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Commentaire de Ecométa

sur Faute avouée...


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Ecométa Ecométa 10 février 2010 14:32

@crazycaze

Tout d’abord merci de votre appréciation.

La climatologie est une science récente et pas évidente du tout car elle étudie le climat passé sur des période très longue, même au regard de l’humanité, et même bien avant son émergence, et, à partir de là, elle tente de faire de la prospective pour éviter des catastrophes climatiques qui seraient causées ou accentuée par l’humain ; y parviendra-t-elle ? C’est certainement ce qu’il y a de moins sûr !

Nous manquons de recul ! Précisément, à propos de recul, nous savons que la science, et loin s’en faut, n’est pas le parangon de vérité voulu par Descartes et consorts. Visiblement, la science pose autant de problèmes qu’elle en résout, voire même plus, mais pour certains, les « scientistes », la science, dans sa grande exclusive, résoudra elle-même les problèmes qu’elle pose ! Nous sommes en droit et même en devoir de nous interroger : n’y aurait-il pas là, dans cette exclusive scientifique, à vrai dire « scientiste », comme une sorte de tautologie voire un véritable cercle vicieux et non vertueux comme prétendu ?

Une sérieuse remise en cause épistémologique s’impose car si les progrès de la science, consistent, normalement, et pour une large part en une meilleure compréhension des phénomènes étudiés, ils ont aussi en même temps, et désormais avec le temps et l’expérience nous le savons, pour effets d’invalider tout ou partie des théories et des connaissances, mêmes celles scientifiques, antérieurement admises ! Il en va ainsi de la révolution copernicienne comme des découvertes de la chimie vers 1850 qui ont rendu caduques les principes généralement admis et pratiqués à cette époque ; de même pour le darwinisme, pour les balbutiements de la génétique ou la révolution pasteurienne qui ont bouleversée, elles aussi, bon nombre de « croyance » de l’époque. Mais la rupture est encore plus profonde lorsqu’à partir des années 1880, les nouvelles orientations des recherches mathématiques et de la physique en viennent ruiner les fondements communs de la pensée scientifique sur lesquels reposait l’assurance des scientistes. Et que dire des conclusions hautement philosophiques de la physique quantique, la plus récente des physiques, qui nous dit que le monde est apparemment complexe, désordonné, contingent, quand le rationalisme classique, cartésien, dont est issue la science mécaniste qui préside toujours nos destinées notamment en économie, nous dit que ce monde est simple, ordonnée et nécessaire. Que dire des acquits intellectuels du 20 è siècle, issus précisément de la physique quantique, et qui limitent la connaissance tant dans le domaine du raisonnement : principe d’incomplétude de Gödel et Chaitin ; que dans celui de l’action : principe, d’incertitude d’Heisenberg et principe d’impossibilité d’Arrow. Des acquits intellectuels du 20 è siècle qui ont plus d’un demi siècle, et qui n’ont toujours pas été intégrés, ni à notre culture scientifique et technique, ou si peu, et encore moins à notre culture générale !

Avec Descartes et l’ensemble du savoir (un savoir réduit à la science, dont la philosophie, elle aussi, réduite à la recherche de la vérité pure pourtant pur sophisme) un peu comme si le savoir et la culture étaient uniquement et essentiellement devant nous et à découvrir, nous avons fait table rase d’un savoir ancestral deux fois millénaire. Désormais, obsédés par la prospective nous vivons un monde de fuite en avant économico technoscientiste dont les maîtres mots ne sont plus réellement la nécessaire compréhension et l’utilité, mais clairement la manipulation et l’utilitarisme. Déniant la temporalité humaine (passé, présent, avenir), qui, pourtant, participe largement de la conscience humaine, celle individuelle comme collective (le temps est dialectique disait Plotin) ; obsédés par l’avenir, fascinés par le temps technique et scientifique : nous ne justifions plus le présent que par l’avenir ! Désormais, à la façon des oracles de l’ancien temps : savoir serait uniquement prévoir !

Vouloir réellement comprendre, notre monde, bien sûr le monde physique, mais aussi et surtout celui métaphysique des humains, et non simplement vouloir les manipuler ; tout ceci implique une forme de modestie et d’empathie, qui, assez visiblement, sied mal, non seulement avec l’arrogance de notre savoir rationalo mathématico technoscientiste, mais aussi et surtout celle d’une élite bourgeoise en tout genre qui a fait sien ce savoir essentiellement utilitariste et forcément manipulateur.

Descartes, lui-même, savait que la science ne peut justifier la science, et c’est pour cette raison, et dans la foulée du chantier scientifique, qui, par ailleurs est toujours ouvert et le restera de façon permanente, que Descartes avait ouvert le chantier de la morale provisoire. Une morale qu’il voulait à n’en pas douter définitive mais qui n’aboutira pas car elle le renvoyait purement et simplement au doute, et surtout à cette philosophie qu’il a tellement critiquée. Elle le renvoyait aussi à ce malin géni qu’il évoquait et qui vient troubler la quiétude simplificatrice de la science ; un malin géni qui n’a rien à voir, ni avec « Dieu » et pas davantage « diable », et qui s’appelle tout simplement la « complexité » naturelle des choses de la nature et des états de nature dont la nature humaine.

Toute chose porte en elle sa propre négation, non pas par nature, non pas intrinsèquement, mais uniquement par l’usage, que, nous autres, les humains en faisons : il en va ainsi de tous les savoirs et donc de la science ! La science pour la science, autrement dit le scientisme, une science qui résoudra tous nos problèmes, n’a pas de sens ; science sans conscience n’est que ruine de l’âme, disait Rabelais ! Il faut à la science, aux sciences, une limite, une conscience , et, la conscience écologique, savoir que rien n’est innocent, que tout participe, tout collabore, tout s’entretient : cette conscience écologique, la contrainte écologique, peut jouer ce rôle de limitation !

La Nature est absolument fantastique, d’une intelligence incroyable ; c’est même la science, qui, de plus en plus, nous l’apprend ! Il serait bien que la science, et surtout les scienrifques, car ce sont précisément les scientifiques qui font la science : qu’il s’inspirent de l’intelligence de la nature eu lieu de l’ignorer !

Etre écologiste c’est recomaître l’intelligence de la nature, l’écosystémie, donc sans aucun mysticisme, comme une intelligence supérieure ! 


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