Elle part de l’a priori très à la mode, surtout depuis les inepties
largement répandues sur les origines de la crise économique, que les
marchés fonctionnent mal par définition. Il est vrai que les marchés ne
fonctionnent pas de manière parfaite : il y a des ajustements, des
erreurs et des corrections. Mais en moyenne cela ne marche pas si mal
dans un cadre réglementaire intelligent. Cependant, lorsque,
contrairement à toute logique, les marchés échouent durablement à
coordonner les besoins des uns avec les capacités des autres, c’est
qu’il y a une raison : on les empêche tout simplement de le faire par
des réglementations inhibitrices.
Mais bien sûr !
Laissons faire « le marché », multiplier les logements de luxe, au détriment des logements sociaux, laissons les propriétaires spéculer sur leurs logements, et, de cette manière, la part du logement dans le budget, qui est passée, en 40 ans, de 22 à 45%, atteindra bientôt les 75% ; restera juste aux pauvres pequenots de quoi ne pas mourir de faim, en allant s’approvisionner aux restos du coeur, ou à la soupe populaire.
Il est quand même incroyable que les libéraux, hostiles à toute réglementation, qui sont à l’origine et directement responsables de l’état lamentable du logement pour des millions de français, viennent encore réclamer moins de réglementation !
Il suffirait de faire respecter la loi SRU (20% seulement de logements sociaux, je rappelle), en pénalisant LOURDEMENT et réellement les communes qui ne l’appliquent pas, pour faire baisser automatiquement le prix des loyers, et permettre à chacun d’avoir un logement décent.
Que le marché aille provoquer ses ravages ailleurs que sur les biens indispensables à la vie ; nourriture, logement, éducation, santé, travail ; secteurs qui doivent être absolument interdits à toute spéculation.
Marché de merde !