compte plusieurs éléments :
* une bombe à besoin de certains isotopes de plutonium (de mémoire le Pu239 mais je ne suis pas sûr) extrêmement pur pour fonctionner. Ce plutonium »pur« , de »qualité militaire« est produit dans toutes les centrales, MAIS après quelques mois après l’introduction de l’uranium en central, il est pollué par d’autres isotopes du plutonium (le Pu240) qui »empoisonne« neutroniquement le plutonium (il absorbe beaucoup de neutrons) et empêchent l’explosion atomique.
* une fois cela dit, on comprend que pour fabriquer du plutonium militaire en centrale, il faut mettre du combustible, un mois plus tard le retirer (avant qu’il soit »empoisonné« ) et donc arrêter la centrale. Grossièrement : cela se détecte : de nombreux convois vers la centrale, une production d’énergie presque nulle (ca coûte cher 1 GW d’électricité en moins, des millions d’€ par jour). Donc les voisins sauront que vous produisez du plutonium.
* une fois le Pu239 produit, il faut le séparer du reste des éléments. Il faut pour cela des milliers de centrifugeuses qui serviront à le concentrer. Leur mise au point est délicate, cela demande une importante technologie, de nombreux ingénieurs qualifiés, une très grande surface au sol : autremenent dit : tout le monde le saura.
Quant aux bombes sales, il faut voler du combustible. Pour cela il faut un énorme camion (le combustible est trop lourd pour être porté à la main), des camions bien sûr plus surveillés que les camions de transport de fonds, et surtout, il faut mettre le combustible dans une bombe : quiconque essaiera risque d’y passer avant d’y arriver : les déchets sont radioactifs. Quand à avoir les machines pour le faire, même remarque qu’avant : tout le monde saura que vous avez un laboratoire de manipulation de combustible »chaud"
Comme vous le dites, le problème de la prolifération nucléaire est surtout un problème pour les services secrets, et de lutte antiterroriste. Le terrorisme nucléaire est difficile, et heureusement, sinon ca serait déjà arrivé.
Pour faire du terrorisme nucléaire, les terroristes auront plus vite fait de voler une source (iode) dans un hôpital...