@ Roungalashinga
Les religions sont comme des
autoroutes encombrées, où la seule alternative est de suivre celui qui précède,
prendre son mal en patience, croire que la voie va bientôt se dégager... ou
sortir à la première trémie venue. Sur l’autoroute de la religion, on avance en
terrain connu, et en terrain connu, on suit un chemin que l’on sait déjà et on
apprend rien.
La spiritualité
invite à cheminer en terrain inconnu, à ouvrir une nouvelle voie, une voie
personnelle et individuelle, qui est une voie intérieure. On appelle cette
voie, la « voie de gauche », du fait de ce que révèle son étymologie :
gauche = sinistra, qui veut aussi dire sinistre, inquiétant, funeste,… inconnu.
L’inconnu fait
peur, il inquiète et prête à la méfiance. Mais c’est en affrontant l’inconnu
que l’on grandit. En affrontant l’inconnu que l’on apprend. En affrontant
l’inconnu que l’on se découvre soi-même, que l’on révèle son potentiel, que
l’on dépasse ses propres limites. C’est dans l’inconnu qu’il y a mystère. Tous
les héros affrontent toujours l’inconnus. Le « héros éternel » (cf.
Joseph Campbell) empruntent la « voie de gauche » au moment de
s’engager dans l’aventure initiatique.
La religion n’offre,
n’enseigne et n’invite en rien à cela, c’est tout le contraire. La religion
impose des lois, impose des interprétations dogmatiques, elle impose des façons
de vivre, des rituels, des comportements, des façon de s’habiller, de parler,
de penser,… La religion a horreur de ceux qui pensent par eux-mêmes, elle a
horreur de ceux qui cherchent à interpréter « son » texte autrement
qu’elle le fait, elle a horreur que l’on se comporte autrement que selon ses
prescriptions. Elle a horreur que l’on suive un autre chemin que celui qu’elle
impose.
« (…) les
braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux. » (Georges
Brassens)
La religion se drape des vertus de la spiritualité, mais
c’est une contrefaçon, un masque trompeur, un écran de fumée. La religion est
ce qui éloigne le plus de la démarche spirituelle. Car la religion est un
intrument de pouvoir, pas de connaissance. Et la religion peut prendre bien des
formes, y compris celui de la science, car comme tout instrument de pouvoir,
elle s’empare des préjugés et des passions populaires, elle affaiblit l’esprit
du public, elle sature les peuples jusqu’à la lassitude, elle le frappe
d’incertitude par d’étonnantes contradictions et, in fine, elle établit des
institutions factices qui répondent à un langage et à des idées tout aussi
factices.
La religion trompe le monde !