• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Morpheus

sur 7 bonnes raisons de ne pas croire en dieu(x)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Morpheus Morpheus 8 février 2010 20:28

Vous avez raison de souligner la question pertinente de l’ego.

Il y a d’ailleurs sur ce point de nombreuses inepties qui sont souvent formulées. Certains parlent de « tuer » l’ego, de l’effacer, de le combattre, ... A mon avis, c’est une tragique erreur. Je dis tragique, car cette question, il me semble, a été mal comprise.

L’ego est une tendance que nous connaissons tous, et qui est sans doute le fondement de l’identité : l’ego distingue ce qui est « moi » de ce qui n’est pas « moi » ; soit « ce qui est extérieur » et « ce qui est intérieur ». Le « moi » est le point de départ, ou plus exactement le point de vue. En soi, il est indispensable à l’expérience de l’être dans le monde manifesté.

Ce qui pose alors problème, n’est pas l’ego en soi, mais l’attitude que prend l’ego sous l’impulsion du mental, de l’intellect. Qu’est-ce que le mental, nous dit Gitta Mallascz dans son « Dialogue avec l’ange » ? « Non pas conducteur, mais conduit ; c’est un instrument entre les mains du maître. Tu portes la cuillère à sucre à la bouche et tu te dis : c’est doux : ce n’est pas la cuillère qui est douce ! Essaye de la mordre, tu t’y casseras les dents. »

Or, tel est le mental, qu’il s’échine sans arrêt à vouloir régenter notre vie, et il nous trompe nous-même en nous faisant croire que le « soi » c’est lui, et que c’est (seulement) par lui que nous sommes « nous ». Au fond, nous savons que c’est faux, nous savons que nous sommes plus que cela. mais ce « plus », s’il éveille notre curiosité et notre intérêt, nous fait en même temps peur.

C’est comme la question « qui suis-je » : c’est la question qui soit la plus digne d’être posée, mais aussi celle à laquelle nous ne voulons pas répondre, car elle enferme à la fois nos espoirs les plus fous et nos pires craintes... Ce qui revêt le paradoxe même de la démarche spirituelle - Jung, considérant son temps et son éducation (dans un milieu très religieux, son père était pasteur), appelait « religion ». En effet, si je répond à la question, je suis définit, donc ... finit ! Et je ne veut pas être finit. Il y a paradoxe.

C’est ce que déclare Jung : « Le paradoxe, aussi étrange que cela paraisse, est un de nos biens spirituels suprêmes, alors que l’uniformité de signification est un signe de faiblesse. »

Il ne faut donc ni lutter contre l’ego, ni contre le mental, mais rendre seulement à l’un et l’autre leur fonction première, qui n’est pas de commander, mais servir. Mais attention ! Car ce que je viens de dire va précisément être utilisé par les manipulateurs « gourous » (au sens péjoratif du termes) pour SE faire servir ; pour induire les autres en erreurs et les faire servir LEUR égo et LEURS intérêts, quitte à utiliser croyances, mythes, préjugés, et jouer de l’ignorance et des paradoxes. C’est par trop grandement là que se posent les religions, qui ne sont que des sectes nuisibles ayant réussit.

L’ego et le mental doivent servir le « dieu », le « sacré », le « plus » intérieur, qui est ce qui unit l’univers tout entier, et non ce qui divise.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès